Le guide des anime de l'été 2022
Lucifer and the Biscuit Hammer

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Lucifer and the Biscuit Hammer ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Yûhi Amamiya est un étudiant tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Un jour, il rencontre un lézard doué de parole qui lui demande de devenir son Maître-Chevalier et, accessoirement, de sauver la terre d'une terrible menace ! Avant qu'il ne puisse refuser, Yûhi est transformé en membre des Chevaliers-Animaux et reçoit un anneau qui lui confère un pouvoir psychique. Il est alors attaqué par un ennemi, mais alors que tout semble perdu, il est sauvé par une jeune fille, Samidare. Il va découvrir qu'elle est en fait une diablesse souhaitant conquérir la Terre ! Attiré par sa force absurde et ses charmes maléfiques, Yûhi devient alors son serviteur dévoué…

Lucifer and the Biscuit Hammer est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 20 h 45.


Comment était le premier épisode ?

Guillaume Lasvigne
Note :

Vous connaissez ces moments : vous êtes en soirée, avez bu dix-huit verres de trop et commencez à imaginer avec les autres convives un pitch parfaitement débile pour un film ou une série qui n'existera jamais. La fête se termine et ce synopsis sombre dans l'oubli à la faveur d'une nuit réparatrice. Satoshi Mizukami, lui, n'a rien oublié : il en a même fait un manga. Et le studio NAZ l'a adapté en anime.
Lucifer and the Biscuit Hammer narre donc la rencontre entre Yûhi Amamiya, un étudiant tout à fait ordinaire, et un chevalier-lézard, lequel lui propose de l'aider à sauver la Terre des forces du mal et en particulier de la menace d'un marteau géant qui flotte dans l'espace en attendant de démolir la planète. Notre héros a pour arme une bague qui lui confère des pouvoirs de télékinésie : celle-ci peut produire un orbe en forme d'œuf au plat qui peut notamment l'aider à soulever la jupe de sa professeure. Toutefois, il a également pour mission de protéger la princesse Anima, qui sommeille actuellement dans le corps de sa voisine de palier, elle aussi dotée de pouvoirs. Une chose est sûre : Satoshi Mizukami a dû passer une soirée d'anthologie.

Fort heureusement, Lucifer and the Biscuit Hammer convoque tout le savoir-faire qu'un tel postulat exigeait. Déjà responsable cette année du rigolo mais techniquement navrant Thermae Romae Novae, le studio NAZ fait avec les moyens du bord – et probablement un planning et un budget plus que limités – pour marier le fond à la forme. Décors vides en 3D archaïque (quand ils ne nagent pas dans un bokeh d'une rare artificialité), scène d'action statique storyboardée à base de plans serrés et de lignes de vitesses trouvés à l'aide de mots-clés bien sentis sur YouTube, coups sans le moindre impact ni gestion de l'espace, personnages inexpressifs, rares mouvements de caméra flingués par une étrange gestion de la parallaxe… Cette réalisation signée Nobuaki Nakanishi, si elle s'avère occasionnellement et volontairement drôle, ne suscitera guère plus que des rires moqueurs et des mèmes déjà largement partagés sur votre réseau social préféré.

Il y a bien un beau plan, contemplatif et iconique, perdu dans ce premier épisode. Mais même avec toute la volonté du monde, l'absurdité de l'univers dans lequel il prend place et la production value de ce pilote ne laissent pas le moindre espoir de voir les cartes rebattues. Lucifer and the Biscuit Hammer est désigné d'office comme le plaisir coupable de la saison, en considérant qu'il soit possible d'y trouver du plaisir au millième degré. Allez, on lui devra quand même cette invitation à nous souvenir de nos plus beaux moments d'égarement en matière de création de pitchs improbables. Je pense toujours à l'un d'eux d'ailleurs, que j'aimerais produire à terme. L'histoire d'un mec qui termine dans le ventre d'une baleine à cause d'une embrouille avec des yakuzas. Une sombre affaire qui lui a valu de se faire tuer par une balle dans le derrière, mais il a pu fuir l'au-delà après avoir discuté avec Dieu. Je pense qu'il y a un certain potentiel, je vous tiens au courant.


Damien Hilaire
Note :

Ruiner une licence en deux étapes :

1- L'adapter mal.
2- Ne pas l'animer correctement.

Samidare, Lucifer and the biscuit hammer est un manga de Satoshi Mizukami sorti chez nous chez Ototo et désormais disponible nulle part puisqu'en arrêt de commercialisation depuis belle lurette. L'auteur est relativement populaire au Japon alors que chez nous c'est un illustre inconnu. Mais alors, pourquoi adapter ce manga en 2022 ? C'est encore un mystère, surtout dans de telles conditions ! C'est le studio NAZ qui s'occupe de la production, un studio qui n'a pas encore de ligne claire concernant la qualité de sa production mais qui cette fois reflète bien son nom. On aurait préféré le studio NUT à la barre !
À la réalisation, Nobuaki Nakanishi, un ancien au style relativement académique derrière la première adaptation du manga Mahôjin Guru Guru. L'écriture est gérée par Mizukami, lui-même épaulé par Yûichirô Momose derrière So I'm a Spider So What et Infinite Dendrogram, un super souvenir celui-là (c'est faux).
L'animation du premier épisode a été gérée en Corée au studio de Séoul de Jumondo (un autre studio japonais) et clairement on sent déjà que sur la technique ça va pas.

Résumons donc ce premier épisode. Un jeune homme se réveille un matin avec un lézard qui parle, doublé par Kenjiro Tsuda, posé tranquille sur son lit qui lui affirme être un chevalier venu s'associer à lui afin de défendre la terre menacée par des envahisseurs venus d'ailleurs. Première réaction de notre héros : jeter le lézard par la fenêtre. Quand il voit que ça marche pas, il commence à se dire qu'il est surmené et qu'il a des hallu mais évidemment c'est faux. On va vite découvrir qu'avec son aide, il possède des pouvoir mais qu'ils sont très faibles et qu'il va devoir faire équipe avec d'autres héros ayant un animal totem se retrouvant tous sous la direction d'une princesse qui s'avèrera être la voisine du héros, sœur d'une de ses profs d'université.
Ça fait beaucoup en une seule journée mais on ne vous a pas parlé du marteau géant qui flotte dans l'espace ni des marionnettes de boue qu'affronte notre héros, enfin affronter c'est un bien grand mot, il essaye surtout de les fuir parce qu'il n'a pas la force de le faire.

L'intrigue respecte l'œuvre originale, c'est un personnage anti-héros qui se retrouve dans une situation rocambolesque et qui va agir au-delà de la logique et du manichéisme pour tracer son chemin. Là où ça pêche c'est sur la technique. Ça n'a aucune saveur. Ça ne bouge pas, ça n'est pas agréable à regarder, les couleurs sont ternes, le sakuga est absent et la réalisation est complètement anachronique ! Est-ce dû à la présence de Nakanishi à ce poste ? C'est une possibilité, ça aurait pu coller à la série qui a une vibe rétro évidente mais en l'état ça donne surtout l'impression d'un produit fauché qui n'a soit pas eu le temps, soit pas eu les moyens, et qui a dû se faire coûte que coûte pour répondre à un cahier des charges et satisfaire les besoins du client.
Samidare ne méritait pas ça.


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