Le Guide des anime de l'hiver 2019
WATATEN!: an Angel Flew Down to Me

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
WATATEN!: an Angel Flew Down to Me ?
Note de la communauté : 3.5



Qu'est-ce que c'est ?

Miyako Hoshino est une étudiante timide et otaku. Un jour, son cœur s'emballe lorsqu'elle croise la route d'une bande d'écolières aux visages d'anges ! Elle essaie de leur parler, mais ne trouve pas les mots. Lorsqu'elle découvre un peu plus tard qu'elles sont dans la classe de sa petite sœur, elle va tout faire pour s'entendre avec l'une d'entre elles, Hana, qu'elle trouve vraiment trop mignonne… WATATEN!: an Angel Flew Down to Me est basé sur un manga 4-koma et est diffusé sur Crunchyroll tous les mardis à 16 h

Comment était le premier épisode ?

Mékolaï

Note :

La choupitude a encore frappée, et cette fois bien fort dans le bidou ! Pire que Les Petites Fraises et Yotsuba & ! réunis, voici Watashi ni Tenshi ga Maiorita!WATATEN! » en abrégé) la nouvelle série kawaii-moe de simulation de gestion de gamines !

Comme dans toute bonne série moe qui se respecte, il faut un ingrédient secret ou un rouage grippé pour que la magie officie correctement. Et dans WATATEN!, l'idée pour justifier de faire défiler ces p'tites écolières craquinettes sans faire passer le spectateur pour un stalker belge, c'est le rôle bizarre endossée par Miyako Hoshino, la grande sœur de Hinata (la première des petites « watatinettes » à apparaître). En effet Miyako est présentée comme une étudiante d'une timidité maladive dans la vingtaine, avec de graves difficultés à sortir de sa maison ou de communiquer en dehors des membres de sa famille. Elle passe son temps en survêt' à dessiner et cuisiner des sucreries, mais surtout à coudre des costumes de cosplay moe un brin gênants, comme Tomoyo dans Card Captor Sakura !

Présenté d'abord comme une tranche de vie familiale, la série va vite changer quand Hinata rentre de l'école accompagnée d'Hana Shirosaki, une adorable copine de classe qui va faire exploser le compteur é-moe-tionnel de Miyako ! Comprenez bien : elle n'en tombe pas amoureuse au sens propre, mais elle est électrisée par autant de choupitude et de candeur, et ne rêve plus que d'une chose : jouer au sens propre à la poupée avec elle. Elle entre littéralement en transe à l'idée de lui faire enfiler des costumes, de la photographier et en échange de l'empiffrer de petits gâteaux… Mais ça ne se passera pas si facilement, car Hana a bien compris que Miyako en tenait une sacrée couche, et que se faire amadouer par des sucreries par un inconnu, c'est défendu, et bien écrit en rouge et en majuscule dans le manuel du petit écolier ! Ce n'est pas complètement foutu non plus, car tout en étant consciente que cette grande folle est aussi louche que le journal intime de Bruno D.L.C., Hana a aussi un grand vice : la gourmandise… Et elle va vite admettre que les gâteaux de Miyako sont une vraie tuerie !

Voilà pour l'intrigue, ça vous inspire ? Donnez-vous une chance de jeter un œil parce que c'est vraiment amusant de voir les quiproquos, les poilades et les sorties gênées de cette encombrante grande sœur qui tente de devenir amie avec une écolière très très tsundere pour son âge… Rien de sexuel ou de nippo-déviant donc, juste une équipe de minettes farfelues qui va grandir au fil des prochains épisodes. On voit déjà la prochaine « watatinette » aménager dans la maison d'à côté, dans un moment particulièrement gênant pour cette grande sœur indigne !

Le design est aussi mignon qu'il peut l'être, l'animation très rythmée rend les deux sœurs Hoshino un peu hystériques façon Kare Kano, mais on finit par se prendre d'affection pour ces petites poupées numériques bien mignonnes. A déguster sur Wakanim comme une vraie pâtisserie !


Damien Hilaire

Note : Allez directement en Prison, ne passez pas par la case Départ

Je pensais avoir vu le pire de la saison avec W'z. J'avais tort. Si sur le plan technique WATATEN! a une composition plus classique, son scénario, lui est beaucoup plus malsain et dérangeant que le placide battle royale de W'z.

Remettons les pendules à l'heure. WATATEN! est l'adaptation d'un 4-koma publié par Ichijinsha dans le magazine Comic Yuri Hime, spécialisé dans les mangas de romance entre filles et affilié, nous ayant déjà offert Yuru Yuri, Simoun ou plus récemment Citrus. Déjà ça annonce la couleur. Mais si c'était une romance lesbienne toute simple, ça ne serait pas un soucis mais là, avec WATATEN! on touche à du sale voire très dérangeant.

WATATEN! est adapté cet hiver par le studio Doga Kobo qui pondait déjà cet automne l'ultra creepy Uzamaid! que vous pourrez retrouver si le courage vous en dit sur ADN. Je crois que ceux qui l'ont vu voient où je veux en venir. Car oui, WATATEN! fonctionne sur les mêmes ressorts. Nous suivons Miyako, une jeune adulte renfermée, timide, un brin hikikomori sur les bords, qui a pour passion la couture et la cuisine. Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil on est d'accord. La donne change quand sa petite sœur, qui est en primaire, ramène à la maison une de ses camarades de classe, Hana. Pour Miyako, c'est le coup de foudre. Littéralement subjuguée par la beauté de la petite, elle va tenter de s'en faire une amie en essayant de l'approcher plus ou moins subtilement en l'attirant avec des sucreries.

Est-ce que déjà en lisant ça vous êtes mal à l'aise ? Parce que personnellement je l'ai été tout le long de l'épisode 1. Qu'on soit clair là-dessus, WATATEN! c'est l'histoire d'une femme adulte qui tombe sous le charme d'une gamine de 10 ans maximum. C'est pas parce que c'est une fille que c'est pas malsain. D'ailleurs la série le sait très bien parce que le concept c'est justement de faire des blagues là-dessus. Parce que Hana est loin d'être idiote, elle a très bien vu le regard lubrique que lui porte Miyako, elle sait que c'est une prédatrice en puissance.
Si bien entendu la série ne fait jamais d'allusion sexuelle, le niveau de glauque de la chose fait que le titre joue au équilibriste sur une corde. Parce que la blague principale c'est « lol regarde c'est une pédophile qui cherche à séduire une gamine ». Et désolé mais ça non, ça ne passe pas. Même avec trois couches de moe par-dessus, une animation propre et un chara-design tout cotonneux et rebondi, le concept même de la série est pourri jusqu'à la moelle.

C'est malsain un point c'est tout. Faisons un exercice mental simple. Remplacez Miyako par un personnage masculin. Est-ce que vous ne trouveriez pas ça moralement douteux ? C'est pas parce que c'est une femme que c'est plus moralement acceptable. C'est carrément déviant parce qu'en plus la série, même si classée comédie, assume complètement le sous-entendu lesbien de la chose. Mais attendez deux minutes là, on est bien en train de parler de la relation amoureuse entre une femme majeure et une gamine non-consentante ? Si ça n'est pas dis frontalement et que le concept même de la série c'est de montrer à quel point Hana est mignonne quand elle se fait poursuivre par une nana qui veut l'utiliser comme une poupée pour porter les vêtement qu'elle conçoit, et bah c'est gagné. Vous êtes assuré que Hana, vous l'aurez dans tous les doujins du prochains comiket, félicitations !

C'est à se demander ce qui passe par la tête des éditeurs quand ils valident le concept. Peut-être qu'en 4-koma ça passe mieux. Parce qu'effectivement, le format en 4 cases ne permet peut-être pas d'étaler autant la construction des personnages. Mais en animation, c'est une catastrophe l'étalement des scènes de remplissage augmente le malaise ressenti devant les situations. C'est censé être drôle ? Mais à quel moment ? La seule scène que j'ai trouvé drôle se trouve après l'ending !

WATATEN! c'est direct poubelle, j'imbibe d'essence et j'y met le feu pour qu'il n'en reste rien.


EmmaNouba

Note :

Mais à qui s'adresse cet anime ? Voilà vraiment la question. En tant qu'Européenne, adulte et mère de famille, il ne s'adresse clairement pas à moi. L'affaire est dite et ce très rapidement. Le seul personnage de WATATEN!: an Angel Flew Down to Me qui me paraisse quelque peu censé est la mère ! Et pourtant, ses méthodes sont extrêmement discutables. Mais elle reste pourtant la moins glauque de cet anime, où d'ailleurs on ne croise pas un seul représentant de la gente masculine. Sans être aussi excessive que mon collègue Damien, je n'arrive pas du tout à adhérer à cette adaptation d'un manga en quatre cases publié par Ichjinsha. Ok, comme le souligne mon autre honorable confrère Mekolaï, c'est tout mignon, choupinou. Malgré tout, je coince. Non décidément, il n'y a pas à dire, les Japonais sont parfois des extraterrestres dans leur approche des rapports entre enfants et adultes.

Attention, il n'y a rien de scabreux mais c'est tout de même limite-limite. La grande sœur d'Hinata, Miyako, est quand même assez creepy. Elle ne sort que rarement et traîne toute la journée entre ses dessins de costumes de cosplay, qu'elle réalise bizarrement en taille pikini. Entre ses crobars et sa passion des gâteaux qu'elle réalise divinement bien, elle a tout du pervers pépère version féminine. Et c'est là que dans l'anime se glisse un sentiment tout aussi étrange que le titre de ce premier épisode. Quand Hinata invite une de ses copines à la maison, la grande Nunuche tombe en pâmoison devant la gamine ! Elle est tellement mignonne qu'on en croquerait comme dirait ma grand-mère. Bon on a bien compris que cet anime relevait du genre yuri, voire de l'esu. Mais si les histoires entre adultes consentants ne regardent qu'eux, là où le bât blesse est que Hana est une petite fille d'une dizaine d'années.

Bien que Miyako n'ait pas de geste déplacé, le seul fait qu'elle « achète » les bonnes grâces de la gamine (porter les costumes de cosplay et accepter de se faire photographier) contre ses bons gâteaux me fait hérisser les poils des bras et me provoque un début de nausée. Et ladite Hana n'est pas dupe du tout, ce qui rend encore plus malsain ces relations (genre je sais que tu es une grosse perverse, mais tes gâteaux sont si bons !). On reste sans voix et en tant que mère, assez perturbée. Et que dire de la petite sœur, qui par contre est un océan de naïveté. Reste la seule qui n'est dupe du tout et doit se faire des cheveux blancs d'avoir une Tanguy comme Miyako à la maison : la mère. Quand son aînée so strange appâte la petite fille à coups de pâtisseries colorées, elle la punie en la pendant en l'air. Bon d'accord, ce n'est pas terrible, et on ne peut que protester contre toute forme de violence, mais la grande crado n'a pas l'air de souffrir et seul son orgueil se prend une baffe.

Etonnamment, elle ne proteste pas plus que cela, consciente que manifestement elle a un réel problème. Bon je ne ferai pas comme Damien un autodafé, mais par contre, je vais passer mon cerveau à la javel pour oublier avoir jamais vu cet anime


Bruno De La Cruz

Note :

Ces colonnes n'étant pas une tribune politique, je me retiendrai de vous partager mon dégoût pour le fond cette série. Il est bien plus intéressant de mesurer la technique et le niveau d'animation de WATATEN!, soit la mission habituelle de mes chroniques.

Cela fait désormais une dizaine d'années que le studio Doga Kobo n'est plus une machine à sous-traitance. Cette émancipation a connu un tournant très important depuis que le studio a produit Yuruyuri. Désormais, Doga Kobo est un peu devenu l'un des ateliers favoris des producteurs pour mettre en scène de (très) jeunes filles au sein d'un univers frais et coloré. Regardons ensemble la liste (non exhaustive). Depuis Yuruyuri (2011) : Mikakunin de Shinkokei (2014), Uzamaid! (2018), Sansha Sanyô (2016), New Game! 2 (2017), Mangirl! (2013), Himoto (2017), Gabriel DropOut (2017)… Arrêtons-nous là.

Ce petit savoir-faire amène à donner une adaptation digne de ce nom à WATATEN!, manga signé Nanatsu Mukunoki. La réalisation de Daisuke Hiramaki est tout d'abord parvenue à bien digérer la forme un peu singulière du manga puisqu'il s'agit presque d'un yonkoma : toutes les planches sont composées de quatre larges cases. L'ensemble est donc très feel good, avec de couleurs chatoyantes que l'on doit à Kei Ishiguro et beaucoup de douceur.

Ce premier épisode marque quand même une vraie attention portée à l'acting. La liste d'animateurs-clés est composée de spécialistes en la matière : Daisuke Hiramaki (également réalisateur principal), Hiiragi Sugita, Masaaki Yamano et Masayuki Nonaka. Une équipe sous la directive, en ce début de saison, d'une directrice d'animation rodée : Hiromi Nakagawa, qui a déjà côtoyé la plupart des artistes sur New Game!. En somme, la production devrait profiter d'une affinité certaine chez son staff. Un point qui peut compter sur la durée.

Sans mettre WATATEN! au même niveau, je prends la série pour une petite formule de Miss Kobayashi Dragon Maid. Le programme ne promet pas la même ambition en matière de spectacle, mais les efforts sont là, le format court pourrait donner une compilation tout à fait honorable en fin de parcours. Je vous invite à mesurer l'attention portée aux scènes de “nourriture”, et notamment le petit déjeuner de la protagoniste principale, tout comme l'interactivité entre les personnages, les zooms (un exercice toujours difficile) ou les séquences de dessin (la protagoniste principale crée des costumes). On est en présence d'une série d'animateur, donc attendez-vous à une direction qui favorise la distraction plus que la logique d'une narration scénique.


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