Le Guide des anime de l'hiver 2019
Mob Psycho 100 II

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Mob Psycho 100 II ?
Note de la communauté : 4.7



Qu'est-ce que c'est ?

Shigeo Kageyama, surnommé Mob, est un lycéen tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Pourtant, il possède de puissants pouvoirs psychiques, mais il préfère rester discret, afin d'avoir une vie la plus normale possible. De plus, il comprend en grandissant que ce pouvoir peut être dangereux et qu'il augmente en même temps que sa charge émotionnelle. Mais pourra-t-il contenir longtemps ses émotions ? Mob Psycho 100 II est adapté d'un manga et est diffusé sur Crunchyroll tous les lundis

Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba

Note :

Attention, avec Mob Psycho 100, il n'y a pas de demi-mesure. Soit on adore, soit on déteste. Eh bien, on pointe pour la première option et ce, dès l'opening psychédélique totalement déjanté et juste génial graphiquement de la saison 1, celui de la 2 est moins débridé mais reste à lui même un petit bijou visuel. Voilà, le ton de cet anime adapté du manga écrit et dessiné par ONE (créateur de One Punch Man), produit par le studio Bones (Cowboy Bebop Knockin' on Heaven's Door, Wolf's Rain, Fullmetal Alchemist, My Hero Academia, etc.).

On retrouve Shigeo Kageyama (dit Mob), notre héros aux pouvoirs psychiques. Il continue à travailler à mi-temps chez son maître comme exorciseur, éliminateur d'esprits. Un paysan qui en a assez que ses récoltes ne soient détruites chaque année par un mystérieux typhon fait appel à Reigen Arakata et à son assistant Mob. Tout démarre rapidement avec une superbe baston/nettoyage d'esprit (supérieur, en l'occurrence, Le Tortilleur). Une fois les racines retombées, l'opening est lancé après un désherbage géant. Puis ce premier épisode de la saison 2 prend une teinte tout en douceur, sous l'auspice de Cupidon, pendant que les anciens adeptes de la secte (voir saison 1), quelque peu bras-cassés, tentent de retrouver leur nouveau gourou… Mob. Pour qu'il puisse devenir un leader, il doit avoir confiance en lui. Voilà la mission que se donne Mezato, la journaliste en herbe.

Au lycée, les choses ont repris leur place et le président du Bureau des élèves a démissionné après sa crise de pouvoirs (voir la saison 1). Depuis de nombreuses années, Mob en pince pour la jolie Tsubomi. Malgré l'aide de Mezato, il ne parvient pas à décrocher un mot au moment de dire son discours de candidature qui fait donc un flop. Mob ne reste pas longtemps triste puisqu'une fille lui demande de sortir avec elle… Et là tout ne va pas se passer comme prévu ! Même si on sent une petite revanche de l'auteur sur la gente féminine vu comme un gang de pestes, ce premier épisode fait avancer Mob, qui commence à s'ouvrir au monde extérieur.

Pour cette seconde saison, Yuzuru Tachikawa (qui a, soulignons-le, débuté sa carrière chez Madhouse et a notamment travaillé sur Bleach, l'Attaque des titans, etc.) est toujours à la réalisation, le chara-design est encore signé par l'excellent Kameda Yoshimichi (Fullmetal Alchemist : Le film, Evangelion : 3.0 - You Can [not] Redo). Dans Mob Psycho 100, les moches sont moches, les personnages ont de vraies gueules, les méchants des tronches tordues etc. C'est graphiquement jubilatoire et drôle. Et comme on ne fait pas les choses à moitié chez Bones, Kenji Kawai (Ghost in the Shell, Innocence : Ghost in the Shell 2) compose les musiques et l'opening a été composée par Mob Choir, un groupe créé pour l'occasion. Mob Psycho 100 n'est vraiment pas une série comme les autres ! Et c'est tant mieux. Graphiquement totalement improbable parfois, c'est toujours une bouffée de créativité qui explose tout les codes imposés. Mob Psycho 100 est une série punk avec un héros qui en a juste marre d'avoir des pouvoirs. Jubilatoire.


Damien Hilaire

note :

Il est enfin de retour, le héros que l'on attendait tous cet hiver, c'est bien entendu Mob ! Mob Psycho 100 revient à nouveau avec le studio Bones aux manettes pour encore plus de sakuga et d'animation folle qui décollent les rétines. Ou peut-être pas ?

L'épisode démarre avec Reigen et Mob au milieu des champs en train d'exorciser un épouvantail, mais l'exercice, qui s'affichait comme un contrat facile, s'avérera bien plus difficile. L'esprit est coriace et cela permet à l'animation de péter dans tous les sens. On retrouve donc bien Mob comme on l'avait laissé. C'est toujours aussi visuellement fou et soigné. Même si on a un petit pincement au coeur en regardant l'opening, bien moins spectaculaire que le précédent. Et le reste de l'épisode est un peu comme ça aussi. Oui, il faut le reconnaître, ce premier épisode de Mob Psycho 100 saison 2 a bien moins d'action est de dynamisme, préférant mettre en avant du développement de personnage ; Mob qui cherche à s'affirmer et à grandir.

La suite de l'épisode parle de son désir de devenir président du conseil étudiant pour séduire l'élue de son coeur. On a droit à un training montage express totalement ridicule qui aboutit sur l'expression de sa timidité maladive, dans une scène de sand animation, qui rappelle les expérimentations techniques que se permet la série (l'animation sur verre de la saison 1), où Mob s'efface littéralement, devenant de plus en plus uniforme pour ne laisser que des grains de sables épars. Mob Psycho 100 n'a rien perdu de son humour ! Pourtant ça n'est pas ce que mettra le plus en avant la suite de celui-ci puisque l'épisode 1 a une nette cassure passant du comique au mélancolique à sa moitié.

Mob reçoit une confession de la part d'une jeune fille de son lycée qui admire le courage qu'il a eu de se tenir devant la foule lors des élections. Et, ô surprise, Mob accepte de sortir avec elle. Dans ce passage, rien de spectaculaire, mais ça n'est pas moins bon. Au contraire, la relation que noue Mob avec la jeune fille est loin d'être vide de sens. C'est l'occasion pour l'épisode de parler d'exclusion, de la pression sociale et du rapport aux autres. Mob se prend en pleine face un miroir de lui-même tel qu'il était une saison avant. Cette jeune fille n'a pas les même travers que lui, toutefois elle se laisse elle aussi marcher dessus par peur d'être exclue du cercle. Mob va devoir utiliser l'expérience qu'il a acquise pour la guider. Comme le dit si bien l'opening « Your life is your own », et c'est ce conseil que donne Mob, ne plus vivre pour les autres ou dans leur regard, mais vivre avant tout pour soi-même. Devenu plus qu'un PNJ dans la foule, il s'incarne enfin tel qu'il est vraiment : Shigeo. Alors bon, il cherche toujours à se muscler et à ne pas utiliser ses pouvoirs, mais il s'affirme, il ose donner son avis et n'est plus aussi renfermé qu'avant. Il y a un progrès. Et c'est beau. Ça n'est pas visuellement fou mais c'est simplement beau. À l'image de la dernière scène avec les bouts de papiers éparpillés par le vent, le rêve déchiré reprend forme à nouveau.

On est donc sur un épisode plutôt doux-amer se terminant sur une note positive plutôt qu'un épisode bourrin d'action débridée à fond les ballons mais ça ne rend pas la chose inintéressante, la narration se fait toujours autant par un show, don't tell de grande qualité mais on attend quand même que ça se réveille au niveau de l'animation. Bones donne l'impression d'en avoir gardé sous la pédale, S'il faut retenir quelque chose de cet épisode c'est bien que Bones y va gentiment sur la reprise. On espère que la série se décidera à passer la quatrième en se jetant à corps perdu dans une animation débridée qui englobera tous les délires visuels que peuvent lui soumettre les animateurs de talent que comptent le studios (spoiler : oui).

Si la série n'a pas encore le facteur « WOW » qu'on est en droit d'attendre de la part d'un titre comme Mob Psycho 100, on peut toujours penser que ça n'est qu'un tour de chauffe et que le meilleur reste à venir, qu'on va en prendre plein la gueule, kiffer au possible et classer la série AOTY une fois les 12 épisodes achevés. On prends les paris ?


Mékolaï

note :

Voilà enfin le come-back attendu de Shigeo après sa longue absence, toujours aussi classe que timide dans cette nouvelle saison encore complètement craquée !

Techniquement encore très travaillée, cette saison 2 confirme que le dessin cru et limité de One est idéal pour son portage animé, et se passe très bien de la réécriture de Yusuke Murata et de son trait ultime comme leur taff à quatre mains sur One Punch Man. Passé l'effet de redécouverte, on peut sentir une légère baisse dans la qualité de la production, mais elle se maintient largement dans le dessus du panier des nouveautés de ce début d'année. Notez, si vous débarquez dans l'univers de Mob Psycho 100, qu'il est fortement conseillé de regarder la première saison préalablement, pour avoir les tenants et aboutissants des pouvoirs de Shigeo ainsi que les caractères et liens des personnages secondaires. Ils sont tenus pour acquis dans la narration de ce début de nouvelle saison, donc ne boudez pas votre plaisir de (re)découvrir la cosmogonie originale de ce petit bijou. Attaquant d'emblée sur un cas d'exorcisme impliquant du bon baston contre un esprit campagnard un brin retors, le ton est donné dans un long pré-générique axé action. Mais la bagarre ne règle pas tout, et les thèmes centraux du manga original de One sont bien maintenus :

- Le spiritisme et les yokai, avec son florilège de légendes urbaines et de fantômes qui donnent la plus-value fantastique de la série, qui bascule entre la véritable culture traditionnelle des monstres japonais et les délires surréalistes de One.
- La crédulité et la naïveté, avec Reigen qui continue d'arnaquer ses pigeons (et Shigeo) quotidiennement. Ce dernier se fait souvent manipuler en faisant perpétuellement confiance à tout le monde, et les sectes et leurs victimes, qui sont un problème très grave au Japon et qui sont abordées de manière assez critique dans la série.
- La confiance en soi, et la sociabilisation, avec Shigeo le cassos qui cache derrière ses pouvoirs spectaculaires un ado timide et fragile tout à fait au stade de la sortie de mue du complexe du homard décrit par Françoise Dolto.

L'avarice et la malhonnêteté de Reigen ont empiré, et celui-ci décide de s'intéresser à Internet et aux nouveaux modes de communication pour proposer ses services au plus grand nombre. A l'instar des bras cassés de Ghostbusters, on a droit à tout un tas de petits exorcismes de proximité, pour aérer le fil rouge de la série avec des minis fillers humoristiques ou philosophiques. Oui, car Shigeo est toujours en pleine réflexion sur la légitimité de ses actions, d'utiliser son pouvoir au quotidien ou simplement sur le droit des esprits d'exister.

Malgré son character design minimaliste, Mob Psycho 100 II impressionne par son esthétique et son animation ultra dynamique, tout en intégrant un scénario solide et des émotions justes. Le reste c'est la partie jouissive, l'enrobage de chocolat qui nous fait revenir volontiers : c'est cet absurde folie émanant du cerveau craqué de One, largement aussi inquiétant que celui de Bruno De La Cruz !


Bruno De La Cruz

note :

Avant de mesurer ce nouveau départ pour Mob Psycho, il est impossible de laisser outre le planning du studio BONES. À moins de découvrir aujourd'hui l'animation japonaise et la série Mob Psycho, le projet ne vous est pas étranger. Et pour en savoir un peu plus sur ce que la série veut dire, je vous invite à lire mes collègues. Ainsi, rappelons que le studio a souffert pour livrer, à temps, le film My Hero Academia : Two Heroes. On le sait, l'équipe de Mob Psycho n'est pas incluse dans la production du film de super-héros mais s'il vous plaît n'oubliez pas cette charge, car Bones a aussi dû gérer Hisone to Masotan, mas d'autres gros projets sont prévus d'ici quelques semaines, à commencer par Carol & Tuesday, de mister Shin'ichiro Watanabe.

Concernant Mob, le réalisateur Yuzuru Tachikawa (ex-Madhouse) a vu son propre planning bien chargé, notamment “à cause” du 22e film de Conan. Résultat, et c'est un fait assez rare pour être souligné, ce n'est pas lui qui signe le story-board et la direction des deux premiers épisodes. On peut expliquer cette entorse par deux faits : premièrement, la vitalité et l'identité du projet Mob Psycho sont bien marquées et avancent assez de références pour être assimilées. Deuxièmement, Yuzuru Tachikawa a laissé cette charge à des artistes qui connaissent bien la maison. Le premier est signé Yuji Oya, un talent émergent, avec Takebumi Anzai, un vrai storyboarder (Sirius The Jaeger). Le résultat n'est pas impressionnant (selon l'échelle Mob Psycho), mais il laisse parler l'acting de la directrice d'animation Kanako Yoshida. Pour le deuxième, on a quelques choses de plus exubérant. Un résultat que l'on doit à la star Yoshimichi Kameda, talent singulier ici directeur d'animation, et Katsuya Shigehara, un proche de Tachikawa (il était à ses côtés sur le film de Conan et largement présent sur la saison 1 de Mob).

Parmi les séquences les plus tape-à-l'œil, le finish du premier épisode mérite le coup d'oeil, avec ce qu'on a coutume d'appeler un “animation de décors”, quand Mob recolle les morceaux de papiers de sa camarade. Je n'ai pas le nom de l'animateur avec certitude, mais regardez ce passage. Evidemment, dans l'épisode d'après, les éclats sont plus nombreux. La présence de Yoshimichi Kameda amène une pluralité dans les styles (rough, façon sketch, impact frame ou en full animation) qui caractérise son style et sa direction toujours à même de nous distraire. Le combat dans la forêt est un régal, et je suis particulièrement heureux de revoir un talent découvert sur The Seven Deadly Sins, Kosuke Kato. Très habile pour mener des scènes dynamiques et jouer de la profondeur (mesurez le poids des gestes en fonction de la valeur), vous pouvez le reconnaître par son habitude de faire des débris en rondelle (quand un personnage découpe quelques chose). Après les yutapon de Yutaka Nakamura, voici les rondelu de Kato ? (je tente un truc).

Quoiqu'il en soit, gardons donc à l'idée que Bones continue de choisir la qualité à la quantité. C'est un fait peut être trop établi dans nos consciences, et donc commun, mais c'est un plaisir à ne pas banaliser ni rabaisser.


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