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Ken Akamatsu (Love Hina) souhaite se présenter à la Chambre des conseillers l'été prochain

posté à par Alex Mateo
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Ken Akamatsu, auteur des mangas Love Hina et Negima!, a annoncé sur Twitter jeudi qu'il souhaitait se présenter à la Chambre des conseillers, la chambre haute de la Diète du Japon qui détient le pouvoir législatif concurremment avec la Chambre des représentants, dans le cadre du Parti Libéral Démocratique, l'été prochain. Son objectif est de protéger la liberté d'expression. Le président des élections, Toshiaki Endo, a confirmé l'intention d'Akamatsu de se présenter le 9 décembre. Le parti est actuellement en pleine sélection.

Le site Kyodo News a révélé que, d'après ses sources, l'approbation officielle de la participation d'Akamatsu serait faite la semaine prochaine.

ABEMA Times a interviewé Akamatsu en juin 2020 au regard du casting des Simpsons qui, dans sa version originale, ne fera plus appel à des comédiens de doublage blancs pour doubler des personnages de couleurs, dans un effort de lutte contre les discriminations – héritage du racisme historique et sociétal – qui sont pointées du doigt depuis les manifestations du mouvement Black Lives Matter, aux Etats-Unis et dans le reste du monde. « Lorsque l'on regarde les choses depuis le Japon, on pourrait avoir l'impression que cette réaction est démesurée ; mais les pays à l'étranger sont confrontés à d'autres problématiques, aussi éviterais-je toute critique simpliste et vais me contenter, pour un certain temps, d'observer la situation. », commence-t-il. « Toutefois, je soulignerai que choisir un comédien de doublage pour la couleur de sa peau plutôt que par ses performances personnelles semble plutôt aller à l'encontre de la voie empruntée par l'humanité au cours de l'histoire. »

Lorsqu'il lui a été demandé comment il se sentait, en tant que créateur, quant aux doublages en langue étrangère, il a répondu que, d'après ses expériences passées, « au Japon, un comédien de doublage sur un titre animé ne serait pas remplacé à cause de ses origines, mais pour le doublage en langue étrangère, je laisse ces préoccupations aux sociétés qui en sont responsables. »

Concernant les inquiétudes qu'il a sur la liberté d'expression, l'auteur a expliqué qu'il était « vraiment curieux [de voir] comment le mouvement actuel va supprimer ou effacer les œuvres du passé. Les mangas d'Osamu Tezuka contiennent un certain nombre de représentations discriminantes, mais au Japon il est plutô habituel de laisser une note explicative concernant ces éléments tout en laissant l'œuvre telle qu'elle est. Comme les œuvres contenant ces contenus sensibles sont de plus en plus révisés, peut-être que l'on finira par ne plus voir d'ouvrages de l'ancien temps. Toutefois, pour les ouvrages présents et futurs, je ne vois aucun inconvénient à ce que les créateurs, comme moi-même, à titre individuel, fassent selon leur convenance, à leur bon vouloir, tout en ayant une liberté d'expression garantie. J'espère que ces deux aspects parviendront à maintenir un équilibre juste. »

Enfin, au sujet des personnages d'anime façonnés à l'image des « blancs » (une croyance populaire), il s'est exprimé de la sorte : « Les créateurs [japonais] comme moi-même ne pensons pas nos personnages comme étant blancs lorsque nous les dessinons. Prenez l'exemple d'Usagi Tsukino, dans Sailor Moon. Elle a peut-être de longs cheveux blonds, mais ce n'est qu'un choix esthétique type-manga. Dans sa précédente vie, elle était une habitante de la Lune, après tout. Il est possible que les mondes de fantasy deviennent également l'objet des critiques. Les elfes sombres et autres races fantastiques pourraient devenir les prochaines cibles. Je prévois l'arrivée de diverses problématiques [de ce genre] dans les débats, à l'avenir. »

Akamatsu a lancé en 2008 sa librairie digitale J-Comi, et une version béta-teste du site est arrivée en 2010. Il y avait initialement partagé les 14 tomes de son manga Love Hina, gratuitement, avec six pages de publicité et aucune gestion des droits numériques (DRM) pendant un mois pour tester la viabilité du modèle économique. Les maisons d'édition japonaise Shueisha et Kodansha ont commencé à collaborer avec le site en 2010. L'année suivante, le site a gagné en popularité en publiant le me manga Oku-sama wa Shôgakusei de Seiji Matsuyama – titre que Naoki Inose, vice-gouverneur de Tokyo à l'époque, avait nommé comme exemple des titres à censurer via la nouvelle ordonnance de Développement d'une Jeunesse en Pleine Santé. Bien que le site n'a jamais été disponible qu'en japonais, une version béta en anglais (et autres langues étrangères) a ouvert pour une sélection de titres, en 2011.

Akamatsu et GyaO!, subsidiaire de Yahoo! Japan, ont ensemble fondé J Comic Terrace en 2015. Akamatsu déclarait alors : « j'ai créé J-Comi avec pour objectif de détruire le piratage, mais comme je sérialise [des œuvres] à un rythme hebdomadaire, il y a certains éléments que je ne peux pas gérer. GYAO m'a contacté avec une proposition d'injection de capital et une proposition d'aider pour gérer le projet. »

L'artiste a lancé son manga UQ Holder! Magister Negi Magi! 2 (sous le titre UQ Holder!, dans le Weekly Shônen Magazine de Kodansha, en août 2013 au Japon. Le titre a été transféré en octobre 2016 dans le Bessatsu Shônen Magazine sous le titre qu'on lui connait aujourd'hui – le présentant alors comme la suite de Negima!.

Image © Oricon News

Sources : Twitter de Ken Akamatsu, Oricon News, Kyodo News via Yaraon!


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