Le guide des anime de l'été 2019
Dr. Stone

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Dr. Stone ?
Note de la communauté : 3.9




Qu'est-ce que c'est ?

Plusieurs milliers d'années après un mystérieux phénomène qui a transformé toute l'humanité en pierre, Senku, un lycéen extrêmement intelligent et animé par un esprit scientifique, se réveille. Face à ce monde figé, où toutes les civilisations se sont effondrées, il décide d'utiliser la science pour le reconstruire. Avec l'aide de son ami d'enfance, l'infatigable Taiju Ôki qui s'est lui aussi réveillé, ils vont devoir repartir de zéro. Ainsi commence une incroyable aventure pour se réapproprier des milliers d'années d'histoire de la science, de l'Âge de pierre à leurs jours… Dr. Stone est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 10 h 30.

Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta

Rating:

Stone, le monde est stone… depuis plus de 3 700 ans, après qu'une étrange lueur a changé tout le genre humain (et aviaire) en statues de pierre. Figés pour l'éternité, certains individus se sont accrochés à maintenir leur conscience active. C'est le cas de deux amis collégiens qui se réveillent miraculeusement, à six mois d'intervalle, au milieu d'un décor de jungle hostile. Oui, car entre temps, Mère Nature a bien revendiqué ses droits et a effacé les vestiges de l'humanité ! Taiju, l'ado costaud un peu pataud, et Senku, l'ambitieux génie, vont unir leurs talents pour sauver leurs semblables. L'un veut conclure une déclaration d'amour interrompue par le flash pétrificateur, l'autre veut offrir au génie humain une revanche contre le surnaturel, en reproduisant tous les progrès de la science en vitesse accélérée ! Première étape dans ce processus de renaissance : résoudre le problème de la pétrification afin de ramener de nouveaux alliés à la vie...

Une autre union de talents est à l'origine du manga Dr. Stone, publié dans le célèbre magazine Shônen Jump depuis 2017. Au dessin, on retrouve Boichi, versatile Coréen connu pour ses histoires musclées, culinaires ou érotiques, bien souvent les trois à la fois. Au scénario, Riichirō Inagaki, qui avait déjà sublimé l'esprit d'équipe dans Eyeshield 21.
Cette adaptation animée, produite par le studio TMS, ajoute de nouveaux ingrédients à la recette. Hélas, dans ce premier épisode, cette dernière manque de fluidité. La version papier se distingue par sa narration nerveuse et son graphisme très expressif, à la limite du cartoon, Boichi ayant adapté son trait à un plus jeune lectorat. Si le chara-design de l'anime respecte les personnages, l'animation pêche souvent par manque de dynamisme, notamment dans la première moitié de l'épisode. Les musiques sont tout aussi inégales : bien que ponctuées de compositions tribales assez bienvenues, celles-ci ne surviennent pas toujours aux moments les plus opportuns. Ainsi, la première partie de l'épisode se traîne dans sa phase d'exposition, narrée du point de vue de Taiju, encore solitaire.

La sauce finit par prendre dès lors que nos deux protagonistes se retrouvent, grâce au talent de leurs comédiens vocaux respectifs. Leur savoureuse relation, teintée de respect mutuel, pose les bases du principe récurrent de la série : une version survivaliste de C'est pas Sorcier, où il s'agit de reproduire les plus grandes avancées scientifiques avec les moyens du bord. Observation du monde, hypothèses, essais… tout un processus expérimental se développe en accéléré. Le souci de vulgarisation n'est pas toujours très abouti, Senku n'étant pas le meilleur des pédagogues, mais Taiju joue le rôle du néophyte crétin dans lequel le spectateur pourra s'identifier.

Très attendu, ce premier épisode de Dr. Stone déçoit un peu par une mise en scène et une animation qui peine à sortir de sa paralysie, mais pose les premières pierres d'une suite plus prometteuse. L'alchimie parfaite n'est pas encore là, mais après tout, la science ne réussit jamais du premier coup !


Damien Hilaire

Note :

Dr. Stone est originellement un shônen écrit par Riichirô Inagaki et dessiné par le célèbre Boichi, plus connu en France pour son manga Sun Ken Rock. Dr. Stone est de très loin le titre du Jump avec le postulat le plus original ces dernières années. Plutôt que de partir sur un nekketsu basique avec échelle de puissance, il choisit, à l'instar de The Promised Neverland, la voie de la réflexion et de l'intelligence. Autre point commun, c'est un titre qui se déroule dans un futur lointain du nôtre.
Petite nuance toutefois, Dr. Stone est un manga post-apocalyptique au sens le plus pur. Le post-apo, Jump connaît mais c'est rare que ça perce, la dernière vraie série du genre c'était Hokuto no Ken, autant dire que ça date.
L'adaptation est confiée au studio TMS Entertainment, responsable de licence cultissime comme Lupin the Third ou Detective Conan, deux mastodontes du paf qui ont de quoi faire pâlir n'importe quel série sortie du magazine après 2010. Pour autant et malgré ce pedigree le Studio N'avait jamais retenté une telle entreprise depuis D;Gray Man (bien avant que la série change de magazine). Il faut quand même des reins solides pour adapter un manga du Jump.

Autant dire que quand on voit le réalisateur et le scénariste de Dr. Stone, on peut se dire qu'il y avait peut-être plus facile pour se lancer dans le grand bain. Car c'est bien la première série que dirige Shinya Iino et c'est également la première que scénarise Yuichiro Kido. Est-ce que ce manque d'expérience sera compensé par une forme de fraîcheur ? C'est ce que nous verrons !
L'épisode démarre directement sur Senku et son camarade, en classe. Ça bavasse de tout et rien, ça parle de confession amoureuse sous un arbre, ils vivent leur jeunesse. Mais tout bascule lorsqu'un flash vert illumine le ciel et transforme toute l'humanité en pierre.
Près de 4 millénaires plus tard, les deux compères sont seuls, perdus dans l'immensité de la nature. Vivant dans des décors fouillés fourmillant de détails montrant Le Passage du temps, ils se mettent un objectif en tête : ramener l'humanité au niveau de technologie qu'elle avait quand la catastrophe les a touchés.
Désormais homme des cavernes, ils doivent repartir de 0 pour rebâtir la civilisation. Il y a du pain sur la planche.

Ce premier épisode est clairement une énorme introduction, il ne s'y passe pas grand-chose, on cherche juste à mettre en place la trame principale, l'objectif du duo et leur moyen d'y parvenir. L'animation est pas folle mais ça reste joli, le chara-design aurait pu faire peur d'autant que le trait de Boichi est plutôt difficile à imaginer en animation mais le résultat final arrive très bien à proposer une solution qui est à la fois fidèle au trait et possible à animer. Après ça bouge pas encore assez pour qu'on puisse juger mais dans l'immédiat ça fonctionne puisque la série joue énormément sur des freeze frames de gueules improbables qui amènent l'humour du titre. À voir lorsque ça bouge si ça tient la route !


Bruno De La Cruz

Note :

Voilà un premier épisode très réussi pour Dr. Stone. On ne le répètera jamais assez : un premier épisode n'est pas un gage de qualité, voilà pourquoi on l'appelle souvent “épisode vitrine”, et ce afin d'appâter le public en sortant le grand jeu immédiatement. Pourtant, on y voit facilement le souci de rendre une copie propre. Sans génie - pour l'instant - mais studieuse.

On peut déjà préciser que la production de TMS a largement prévu son coup, puisque les premiers épisodes sont finis depuis de longs mois (les droits de diffusions ont vite été bouclés, d'ailleurs, et en pack). On ne va plus vous présenter TMS, ce dinosaure de l'animation, mais il semblerait qu'une cure de jouvence soit en marche puisqu'on retrouve deux jeunes têtes à la réalisation et à l'écriture : Shinya Iino et Yuichiro Kido. Le premier s'est surtout signalé à la codirection chez Kinema Citrus avec Made in Abyss, tandis que le second est passé sur les Seven Deadly Sins ou Après la pluie.
On le sait, TMS n'est plus un studio aux ressources humaines immenses, mais il conserve le goût du travail bien fait, et une identité à l'écran. Sur ce projet-là, je dirais que porter un manga du Jump à la TV est un grand défi à ne pas rater, puisqu'il peut être pérenne. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le staff ne badine pas avec l'œuvre originale tant elle adapte à la case près le titre de Boichi et Inagaki. Cela donne donc une animation de qualité, mais qui joue davantage la pratique de la pose clef (l'illustration, le posing) plutôt que le déferlement de cuts. Ne crachons pas dans la soupe, c'est vraiment très joli, et je crois que l'adoucissement du trait de Boichi y est pour beaucoup.

Mes compères ont déjà dû vous parler de ce que propose, dans les faits, la série, alors arrêtons-nous sur sa direction. Je découvre Shinya Iina, pour être honnête, et je ne crois pas qu'il s'agisse d'un réalisateur capable d'aimanter des artistes qu'il a côtoyés ailleurs – le reste du staff sort de chez TMS, à commencer par le chara designer et directeur d'animation Yuko Iwasa. Sa mission sera donc de ne pas être trop gourmand à l'écran, pour pérenniser l'animation. Ce 1er épisode le prouve bien puisqu'outre sa citation au manga, il se la joue SD et gag. Il faut dire que cela fonctionne, et que cela s'inscrit dans la veine du manga.

Petite curiosité : Shinya Iino, dont le nom d'utilisateur est “ponte” sur Twitter, semble diriger une petite émission de web-radio, dans laquelle il invite des auteurs de dôjinshi et autre. Il semble particulièrement désireux de voir toutes les productions actuelles (il parle pas mal du projet Cenco-roll). C'est un détail, mais un détail amusant, qui me fera suivre d'un peu plus près son parcours. D'ailleurs, il parle aussi de son travail de storyboarder via son blog : http://ponte.hatenablog.com/


EmmaNouba

Note :

Quelle joie de plonger dans cet anime ! Après un manga totalement réjouissant, le pari était de ne pas être déçu par l'adaptation. Il faut dire que ce n'est pas simple de reproduire la fougue du dessin diablement efficace du génial Boichi, un Sud-Coréen véritable génie du dessin. Et que dire de l'excellente idée post apocalyptique sortie du cerveau agité de Riichirô Inagaki ? Il y avait bien longtemps qu'un manga n'avait été aussi inventif.
Publié dans Jump, il cartonne d'ailleurs chez nos amis nippons et en France, il vient d'atteindre les sept tomes et c'est un vrai petit plaisir de lecteur, mais revenons à l'adaptation, attendue bien sûr.

C'est le studio d'animation TMS Entertainment (Detective Conan) qui s'y colle. Aux manettes Yuko Iwasa signe le character designer. Cette artiste, ancienne de Tezuka Productions, connue notamment pour son travail sur Saint Seiya: The Lost Canvas, s'en sort plutôt très bien, Le Passage visuel du manga à l'anime est plutôt bien. C'est à la réalisation que c'est un peu plus décevant. Shinya Iino se fait les dents sur Dr. Stone après avoir officié comme assistant sur Made in Abyss. Le script est signé Yūichirô Kido, un bleu aussi. Quand on connaît le manga et sa richesse, on ne peut que s'étonner du choix des intervenants. Mais le talent n'attend pas le nombre des années, me direz-vous.

Pour la faire courte, enfin, après cinq ans à se morfondre d'amour pour la belle Yuzuhira, Taiju va se déclarer. Il le crie à son pote, Senku, la caricature du collégien scientifique, son contraire absolu. Il faut dire que Taiju est lui l'incarnation du beau gosse, plein de muscles un peu bas du front. Et paf, au moment où il va lui dire, une vague d'ondes vertes transforment tous les humains en statue, dans le monde entier… Les avions tombent, les trains déraillent… la nature reprend ses droits, les barrages se fissurent… des milliers d'années s'écoulent. Tout à coup, Taiju explose sa gangue de pierre. Il croise un spectacle curieux : une forêt vierge avec çà et là des statues ou des bouts de pierre. Dans un flashback, on comprend que les oiseaux ont été les premiers. On en profite pour découvrir un peu la demoiselle de son cœur. Il retrouve son enveloppe de pierre enveloppée dans les racines d'un arbre, un camphrier qui l'a protégé. Il lui déclare alors des milliers d'années après. Il découvre alors un petit mot de son pote, Sanku. Lui pour survivre a compté tout en pensant. A eux deux, ils vont tout rebâtir. La tête et les bras. Ils veulent récupérer leur monde et sauver et sauver Yuzuhira.
Bon ce n'est pas gagné, en attendant, ils s'organisent. Mais avant tout ils doivent trouver un remède. Au cours des milliers d'années, ils ont été amenés près d'une caverne qui génère de l'acide citrique. On entre dans une partie la science pour le nuls marié au bon sens. Allez premier cours : comment distiller de l'alcool. Pas si facile avec leurs moyens du bord ! In fine, ce premier épisode pose vite fait les bases, respectant parfaitement le manga, avec malgré tout l'humour en moins, mais il reste plaisant graphiquement. A noter, l'excellent doublage.


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