Le guide des anime du printemps 2019 - One-Punch Man saison 2
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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
One Punch Man (TV 2) ?
Note de la communauté : 3.6
Qu'est-ce que c'est ?
Comment était le premier épisode ?
Damien Hilaire
Note :
Attendu comme le messie par toute une communauté de fan, One-Punch Man s'est fait sentir avant même sa diffusion : publicité à foison, campagne de com intense, avec même un générique différent rien que pour la France où Orel San rajoute sa voix à l'opening de JAM Project. Ils ont donc vu les choses en grand. Seulement, si One-Punch Man est un miracle que l'on doit à l'incroyable carnet d'adresses de son réalisateur Shingo Natsume, que devient la franchise quand le studio Madhouse et Natsume lui-même quittent le navire et refourguent le bébé à JC Staff ?
Car c'est la mauvaise surprise qui attendait au tournant de cette difficile entreprise. Shingo Natsume a quitté le projet et laissé JC Staff gérer un projet aussi titanesque avec une équipe bien moins soudée. Le réalisateur est donc celui de Majimoji Rurumo, Chikara Sakurai, qui est avant tout animateur et directeur de l'animation et n'a quasiment jamais touché à la réalisation, mais qu'importe ! Sauf qu'il débarque dans une équipe gérée originalement par Natsume, et que cette équipe vole en éclat quand Natsume part réaliser Boogiepop and Others en embarquant la moitié de son staff. Reste le chara-designer Chikashi Kubota et le scénariste Tomohiro Suzuki qui a mené les deux projets en même temps !
Nous sommes à quelques jours de l'Anime Japan quand des tweets alarmants parlant de planning infernaux et d'épisode non terminé font irruption sur la toile, venant alimenter les rumeurs les plus folles sur la réalisation de la série. Une peur grandit quand le premier trailer pointe le bout de son nez en montrant des choses proprement inquiétantes à base de plans fixes, de ralentis entrelacés et de reprises de plans de la saison précédente. Maintenant qu'on peut juger sur pièce, qu'en est-il vraiment ?
One-Punch Man redémarre là où nous l'avions laissé, Saitama et Genos font les courses tout va bien, puis un monstre apparaît, la routine. Sauf qu'au lieu de finir éparpillé contre un mur, il se confond en repentance face à l'apparition inopinée de King, le plus fort des héros. King est littéralement un imposteur, au mauvais endroit au mauvais moment il a récupéré les lauriers à la place de Saitama. Ce trope est une figure comique récurrente du manga de baston à l'image de Satan dans Dragon Ball. Après que Genos et Saitama ont encore fait boulot à sa place, nous voilà propulsés dans un gigantesque rassemblement où ont été conviés les plus grands criminels du monde, dont Sonic le Foudroyant, à la recherche de Saitama.
Si l'humour est bien présent, l'action elle est en retrait. Ce premier épisode démarre timidement et s'il y a un truc qui choque plus que de raison, surtout si comparé à la saison 1, c'est bien l'immobilisme des plans. Car si la série s'était faite remarquer pour son animation, ici elle se fait remarquer pour sa non-animation. Ça ne bouge pas, One-Punch Man devient plat et banal, une série passe-partout qui use des mêmes artifices que le reste des productions, à base de plans serrés, de réutilisation de cuts et de speed lines pour donner l'illusion du dynamisme. Reste une jolie scène dans le combat de Genos face au robot mais qui laisse un goût amer tant elle est le reflet d'une production chaotique n'ayant pu donner le plein potentiel espéré. Rageant.
Bruno De La Cruz
Note :
C'est le “grand” malade de la collection printemps 2019.
Alors oui, cette saison 2 de One-Punch Man ne pourra jamais approcher, sur le plan qualitatif, la première produite par Madhouse. J'ai eu évoqué quelques raisons sur mon compte Twitter personnel. À l'occasion d'un entretien avec une personnalité importante concernée par le projet, on m'a expliqué que l'indisponibilité de Shingo Natsume (et ses nombreux réseaux) avait été l'un des facteurs clé de ce changement. Le studio J.C Staff, toujours habitué à l'exercice du portage mais qui a vu ses meilleurs talents s'en aller, a dû s'acclimater avec une saga dont chaque adaptation vise plus (l'anime est encore plus ambitieux que l'excellent manga de Yusuke Murata).
Au final, que vaut ce premier épisode ? Au risque de surprendre, il est bien mieux foutu que 50-60% de la production actuelle. Oui, dans sa majorité, l'animation japonaise ne propose pas, à chaque saison, des shows au niveau de Mob Psycho 100, Megalobox, ou Kimetsu no Yaiba pour ne citer un titre actuel. OPM 2 souffre donc de la comparaison. Il faut dire que le rendu en post-production (effets rajoutés par-dessus les dessins) viennent très souvent cacher la misère. Il suffit de regarder le traitement reçu par Genos, dont les parties mécaniques sont un problème mal contourné par le staff.
Mais il y a aussi des choses tout à fait correctes, indignes de la licence, mais correctes. On ressent un minimum d'efforts sur les gros plans des personnages, afin de garder la statures (ou le ringard) de certaines protagonistes (il faudrait que ça dure). Si je ne pouvais évidemment pas m'attendre à des merveilles en matière de combat, je regrette de voir un niveau si fade. On n'a pas un seul et beau skill. Chikara Sakurai, qui n'est pas un réalisateur dans l'âme et qui ne dirige là que sa deuxième série (en tant que réalisateur principal), s'est surtout signalé en tant que directeur d'animation (sur les films de Naruto notamment). Et nous sommes en droits d'attendre d'un directeur d'animation qu'il puisse appeler quelques talents ou faire marcher ses réseaux. Surtout que Chikashi Kubota ne tient ici QUE son rôle de chara-designer (histoire de laisser un lien entre les deux production).
Une information – que je n'ai pu vérifier – expliquait que la production de OPM 2 n'était pas du tout finie avant que la diffusion ne commence. C'est vrai que les trailers et autres PV ne contenaient que des morceaux de l'épisode 1. J'espère que tous les efforts n'ont pas été concentrés ici. Bien qu'OPM ait une essence propre tout à fait divertissante, la pilule serait difficile à avaler, 4 ans après la saison 1.
Malheureusement, l'épisode 2 est bien plus mauvais sur le plan technique. Les premières informations montrent un nombre très important de directeurs d'animation. Parfois cela souligne un besoin important de cuts à livrer, mais parfois c'est aussi la preuve d'un large travail de correction à faire, et donc d'un planning peu harmonieux. Pour vous en convaincre, regardez le combat Genos vs Sonic. On dirait de l'action comic. C'est vraiment dommage car le story-board du combat est bien cool (avec une jolie transition de fumée), mais il n'y a vraiment pas l'ombre d'un mouvement...
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