Le guide des anime de l'été 2021
Kageki Shojo!!

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Kageki Shoujo!! ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Fondée à l'ère Taishô, la revue Kôka se compose uniquement de jeunes filles célibataires. Son faste et sa splendeur ont contribué à son renom, conquérant le cœur de nombreuses générations. Formant les vedettes de demain, l'école Kôka des Arts de la Scène s'apprête à accueillir en son sein sa centième génération d'aspirantes actrices. Jeune fille ingénue et inexpérimentée, Watanabe Sarasa caresse le rêve de jouer le rôle d'Oscar de Jarjayes, du haut de son mètre soixante-dix-huit. Ancienne idol connue à travers le pays, Narata Ai ne semble partager ni la passion de ses camarades ni la sympathie de ses pairs. Le rideau s'apprête à se lever sur ce duo mal assorti, qui entre rêves et tourments, se lance à la conquête des planches !

Kageki Shojo!! est diffusé sur Wakanim le samedi à 18 h.


Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta
Note :

À l'origine, Kageki Shôjo!! est un manga de Kumiko Saiki, qui sera prochainement édité en France chez Noeve Grafx. Initalement publiée à partir de 2012 dans le magazine seinen Jump Kai de Shueisha, dont la parution s'est arrêtée en 2014, la série a été reprise dans le magazine shôjo Melody dès 2015. De cette coupure naîtront deux parties différentes dans le manga, la Season Zero reprenant les chapitres publiés dans le Jump Kai, puis Kageki Shôjo, sans sous-titre, compilant les chapitres du Melody. L'adaptation animée, qui nous intéresse ici, n'a que faire de cette distinction et reprend tout depuis le début. C'est bon, vous suivez ? Mais au fait, ça parle de quoi, tout ça ?

Kageki Shôjo!! est une série ayant pour thèmes le théâtre et les comédies musicales, et nous entraîne au sein de la revue Kôka, née sous l'ère Taishô, dont la troupe se compose exclusivement de femmes célibataires. Le parallèle est ainsi évident avec la revue Takarazuka, créée en 1914 dans la ville du même nom. Cette institution historique très célèbre a été évoquée à de nombreuses reprises, comme dans le film Omoide Poroporo d'Isao Takahata. La revue a notamment connu un succès populaire dans les années 1970 pour son adaptation du célèbre manga La Rose de Versailles (Lady Oscar). D'ailleurs, pour revenir à notre récit, c'est justement l'œuvre de Ryoko Ikeda qui est le spectacle phare de la revue Kôka ! Le lien entre réalité et fiction est donc plus qu'appuyé !

Il n'est pas si facile d'intégrer la revue Kôka ! Le concours annuel compte plus de 1 000 candidates, et seulement 200 seront retenues pour la seconde audition. Tandis que les prétendantes se rencontrent, nous nous intéresserons davantage à deux d'entre elles : d'une part, Ai Narata, une idole qui vient de rompre avec son groupe et sa carrière, en particulier à cause de son dégoût des hommes… à l'exception de son oncle Taichi, qui fait d'ailleurs partie de l'équipe pédagogique de Kôka. De l'autre, Sarasa Watanabe, une très grande fille au caractère enjoué, dont les allures un peu rustres cachent une prestance naturelle, et pour cause : sa famille est spécialisée dans le théâtre kabuki.
Derrière ces deux protagonistes à l'amitié naissante et aux caractères complémentaires se cache une foule d'autres candidates, rapidement identifiées, autour desquelles la narration aura le loisir de voltiger. Enfin, une première évaluation des enseignants sera l'occasion de mettre en avant les capacités et les intentions de chacune. Le ton est donné !

L'anime est produit par le jeune studio PINE JAM (Gamers!!, Gleipnir) et réalisé par Kazuhiro Yoneda (Yona, princesse de l'aube). Cette adaptation est tout à fait chatoyante, avec de jolis moments d'emphase. On apprécie également l'aspect chaleureux de l'ensemble et l'ambiance feel good, nous invitant à nous laisser porter avec légèreté par les pérégrinations de cette joyeuse compagnie. Bref, cet été, voilà un anime qui mérite d'être sur le devant de la scène !


Damien Hilaire
Note :

Ce n'est pas un sujet fréquemment abordé qu'il s'agisse d'animation ou de manga et pourtant ça fait partie intégrante de la culture populaire moderne japonaise. La revue Takarazuka est une troupe de théâtre 100 % féminine créée au 20e siècle qui continue de faire rêver de nos jours par l'excellence de sa mise en scène, de ses décors grandiloquent et de ses charmantes actrices travesties. Car si ici tous les personnages sont joués par des femmes, ce sont bien les personnages masculins qui sont les stars du show. Après l'excellent Shôjo Kageki Revue Startlight, voilà donc une nouvelle série animée, adaptant un manga cette fois sur le takarazuka, Kageki Shôjo!!, que nous pourrons prochainement découvrir en France aux jeunes éditions Noeve Grafx. La série est produite au studio PINE JAM qui nous avait bluffés sur l'adaptation de Gleipnir qui sublimait l'œuvre originale. Et justement c'est le réalisateur de Gleipnir, Kazuhiro Yoneda, qui se retrouve derrière Kageki Shôjo!!, de quoi être très enthousiaste.

L'épisode commence quand Ai Narata, jeune idol en vogue, plaque tout pour rejoindre une école de théâtre liée à la revue Kouka. La raison ? Une forme de dégoût maladif pour la gente masculine. Dans la Takarazuka il n'y a que des filles et cela semble la rassurer. Elle n'est pas la seule à rejoindre les premières années ce printemps. Venue de la cambrousse, Sarasa Watanabe est une grande perche qui parle fort et ne semble avoir aucune manière. Les deux filles qui se sont maudites en allant s'approcher un peu trop près du cerisier de l'école (dont il est dit que quiconque se trouve à ses pieds ne sera jamais star de l'école) vont devoir cohabiter comme colocataires de chambrée. Et c'est pas gagné.

La concurrence sera rude sur les planches ! Le premier épisode démarre en fanfare avec des héroïnes qui ne se laissent pas faire et affirment bien haut leur ambitions. Sarasa le dit texto, elle veut jouer Oscar, être la top star de la revue. C'est démesuré pour du Takarazuka où la pièce de La Rose de Versailles est devenue un classique aussi révéré que Le lac des cygnes en danse classique. Le chara-design est assez original, c'est Takahiro Kishida qui s'en est occupé et c'est vrai que par instant y'a un trait rappelant son adaptation de Yasuda sur Durarara!!. Son expérience avec les traits particuliers comme sur Haikyû!! ou Mahou Shoujo Madoka Magica font la différence ici. Nous n'avons pas encore eu de grande fulgurance d'animation de danse mais il y a une chara-animation soignée, notamment dans la scène de vie commune entre Sarasa et Ai. Il est plutôt étonnant par ailleurs d'avoir choisi de mettre autant Ai en avant (c'est aussi le cas dans le manga) l'héroïne c'est bien Sarasa, sa fougue, sa passion communicative et ses manières inexistantes en font le personnage idéal d'un titre comme Kageki Shôjo!!. Aux antipodes des clichés habituels, son caractère et son énergie la rendent irrémédiablement attractive pour le spectateur qui veut la voir réussir dans tout ce qu'elle va faire. L'univers du Takarazuka est impitoyable, ça sera d'autant plus passionnant de les voir progresser en miroir de l'autre.


Pa Ming Chiu
Note :

L'école Kôka des Arts de la Scène prépare la rentrée de sa prochaine et centième promotion. Parmi les nouvelles élèves, deux jeunes filles se distinguent dès la journée des résultats de sélection en allant sous le cerisier porte-malheur de l'école. La légende dit que se tenir sous les branchages de celui-ci empêche de devenir une grande actrice. Mais quoi qu'il en soit c'est ainsi que la réservée Narata Ai fait la rencontre de la délurée Watanabe Sarasa. La première, ancienne chanteuse dans un groupe, est déjà une starlette du petit écran (sous le nom de Naracchi du groupe JPX) mais s'est faite renvoyer suite à une réponse un peu trop vindicative à un de ses fans. La seconde vient du monde du ballet et n'a pas forcément le profil de l'école, mais a réussi à suffisamment intriguer les professeurs pour leur donner envie de lui laisser une chance.
Le hasard (ou pas) faisant bien les choses (ou pas), les deux nouvelles internes partagent la même chambre.

On devine rapidement les enjeux et on se doute que Narata et Watanabe vont finir par devenir amies malgré la réticence première de Narata, et que cette relation va les faire évoluer et grandir l'une comme l'autre. Le schéma est on ne peut plus classique. On se croirait dans Haikyu!! avec la grande maladroite qui veut se hisser au top et n'a pas peur d'affirmer haut et fort ses ambitions (comme Shoyo Hinata dans Haikyu!!) et la rebelle revêche au caractère froid mais déjà très douée et peut-être un peu trop sûre d'elle du coup (comme Tobio Kageyama dans Haikyu!!). On anticipe aussi les rivalités à venir grâce à une exposition toute en finesse des personnages secondaires.
Mais peu importe les poncifs, la sauce prend quand même. Car c'est bien écrit, bien réalisé et bien produit (mention au character design et aux dessins très détaillés). En outre, le contexte rare d'une revue Takarazuka est particulièrement fascinant. Assez peu connue chez nous et finalement rarement représentée dans l'animation japonaise (la mention la plus connue est dans Sakura Taisen), le Takarazuka est une compagnie de théâtre typiquement japonaise, qui date de 1914, et exclusivement composée de femmes non mariées. Les rôles d'hommes sont donc également interprétés par des femmes (à l'inverse du kabuki où les hommes jouent des rôles de femmes). La devise du Takarazuka est « grâce, beauté et modestie », et les filles qui s'y produisent sont donc considérées comme une sorte d'élite, de représentantes absolues de la féminité.
Si l'école de Kageki Shojo!! est fictive, elle donne une bonne vision de ce qu'est l'unique et réelle école de Takarazuka, la Takarazuka Music School.


EmmaNouba
Note :

Avec ses cheveux bleu lavande, croyait-elle qu'elle passerait inaperçue dans les transports ? Las, à l'ère des réseaux sociaux, même le masque ne garantit pas l'anonymat ! Pas simple d'être une vedette et de ne pas supporter qu'un fan l'aborde. C'est pourtant le cas de Naracchi, une idole du groupe JPX. De son vrai nom Narata Ai, la demoiselle est d'une timidité maladive. Taichi, son ami, va la sortir de ce pépin. La jeune demoiselle a passé les auditions pour intégrer l'école Koka des arts de la scène, où aucun homme n'officie. Et elle a une dent contre la gente masculine, sauf envers Taichi, un gars à part selon elle.
Ai est retenue pour les dernières auditions. Une autre recrue, la pétillante Sarasa, est une grande blonde aux allures de Candy version 2021, blonde avec des couettes aux mèches vertes. On comprend rapidement que les places sont chères pour intégrer cet établissement réputé qui fête ses cent ans et a lancé pour cela le recrutement d'une nouvelle promotion d'artistes. Il n'y a que 200 présélectionnées pour 1 135 candidates, 40 étant choisies à terme. On va y croiser Hoshino Kaoru, fille d'une ancienne de la troupe du printemps, troisième génération à se présenter au concours (et ce pour la troisième fois). La grande favorite est une jeune fille brune et frêle, Sugimoto Sawa, une danseuse classique multi primée. Parmi les participantes, une attire l'attention de Taichi et de son acolyte. Les deux personnages font office de narrateurs, décrivant les personnes en présence dont une jeune personne qui n'est pas dans leur tablette, une brune, décrite comme d'une extrême banalité.
Parmi cette foule de filles, arrive alors Ai, la petite nièce de Taichi. Elle va alors faire ce qui est le plus interdit dans cette cour : aller sous le grand arbre en fleur. Et là, elle va alors rencontrer la grande Sarasa Watanabe, une girafe, qui va devenir rapidement sa pote. Celle-ci lui demande une photo sous l'arbre, autre chose à ne jamais faire. Vont-elles faire mentir l'adage de l'école, « celle qui se tiendra sous le cerisier de Koka avant son admission ne deviendra jamais une vedette » ?
C'est ensuite l'heure de dévoiler les noms des élèves de la centième promotion. Avec sa discrétion inexistante et sa dégaine totalement atypique, Sarasa est retenue et va devenir une des curiosités de l'école. Elle a un grand tas d'amis et est si différente de Ai. Et bien sûr, le hasard va faire qu'elles vont être colocataires… au grand désarroi de la taciturne Ai. Et voici les candidates qui s'installent et l'année de formation peut commencer…

Kageki Shojo!! est une série pétillante et fraîche concoctée par le studio Pine Jam, le contraste entre Ai et Sarasa, s'il est peu original, fonctionne parfaitement. On a hâte de voir à quelle sauce vont-être mitonnées les apprenties, d'autant que la journée d'intégration est lancée par le capitaine Ai, de la division des forces d'autodéfense d'Itami. Le ton est donné !
Cette adaptation du manga éponyme de Saiki Kumiko est parfaitement réalisée par Kazuhiro Yoneda (Gleipnir) et l'on se réjouit de suivre l'ascension de Sarasa vers son rêve : incarner Oscar dans Lady Oscar. Un bel hommage au shôjo des années 1980-90.


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