Le guide des anime du printemps 2024

Kaiju No. 8

Dans un monde en proie à des d'effroyables monstres géants connus sous le nom de kaiju, Kafka Hibino aspire à rejoindre un jour les Forces de Défense pour combattre ces terribles créatures. C'était un rêve qu'il avait avec son amie d'enfance, Mina Ashiro, mais leurs chemins ont pris des directions différentes. Aujourd'hui, Kafka nettoie les rues de leurs encombrants cadavres quand il croise la route de Reno Ichikawa. La détermination de Reno à rejoindre les Forces de Défense pousse Kafka à rejoindre Mina afin de protéger l'humanité.

Kaiju No. 8 est diffusé sur Crunchyroll.

Joan Lainé
Note :

Débuté sur l'application Shônen Jump+ en juillet 2020, Kaiju No. 8 est un manga de Naoya Matsumoto qui s'est fait remarquer avant même son arrivée en France grâce à son immense popularité japonaise. Chez nous, le manga est publié aux éditions Kazé depuis octobre 2021, devenue entre-temps Crunchyroll. Le manga s'apprête à connaître un second souffle grâce à son adaptation en anime diffusée justement sur la plateforme Crunchyroll selon un modèle novateur. Il est d'abord diffusé en streaming en direct, en même temps qu'au Japon, avant que la VOD ne soit disponible sur le site. Les moyens sont mis pour assurer la diffusion de la série, surtout qu'elle est également disponible sur la chaîne Mangas. Reste à savoir si elle en vaut vraiment la peine.

Kaiju No. 8 est réalisé par Shigeyuki Miya et Tomomi Kamiya au sein du studio d'animation Production I.G Il est scénarisé par Ichirô Ôkouchi, écrivain de talent à qui l'on doit notamment l'histoire de l'anime Code Geass. Tetsuya Nishio est en charge d'adapter le design des personnages du manga ainsi que de la direction de l'animation. La direction artistique a quant à elle été confiée au très talentueux Shinji Kimura, qui a brillé sur des classiques du cinéma d'animation comme Akira et Amer béton. Et enfin, la bande-son a été confiée à Yuta Bando, que l'on a pu entendre récemment sur des films d'animation à l'atmosphère musicale réussie comme BELLE et Les Enfants de la mer.

Le kaiju eiga est un cinéma de genre japonais qui met en scène des monstres géants. Le plus connu d'entre eux est sans nul doute Godzilla. L'anime Kaiju No. 8 se base sur cette culture pour nous montrer un Japon alternatif en proie à des attaques régulières de kaiju. Ces créatures qui menacent l'humanité sont combattues par les Force de Défense. À l'instar de Mina Ashiro, son amie d'enfance, le héros Kafka Hibino rêve de rejoindre cette unité. Mais à 30 ans passés, son souhait semble loin... Surtout qu'à présent il travaille comme nettoyeur, c'est-à-dire qu'il doit débarrasser les rues des cadavres de kaiju après les combats contre face aux Forces de Défense. Mais l'arrivée du jeune Reno Ichikawa dans son unité de nettoyage semble le motiver à nouveau à se battre contre les kaiju. Surtout qu'il se produit un événement inattendu...

La base du scénario est très similaire à celle de L'Attaque des Titans. Avec l'humanité qui fait face à des créatures géantes et un personnage central qui peut se transformer en une de ces créatures, la recette semble déjà vue. Mais que l'on ne s'y trompe pas, les similitudes s'arrêtent là. Kaiju No. 8 possède sa propre identité et se démarque par un ton très différent. Il y a beaucoup d'humour dès les débuts de la série, même si ça ne vole pas bien haut (ça tourne principalement autour du pipi, du caca et du vomi). L'anime est régressif à souhait, mais ça ne l'empêche pas de développer un propos mature grâce à son originalité principale : un héros trentenaire. Ce n'est pas courant dans un shônen populaire et cela permet d'aborder avec justesse la question de l'abandon des rêves.

Sans briller de mille feux, Kaiju No. 8 est prometteur dès son premier épisode. Il reste cependant quelques points à améliorer pour la suite. Par exemple, si l'ambiance fonctionne à merveille, la réalisation n'est pas forcément à la hauteur. Les scènes d'action sont un peu molles, souvent entrecoupées de flash-backs qui les alourdissent encore plus. Pour l'instant ce n'est pas trop gênant mais il faudra voir comment ça évolue sur le reste de la série. En tout cas, ce premier épisode donne envie d'en savoir plus sur l'univers de Kaiju No. 8.

EmmaNouba
Note :

Quand la série de Matsumoto Naoya, Kaiju n°8, est lancée en France par Kaze, en octobre 2021, l'éditeur, depuis racheté par Crunchyroll, met le paquet en terme de plan de sortie. Il faut dire qu'au Japon, ce récit qui se déroule dans un monde proche du nôtre présente une société traumatisée par attaques de monstres, cousins plus ou moins lointains de Godzilla. Prépublié depuis juillet 2020 sur l'application et le site web Shonen Jump+ de l'éditeur japonais Shueisha, son énorme succès au Japon s'est rapidement confirmé en France où 11 tomes sont parus (toujours en cours, édité par Crunchyroll).
L'adaptation en anime, produite par le très réputé studio Production I.G (L'Attaque des Titans, Ghost in the Shell), était très attendue, et elle est à la hauteur de sa réputation. La réalisation a été confiée à Shigeyuki Miya (Buzzer Beater, AFTERLOST) et Tomomi Kamiya (Gintama), le script étant adapté par Ichiro Okouchi (Planetes, Sk8 the Infinity). C'est Tetsuya Nishio (Jin-Roh, Naruto) qui signe le chara-design ainsi que la direction de l'animation de toute la première saison, avec Mahiro Maeda chargé des kaiju (SSSS.Gridman), Shinji Kimura (Dorohedoro, Amer béton) dirigeant la direction artistique. Enfin, signalons la musique réalisée par Yuta Bando (BELLE). Tout ce beau monde sur le papier offre un anime aux qualités prometteuses.

Quand débute le récit, un énorme kaiju surgit des flots et attaque trois arrondissements de Yokohama. Le monstre d'une soixantaine de mètres de long détruit tout sur son passage. Quand un périmètre de sécurité est établi, les forces spéciales peuvent intervenir, et c'est la 3^e unité, dirigée par la charismatique Mina Ashiro, qui arrive à bout du monstre. Malgré tout, quand une bestiole de cette taille tombe dans une ville, ce n'est pas l'armée saluée et acclamée qui ramasse ses morceaux, mais les nettoyeurs. Peu mis en lumière, ces petites mains font pourtant un travail ingrat et indispensable.
C'est dans ce groupe que l'on va suivre Kafka Hibino, un trentenaire désabusé, qui subit sa vie. Il a raté par deux fois le concours pour intégrer les forces spéciales et depuis vit dans l'ombre, débarrassant les villes des cadavres des kaiju. Si le rôle de ces éboueurs de monstres est indispensable, il est aussi méprisé, et peu reconnu par le commun des mortels. Quand arrive dans l'équipe un petit nouveau, Reno Ichikawa, la vie du jeune homme va prendre un nouveau tournant. Le novice n'a qu'une idée en tête : passer le concours et devenir un tueur de kaiju. Après avoir échappé à un de ces monstres, les deux hommes se retrouvent sur un lit d'hôpital, c'est là que le prénom de notre ami, Kafka, va prendre son sens. A l'instar d'autres héros des sagas à succès (Jujutsu Kaisen, Chainsaw Man), le jeune homme va se transformer et devenir un être hybride, le kaiju n°8. Cela va bien entendu rendre plus compliqué ce qu'il avait en tête : rejoindre son amie d'enfance, Mina, et lui prouver qu'il peut aussi se battre contre les bestioles qui ravagent la Terre.

Ce premier épisode est une mise en jambe, une introduction qui est à la hauteur de l'attente. L'animation est très BELLE, et saluons la version française de qualité, dirigée par Jessie Lambotte (Oshi no Ko, To Your Eternity), Adrien Antoine (Kyojuro Rengoku dans Demon Slayer) incarne Kafka, Alexandre N'Guyen (Yuta Okkotsu, Jujutsu Kaisen 0), campant Reno Ichikawa.