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Controverse chez Shueisha : pour être rédactrice en chef, les femmes doivent « comprendre le cœur des garçons »

posté à par Kim Morrissy
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La semaine dernière, un utilisateur de Twitter, anonyme, a rapporté le contenu d'une conversation tenue avec l'un des membres d'une université de Shueisha. Lorsqu'il a été demandé si des femmes pouvaient travailler comme rédactrice en chef pour le Shonen Jump, il aurait été répondu que « le cas est déjà arrivé, mais il faut comprendre le cœur des garçons. »

Le Huffington Post Japan est entré en contact avec la maison d'édition pour confirmer cette déclaration. Voici la traduction de la réponse de Shueisha :

Notre société organise des séminaires dans un certain nombre de campus universitaires. Concernant la question des rédactrices du Jump, voici notre position :

« Ce n'est pas sans précédent. Il y a des femmes au Jump+, et les Young Jump a déjà été tenu par des femmes par le passé. Les magazines de mode à destination des femmes doivent être gérés par des femmes qui comprennent la mode pour les femmes, peu importe leurs genres. De la même manière, pour les shônen, il est nécessaire de comprenne le cœur des garçons. »

Aussi, les nouvelles recrues de noter compagnie ne sont pas choisies pour un département en particulier. Nous recrutons du personnel qualifié pour la société dans son ensemble et, une fois intégré, il est réparti dans un endroit qui lui convient. Aussi au regard du problème susmentionné, nous sommes dans l'incapacité de répondre à des questions concernant la date où le nom de l'université où cet échange a eu lieu. »

Le Huffington Post a toutefois souligné que la maison d'édition n'avait pas vraiment clarifié sa position au regard de la possibilité de voir des femmes à la tête du Weekly Shonen Jump.

Les rédacteurs du Weekly Shonen Jump ont déjà par le passé évoqué l'absence de femmes parmi les éditeurs. Dans une interview radio postée en octobre 2018, pour les cinquante ans du magazins, Le rédacteur en chef adjoint actuel, Kôhei Ônishi, a très ouvertement déclaré que le Weekly Shonen Jump n'avait jamais eu la moindre éditrice dans toute son histoire. Il a également déclaré que les locaux ressemblaient à un « lycée pour garçons ». (Via @iceemperor_mh et @YonkouProd)

Dans le manga, non-fictionnel, The Right Way to Make Jump!, signé Takeshi Sakurai, publié pour le première fois en 2014 sur le Jump+, le rédacteur en chef Sôichi Aida du magazine déclarait qu'aucune éditrice ne faisait partie de l'équipe. Il expliquait que « le magazine cible principalement des collégiens ». Lorsqu'on lui a demandé s'il embaucherait des femmes s'il était rédacteur en chef, il a répondu : « Non, je ferait du département un endroit encore plus masculin. » (Via @kimberlypham__)

L'absence de femmes dans le milieu a commencé a susciter des angoisses concernant des discriminations de genre dans la maison d'édition. Dans une série de Tweets désormais supprimés, Kaori Ishikawa, autrice de ROCKING YOU!!!, s'était exprimée à ce sujet. « Ce n'est pas une question de « les femmes doivent travailler plus dur pour être embauchées ». Le problème c'est que personne ne rentrera dans l'équipe en étant une femme, et je ne comprends pas ce raisonnement. » Elle a également ajouté « Je vais continuer à dessiner des faux shonen pour le reste de ma vie, donc si vous aimez les faux shonen, s'il vous plaît, lisez-les. »

Un autre tweet, toujours disponible à l'écriture de cet article, disait : « Il est douloureux d'entendre que tout ceci est un mensonge, mais j'espère qu'un jour nous pourrons en parler normalement. Je vais continuer à dessiner des mangas, donc lisez-les s'il vous plaît. »

L'incident à amener un bon nombre d'utilisateurs de Twitter à nommer d'importantes dessinatrices de shônen qui « comprennent le cœur des garçons ». Un tweet viral mettant en avant Hirom Arakawa, autrice de Fullmetal Alchemist et Silver Spoon a accumulé plus de 18 000 retweets.

Notre équipe a également contacté la maison d'édition pour obtenir plus de détails sur ce problème. Quand il a été demandé pourquoi le Weekly Shonen Jump était différent des magazines shojo, qui embauche beaucoup d'éditeurs malgré un public largement féminin – et jeune – le représentant à répondu « Malheureusement, pour le moment, il nous est impossible de dire autre chose que ce que l'équipe des relations publiques de Shueisha a déjà déclaré. Nous garderons toutefois à l'esprit ces questions et le fait que les fans, partout dans le monde, y sont profondément sensibles. »

Le Weekly Shonen Jump est sortie n 1968. Il est en moyenne diffusé à raison de 1, 7 millions d'exemplaires par semaine, en faisant le magazine de mangas le plus vendu dans le monde.

Sources : Huffington Post Japan (Kenji Andō) via @Cipher_db, Danshi Hack (Junpei Nomura)


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