Le guide des anime de l'hiver 2023 - Buddy Daddies
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Buddy Daddies ?
Note de la communauté : 4.1
L'histoire

Deux tueurs à gages professionnels se préparent pour leur plus grosse mission : s'occuper d'une petite fille de cinq ans ! Comment concilier criminalité et innocence ? Cette drôle de famille temporaire parviendra-t-elle à trouver le bonheur ?
Buddy Daddies est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 16 h 30.
Comment était le premier épisode ?
Guillaume Lasvigne
Note :
Dans le cadre d'une industrie où règnent les adaptations, lorgner du côté des créations originales n'est jamais une mauvaise idée. C'est d'autant moins le cas lorsque celles-ci sont à l'initiative de P.A. Works, studio à l'origine de quelques événements en la matière allant, entre autres, du produit conformiste et surestimé (Charlotte) au récit populaire brillamment didactique (Shirobako). C'est d'ailleurs assez logiquement que l'on retrouve de nombreux noms des équipes des anime précités à l'origine de Buddy Daddies, à commencer par son réalisateur Yoshiyuki Asai, également à la tête de Charlotte il y a bientôt huit ans.
Mais au petit jeu du name-dropping, c'est moins l'une des œuvres du studio qu'un récent phénomène international qui nous vient immédiatement à l'esprit. Et pour cause, avec son postulat de deux assassins forcés de vivre avec une petite fille à la recherche de son père, la série rappelle inévitablement le pitch de SPY x FAMILY, et on imagine déjà chacun s'armer de ses meilleurs arguments pour savoir qui d'Anya ou de Miri est la plus adorable (spoiler : c'est Miri, don't @ me). Si l'on va devoir attendre d'en savoir plus sur l'évolution du récit pour poursuivre ou non les comparaisons, force est d'admettre que sur le pur plan technique, Buddy Daddies part déjà avec un supplément d'âme par rapport à son inoffensif « concurrent ».
Bon, déjà il y a un pôti chat TROP MEUGNON pour mettre tout le monde d'accord. Mais surtout, occasionnellement, l'anime convoque quelques noms illustres, à commencer peut-être par l'imagerie de l'artiste Eizin Suzuki, connu (en partie) pour ses pochettes des albums de Tatsuro Yamashita. Son esthétique a largement survécu au-delà des années 1980, inspirant jusqu'aux productions les plus récentes (le joli Nos mots comme des bulles, visible sur Netflix dans nos contrées). Sans véritablement envelopper l'anime de cette influence, certains décors ou arrière-plans l'évoquent clairement et poussent à observer plus attentivement à l'avenir le travail du directeur artistique Miho Sugiura.
Pour le reste, Buddy Daddies a tout du sympathique divertissement hivernal. Le story-board dénote parfois d'un souci d'ampleur qu'on retrouve peut-être plus en dehors des scènes d'actions, rigolotes mais peu marquantes. Tout se jouera peut-être dans la personnalité des deux protagonistes. Si l'on se fatigue déjà d'un Rei outrageusement taciturne et qui semble déjà trop vieux pour ces conneries, Kazuki a cette bonhomie attendue pour créer le contraste propre à tout bon buddy movie. Et il y a bien sûr le rôle que devra jouer Miri. Pour l'heure, la fillette semble plus à même de devoir gêner le duo dans sa vie privée que d'avoir un vrai impact sur ses missions, comme peut l'avoir Anya dans SPY x FAMILY. Que cela soit le cas ou non, peu importe au final. Buddy Daddies semble en avoir suffisamment sous le coude, au moins sur le plan visuel, pour s'émanciper des comparaisons et assurer son rôle de comédie d'action digne d'intérêt.

Note :
Voici une série originale qui se laisse regarder avec un grand plaisir, même si le scénario, au premier coup d'œil, pourrait sembler quelque peu convenu après le succès de SPY x FAMILY. C'est pourtant un animé< plein de bonnes idées que proposent Nitroplus et P.A. Works, avec au scénario, Vio Shimakura (Tokyo 24th Ward) qui s'est adjoint Yuuko Kakihara (Urusei Yatsura (TV 2022)) dans le suivi des scripts. Aux manettes de la réalisation, on retrouve Yoshiyuki Asai (qui a notamment travaillé sur Bungo Stray Dogs, Fairy Tail, Charlotte). Katsumi Enami, créateur du manga Baccano!, signe le chara-design original, retravaillé par Souichirou Sako (Sirius the Jaeger) avec talent. Tout est bien travaillé, les décors, l'humour et les personnages sont, malgré leur travail, extrêmement attachants.
Même si on pourrait se croire dans une histoire à la « Trois hommes et un couffin », on est bien loin de cela, car avec nos deux gaillards, les balles volent bas et les contrats sont mortels. Rei et Kazuki sont deux tueurs à gage qui vivent en colocation. Si le premier est taciturne et quelque peu hikikomori, le second est un cordon bleu et un coureur de jupons. Tout se passe plutôt tranquillement entre les boulots jusqu'au jour où arrive Miri, une petite fille de quatre ans qui va mettre une sacrée pagaille dans l'existence de nos deux compères.
Le jour de Noël, leur vie va totalement changer. On comprend par touches que le blondinet a un enfant, mais qu'il a quitté sa compagne, et même s'il met une belle part de ses appointements de côté pour elle, elle refuse de le voir. Quand la petite fille arrive dans la grande ville toute seule pour voir son père, et qu'on la voit chercher son chemin et peu à peu arriver dans le grand hôtel où nos deux tueurs à gage doivent officier, on se prend à se demander si ce n'est pas l'enfant de Kazuki. Mais non, le scénario n'est pas tiré par les cheveux et c'est bien plus simple que la demoiselle soit la fille adultérine du mafieux qu'ils vont tuer. Leur cible est une vraie ordure et cela donne, ce qui est étrange, de l'empathie pour les deux assassins. La petite fille est bien déterminée à voir son père et elle ne comprend pas un instant qu'elle va assister à un carnage. Sa naïveté lui permet de ne rien voir et donne un ton un peu plus léger à ce qui aurait pu être un anime de gangsters, et qui en fait, tourne en histoire presque classique de rapports entre un père et sa fille, avec toutefois quelques coups de feu, qu'elle n'a pas l'air de remarquer !
Ce premier épisode donne le ton, les deux tueurs ne vont pas changer de vie pour la demoiselle, mais ils vont tout de même devoir s'adapter. Elle n'a peur de rien et va leur en faire baver. Continuer leur boulot ne va pas être de tout repos. Ne vaudrait-il pas qu'ils retrouvent sa mère ? Il semblerait que ce ne soit pas le cas puisque l'épisode démarre par un flash-back. Comment ces deux gaillards vont-ils gérer cette tornade ? Une réponse que l'on ne pourra avoir que si l'on suit ces folles aventures. Sans hésiter !
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