Le guide des anime de l'automne 2024
Uzumaki

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Uzumaki ?
Note de la communauté : 3.9



L'histoire

Kirie tente de s'échapper de sa ville, Kurouzu-cho, où les habitants sont obsédés par les spirales en raison d'une malédiction inexpliquée.

 

Uzumaki est diffusé sur Max.


Comment était le premier épisode ?

Joan Lainé
Note :

Annoncé en 2019, il en aura fallu du temps pour que l'anime Uzumaki, adaptation du célèbre manga d'horreur Spirale de Junji Itô, voie le jour. Diffusé directement aux USA via Adult Swim, cette production internationale arrive en France par l'intermédiaire de Max. L'attente sera-t-elle récompensée ?

Cette série n'est pas une production habituelle. Déjà parce qu'elle est réalisée par Hiroshi Nagahama, sans doute le talent le plus singulier de l'animation japonaise à qui l'on doit notamment Mushishi et Aku no Hana. Puis, bien qu'animée au sein du studio Drive, la série est co-produite aux USA par Adult Swim et Production I.G. USA. Du côté du script, on retrouve la talentueuse Aki Itami à l'écriture de la série. Concernant le design des personnages, le travail de Junji Itô est adapté à l'animation par Hirokazu Satô. Et enfin, cerise sur le gâteau, c'est Colin Stetson qui s'occupe de la composition de la bande-son.

Uzumaki nous plonge dans la petite ville japonaise de Kurôzu, isolée entre les montages et la mer. On fait la connaissance de Kirie Goshima, une jeune lycéenne qui nous raconte les événements étranges qui s'y produisent. Tout débute avec Suichi, son petit copain, qui lui raconte que son père perd la raison en étant fasciné par le motif de la Spirale et que cette forme est en train de se répandre en ville. Prenant d'abord les avertissements de son copain à la légère, Kirie se rend peu à peu compte que la malédiction de la Spirale touche bel et bien la ville de Kurôzu et même ses proches. Le quotidien paisible de la jeune fille bascule alors dans l'horreur.

Quelle claque ! Ce premier épisode est la merveille que tous les passionnés de Junji Itô attendaient après l'OVA de Gyo qui trahissait l'œuvre originale et les séries Junji Itô Collection et Junji Itô Maniac plus que moyennes.
Premièrement, ce nouvel anime marque par la qualité de son animation. Hiroshi Nagahama a utilisé un procédé dont il ne veut pas révéler le secret pour l'instant qui rend formidablement bien à l'écran. Les mouvements sont fluides et paraissent très naturels, une immersion dans le quotidien de personnages qui semblent plus que jamais vivants et qui rend par extension l'horreur d'autant plus saisissante. Le parti pris de produire un anime entièrement en noir et blanc est absolument remarquable, lui conférant une esthétique très particulière qui renvoie au manga de Junji Itô.

La série rend parfaitement hommage à l'œuvre d'origine sans pour autant la décalquer, quand bien même le travail de découpage des cases de Junji Itô est particulièrement bien retranscrit à l'écran. Elle prend des libertés notamment dans l'écriture d'Aki Itami qui s'écarte de la narration du manga avec une décision aussi osée qu'intéressante : celle de mélanger les histoires. Le manga de Junji Itô est assez linéaire, il repose sur un rythme d'une histoire courte par chapitre. Dans ce premier épisode, les histoires s'entremêlent et se croisent les unes aux autres plutôt que de respecter un rythme épisodique. C'est formidablement écrit. Non seulement cela permet de donner de la vie aux personnages ainsi qu'à la ville, mais en plus ce procédé scénaristique permet de faire monter la tension horrifique.

En fin de compte, on ressent la patte de l'anime qui parvient à se détacher de l'horreur atmosphérique du manga pour créer une angoisse qui lui est propre. C'est génial, et si les trois prochains épisodes sont de cette qualité, on pourra très certainement crier au chef-d'œuvre.


Damien Hilaire
Note :

Attendu comme le messie par tous les fans, l'adaptation d'Uzumaki est une arlésienne de l'animation japonaise qui aura mis un moment à se concrétiser.
Heureusement prévue sans date de sortie, le projet avait tout pour plaire et pour cause ils avaient choisi à la réalisation Hiroshi Nagahama, repéré pour son adaptation dérangeante des Fleurs du mal d'Oshimi qui utilisait une rotoscopie amenant le spectateur dans la vallée dérangeante sans ceinture de sécurité. Un pari osé qui a vite pris des allures de development hell avec à la production Production I.G et Adult Swim. Qui dit Adult Swim dit que la branche d'IG dont on parle est bien celle aux États-Unis. Ce qui avait de quoi doucher les attentes des spectateurs qui avaient peur d'une prod comme les suites de FLCL. Et ils avaient en partie raison. Car l'animation est conçue entre deux studios inconnus du grand public : Fugaku, à qui l'on doit Dog Signal, et Akatsuki & Phoenix Animation Holdings qui n'ont jamais rien produit puisqu'il s'agit d'un studio de sous-traitance. Et là vous sentez le soufflet qui retombe.

Dans une ville du Japon, un couple de lycéens voit petit à petit leurs proches être contaminés par une sorte de folie collective liée aux spirales. D'abord vu comme une curiosité, la chose grandit vite pour devenir bien plus effrayante que cette obsession pourrait le laisser croire et l'horreur ne fait que commencer

Ce premier épisode d'Uzumaki se rapproche de la perfection. Si ça avait été comme ça pendant 4 épisode cela aurait tenu du miracle mais nous aurions été ravis, Sous l'égide de Nagahama, Ito est adapté avec brio dans un mix 2D/CGI qui marche parfaitement, l'ambiance posée tient tout le long, c'est glauque et dérangeant et le choix du noir et blanc est un choix artistique qui fonctionne.
L'animation est propre, ce n'est pas du grand sakuga mais le travail est fait, pas besoin de trop en faire, la série joue sur le ton décalé entre l'horreur pure et le grotesque et ça fonctionne à merveille. En ne jugeant que cet unique épisode, il y avait de quoi être enthousiaste. Seulement au regard des suivants, le résultat est une indicible catastrophe en dent de scie qui est symptomatique d'une industrie malade. En effet des voix courroucées se sont fait entendre lors de la diffusion du second épisode d'Uzumaki, auquel à répondu des personnes impliquées dans la production, qui ont hélas confirmé ce que l'on pouvait se douter : la série a été bâclée pour tenir un calendrier de diffusion trop serré et éviter de perdre trop d'argent.
Le résultat c'est que dans l'ensemble c'est raté. Mais que l'épisode 1 est parfait. Ça fait d'autant plus mal que les ingrédients mis dans la soupe à la base étaient bons, mais peu importe la qualité des ingrédients si au final ils ratent la recette. De quoi devenir fou. C'est rageant et on est aussi triste que les artistes ayant travaillé sur le projet qui doivent se contenter d'un résultat en demi-teinte. Espérons une correction sur des Blu-ray mais rien n'indique que cette direction sera prise.


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