Le guide des anime de l'hiver 2023 - Revenger
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Revenger ?
Note de la communauté : 3.7
L'histoire

Alors que le maître assassin Usui Yuen enquête sur une série de meurtres perpétrés contre un grand clan de samouraïs, les Satsuma, il rencontre Kurima Raizo, membre du clan ayant survécu à l'une des attaques. Ensemble, ils vont découvrir que le vol n'était pas le seul motif de ces agressions. Alors qu'ils se rapprochent de la vérité, parviendront-ils à s'en sortir vivants et à assouvir leur vengeance ?
Revenger est diffusé sur Crunchyroll le jeudi à 15 h 30.
Comment était le premier épisode ?
EmmaNouba
Note :
Revenger est une série qui va ravir les amateurs d'anime de samouraïs et de Japon médiéval, mais pas uniquement car le propos est bien ficelé et c'est toujours intéressant de découvrir un anime original quand il est mené avec brio.
Sorti tout droit du studio Ajia-do (Kakushigoto), Revenger est réalisé par Masaya Fujimori (Izetta: The Last Witch) sur un scénario signé Gen Urobuchi, créateur de Fate/Zero, et Renji Ôki, autre talent de l'agence Nitroplus. Côté chara-design, Jiro Suzuki et Yûichi ont créé des personnages très longilignes, à la limite des codes du shôjo, voire du yaoi. C'est Yuji Hosogoe qui les a peaufinés, tout en dirigeant l'animation de la série. Si le chara-design n'est pas exceptionnel, les décors et le rythme lent et contemplatif sont de vraies réussites. Notons que l'opening totalement décalé avec son rythme hyper speed de RetBear, surprend quelque peu.
Dans ce premier épisode, après avoir assisté au talent de tueur du jeune Kurima Raizo, un membre du clan Satsuma, le spectateur suit Yûen Usui, un bien curieux personnage. Quand ce dernier aborde le samouraï, celui-ci se planque sous un pont, une attitude peu glorieuse pour son rang. Yûen Usui, homme à tout faire de son état, c'est ainsi qu'il se définit, a été mandaté par les habitants du quartier, inquiets de voir roder un homme dans les parages… Pourquoi Kurima Raizo se cache-t-il ? S'il a accompli la mission qu'on lui avait confiée, comme se fait-il qu'il soit si malheureux et n'ose plus se montrer aux yeux de ses pairs ? La principale raison tient dans le fait que l'homme qu'il a éliminé était son mentor et surtout le père de sa bien-aimée, son beau-père. Et l'on sent rapidement que le titre de la série va vite être clair comme de l'eau de roche.
Mandaté pour tuer un proche, le jeune homme n'en reste pas moins humain et il estime avoir perdu son honneur. Il n'est qu'au début de ses surprises. Après avoir rencontré des camarades, il comprend qu'il a été dupé. Son parent n'était pas lié au travail d'opium, celui qui lui a donné cet ordre odieux est en fait le vrai coupable. Alors qu'il est mis en joue par ses anciens collègues, une petite voix susurre à l'oreille du jeune homme, lui intimant l'ordre de sauter dans le vide. Considéré comme mort, il va pouvoir fomenter sa vengeance et faire cracher des aveux au seigneur Matsumine. Cela tombe bien, Yûen Usui, officiellement décorateur d'objets, expert en dessin en feuille d'or (très joliment présenté) et son équipe ont aussi des comptes à régler avec cet homme. Ils avaient en effet été engagés par Genshin Hirata, le fameux beau-père, afin d'enquêter sur ce trafic. A croire que ces hommes vont travailler ensemble. Cela va devenir obligatoire. La mission est d'infiltrer le clan et pour cela ils ont besoin d'une personne qui connaisse parfaitement les lieux. Cela ne devrait pas être compliqué puisque tout le monde pense que Kurima Raizo est mort. Mais le pauvre homme n'est pas au bout de ses malheurs…
Malgré une animation très classique et parfois un peu simpliste, Revenger démarre bien et l'on a vraiment envie d'en savoir, ce qui est un bon point !

Note :
Vous ne vous demandiez peut-être pas ce que devenait Masaya Fujimori, le réalisateur de Revenger. Pourtant, si son nom ne vous dit probablement pas grand-chose, les plus curieux connaissent Omae Omasô da na, long-métrage injustement méconnu (pour ne pas dire passé complètement sous silence) qu'il réalisa en 2010. Treize ans plus tard, il ne s'agit plus d'une histoire à base de dinosaures qui se mettent sur la tronche à grands coups de prises de kung-fu (vraiment, regardez Omae Omasô da na), mais de complots sur fond de trafic d'opium dans le Japon des samouraïs. Un point de départ naturellement moins sexy et potentiellement moins à même de surprendre. Mais cela serait oublier la présence dans l'équipe de Gen Urobuchi, illustre scénariste que l'on ne présente plus mais dont on ne cessera de citer les travaux décisifs dans la réussite d'anime bien connus, Puella Magi Madoka Magica ou Psycho-Pass pour ne citer qu'eux.
Revenger narre donc l'histoire de Raizô Kurima, un samouraï qui voit sa vie basculer lorsqu'il tue son futur beau-père après avoir été victime d'une manipulation. Si sa rencontre avec Yûen Usui (personnage charismatique capable d'étouffer ses victimes avec une sorte de feuille d'or) lui permet de se venger, il se rend vite compte qu'il ne s'agit en réalité que du début de sa quête vers la rédemption. On vous laisse la surprise de la dernière séquence de l'épisode, qui offre un net regain d'intérêt à la série après vingt minutes ayant son propre arc narratif. Une structure narrative qui a le mérite de lancer les hostilités avec une rare efficacité et de compenser les faiblesses de l'anime.
Car de prime abord, Revenger ne paye pas de mine. Certains personnages ont une gueule pas possible, voire carrément caricaturales (on sent la volonté d'en faire des personnages cools et charismatiques, souvent sans succès), sa plastique ne se démarque pas particulièrement de la masse (en dépit de scènes joliment éclairées) et son prologue n'incite pas vraiment à faire confiance à une série en apparence anecdotique. Et puis s'offrent à nous ces lentes plongées dans l'intimité d'un protagoniste errant pour fuir son trauma, portée par des décors élégants et une émotion contenue, presque envoûtante. Il y a également ces subites fulgurances gores, avec notamment un personnage de gamine espiègle pas spécialement portée sur la subtilité quand il s'agit d'assassinat. Cela tient presque de la rupture de ton tant tout laissait imaginer une violence condamnée au hors-champ, et ce malgré les avertissements des premières minutes.
En cela, Revenger semble avoir des choses à montrer, peut-être même à dire, et ne devrait pas hésiter à y aller de manière frontale. Pour le plus grand bonheur des spectateurs ? On pourrait être tenté d'y croire : clairement, l'anime du studio Ajia-do a ce qu'il faut pour endosser le rôle d'outsider de la saison. A confirmer !
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