Le guide des anime de l'automne 2020
Jujutsu Kaisen

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Jujutsu Kaisen ?
Note de la communauté : 4.3



Qu'est-ce que c'est ?

Souffrance, regrets, humiliations... les sentiments négatifs que ressentent les humains se transforment peu à peu en fléaux se cachant dans notre existence. Sévissant dans le monde entier, ils sont capables d'entraîner les gens dans de terribles malheurs et, parfois même, jusqu'à la mort. De plus, ces créatures ne peuvent être exorcisées que par un autre fléau. Lycéen ordinaire, Yuji Itadori est toutefois doté d'une force physique hors du commun. Un jour, pour sauver un ami attaqué par un fléau, il mange un des doigts du démon à deux visages, devenant à son tour un fléau.

Jujutsu Kaisen est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 19 h 45.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Hop il en fallait bien un cet automne, un manga du Jump adapté en anime. Alors oui y a Dragon Quest, mais Jujutsu Kaisen c'est un titre récent et ça change tout. De la nouvelle ligne du magazine il est le premier à être adapté, viendra peut-être Chainsaw Man un jour mais nous n'y sommes pas encore.
La série est confiée à un studio d'envergure puisque c'est MAPPA qui s'y colle ! A la réalisation, c'est le grand retour de Sunghoo Park, tout juste remis de sa réalisation de The God of High School, toujours aussi nerveux que jamais, avec à l'écriture le talentueux Hiroshi Seko qui nous a déjà donné les incroyables saisons de Mob Psycho 100, Banana Fish et Dorohedoro encore dernièrement. En bonus, parce qu'ils ont vraiment envie que ça tabasse, la légende Tadashi Hiramatsu s'occupe du chara-design et de la direction de l'animation et il s'est même permis de story-boarder le premier épisode. Quel crack. Si avec tout ça ce premier épisode envoi pas du bois, ça sera difficile.

Yuji Itadori est un lycéen somme toute ordinaire mais qui se réveille attaché dans une pièce aux murs inondés de talisman. Forcément il se demande bien ce qu'il fait là. Un peu plus tôt, il passait sa vie tranquille, partagé entre son club d'occulte et sa seule famille, un grand-père alité à qui il rend régulièrement visite à l'hôpital. Pendant ce temps Fushiguro, un apprenti exorciste, est à la recherche d'une relique, un coffret contenant un doigt embaumé qui serait caché dans le lycée de Yuji. Seulement c'est Yuji qui l'a trouvé avant lui. Alors qu'il accepte de lui rendre l'objet, la boîte est vide, le doigt a été récupéré par les deux autres membres du club. Il n'y a pas de temps à perdre, si Yuji veut sauver ses amis il doit absolument récupérer la relique avant que ça ne dégénère !

Fiou quel premier épisode ! Est-ce que c'est ce qu'on a vu de meilleur en ce début de saison ? Fort possible. La réalisation est exemplaire, on passe de moments plutôt légers à des scènes mélancoliques voire tristes avec beaucoup de justesse. L'action est dingue, dès que ça démarre ça y va à fond et ça ne lâche plus le spectateur jusqu'à l'avoir lessivé, les mouvements de caméra sont très proches à ce qu'on a vu dans The God of High School, un peu moins de tremblote de la part de Park mais sûrement qu'on y aura droit plus tard s'il story-boarde des épisodes.
Toutefois si c'est super cool à regarder, l'on a du mal à comprendre comment marche le cerveau du héros qui sans même y réfléchir décide de boulotter un doigt maudit momifié parce que pourquoi pas ? Ok la scène est super propre mais qui fait ça ? L'adaptation a de fait un léger manque d'exposition qui ne nuit pas forcément à la compréhension mais disons que ça fait léger. La meilleure scène de l'épisode est sans nul doute la moins rythmée, la visite à l'hôpital à quelque chose de très marquant, beaucoup d'émotion passe dans l'échange entre Yuji et son grand-père et même si on ne sait pas grand-chose, on comprend leur relation et les sentiments qu'ils partagent.

Excellent travail sur ce premier épisode donc, mais reste à voir si la série se permettra de telles respirations par la suite. Car dans l'immédiat, ça semble plutôt parti pour être du bon gros nekketsu des familles, ce qui n'a rien pour déplaire ! Mais ce serait un peu déjà vu, que ça soit dans Blue Exorcist ou Ushio & Tora. Va falloir se démarquer d'une manière ou d'une autre !


Bruno de la Cruz
Note :

Voici une entrée en matière pleine de panache pour Jujutsu Kaisen, l'un des shônen “nouvelle génération”.

À l'aube d'un planning qui s'annonce costaud pour le studio MAPPA (un gros shônen est attendu pour 2021... ou peut-être 2022), le studio attaque dans le bon ordre. Nous avons, au-delà de ce premier épisode qui n'a pas seulement les aspects d'un épisode vitrine, des retours indiquant des gens de talent pour tenir le coup lors de deux cours (deux fois 12 épisodes, semble-t-il). On peut penser que MAPPA devra affronter seul la production de Jujutsu Kaisen, puis celle des Titans, puis Yasuke (LeSean Thomas) puis Taisou Samurai... Un studio ne travaille jamais seul, et on ne pas toujours faire des pronostics dans cette industrie.

Cela étant, voici le premier épisode. On a droit à une très bonne qualité d'animation, avec un soin tout particulier pour les scènes d'action mais pas que. Avec un réalisateur comme Park, on sent que la direction balaie assez vite le contexte pour vite se concentrer sur les scènes d'action. Mais, phénomène plutôt rare, le premier épisode n'est pas dirigé par Park (comme pour donner le ton) mais par Umemoto Yui, vu sur Granblue Fantasy. Ca se retrouve dans une caméra moins folle que si Park était là, m'enfin on a notre dose d'action, d'envolée, et le manga est vraiment réinterprété pour gagner en intensité (il suffit de vérifier l'instant où le héros mange le doigt). Il n'est pas impossible que la série soit presque un champ d'expérience pour de plus jeunes talents. MAPPA grandit, donc ca ferait sens.

Un mot sur le design aussi, avec un talent qui connaît bien le studio, monsieur Tadachi Hiramatsu. Il nous a habitué à des rondeurs, mais je crois qu'il vient ici tenir le rôle d'un chara designer moderne, à savoir figer le trait plutôt que de se l'approprier. Gege est un très fort dessinateur, qui n'a pas peur du décor, du trait fougueux, et l'anime vient canaliser ça sans perdre son mouvement. Un vrai bon point. On note aussi que c'est Hiramatsu qui signe le story-board, voilà pourquoi on a vraiment cette impression de maîtrise. Le combat est hyper immersif, et le staff n'a pas eu peur d'animer cette façon singulière lorsque les démons meurent.

Un dernier mot enfin concernant le magnifique opening réalisé par la star Shingo Yamashita : que n'a-t-on pas dit concernant le talent du bonhomme ? En plus d'être capable de générer n'importe qui autour de lui (Onsen, Moaang...), il affine son œil et son ambiance artistique. Son OP transpire davantage l'aura que peut avoir le manga – concernant sa facette horrifique/esprit – que la série elle-même. Il y a quelque chose de plus noble, silencieux, moins guignolesque. Grandiose.

Il est évident que Jujutsu Kaisen est un anime à suivre pour sa production. Le manga est bon, et même si le shônen n'est pas votre tasse de thé, son adaptation mérite de s'y intéresser. Bien que ca ne donnera pas toujours des réponses concernant le futur immédiat.


EmmaNouba
Note :

Quand on rencontre Yuji Idatori, il est dans de sales draps ! Le jeune homme est fortement attaché et bien amoché. En face de lui, le très classe et hyper stylé, Saturo Gojo, professeur à l'école d'exorcisme. Le ton est donné : le gars va passer un sale quart d'heure. Et pas que : il vient d'être condamné à mort. Mais comment ce jeune homme doué pour le sport, qui pourtant refuse d'adhérer au club d'athlétisme, et préfère traîner avec les tordus du club de spiritisme s'est-il retrouvé dans cette galère ? Alors attention, spectateurs, vous entrez dans la série avec un grand S de la saison, merveille graphique et scénario en béton armé.

Flash-back. Yuji est un lycéen a peu près normal, outre qu'il est super fort, malgré sa dégaine de grand dadet. Il vit seul avec son grand-père, un vieux bougon au caractère bien difficile, d'autant que dernier est à l'hôpital et n'en a plus pour très longtemps. L'autre personnage-clé de la série, Megumi Fushiguro, est en seconde, mais dans le lycée d'exorcisme. Sa mission est de retrouver des reliques qui mettent les humains en danger. Il est chargé de retrouver un doigt de Ryomen Sukuna, le Roi des Démons. Et comme de bien entendu les deux vont se rencontrer. Cette relique est en effet l'une des prises du club de spiritisme et quand Yuji apprend ce qu'elle peut provoquer, ses camarades sont déjà dans une sacrée panade. C'est en les sauvant que Yuji va voir sa vie à jamais transformée ! Mais n'allons pas trop vite car avant de manger littéralement ce bout de démon, il va devoir gérer ses soucis de lycéen, affronter son prof de sport qui n'a pas l'intention de le laisser échapper à son club. Il faut dire que notre petit gars a des aptitudes incroyables. Il en aura besoin car il va devenir le réceptacle de forces bien plus fortes et violentes que lui. Mais surtout, il se retrouve seul puisque son grand-père meurt, en lui faisant promettre d'être un homme bon et de protéger ses proches… Il ne sait pas en s'éteignant qu'il vient de mettre une sacrée pression sur son descendant.

Jujutsu Kaisen est vraiment une série qui ne doit pas être ratée. D'abord parce qu'aux manettes on retrouve le studio Mappa qui encore une fois se surpasse. La réalisation est menée de main de maître par Sung Hoo Park que l'on adoré la saison dernière dans The God of High School. On retrouve son style hyper dynamique qui colle parfaitement avec le tempérament limite hyperactif de notre héros. L'adaptation du manga de Gege Akutami trouve ici le créateur idéal, mariant humour, scènes speed et moments de tension et l'on est tout de suite sous le charme. Bravo aussi au script signé par une pointure du métier, Hiroshi Seko (L'Attaque des Titans, Deca-dence, Dorohedoro). Le chara design de Tadashi Hiramatsu (Parasyte) est juste nickel, chaque personnage est travaillé avec soin et c'est un vrai plaisir de regarder une série où chacun est différencié (ce n'est pas toujours le cas) avec de vrais gueules. S'il n'y avait qu'une série à regarder, ce serait Jujutsu Kaisen sans aucun doute.


Pa Ming Chiu
Note :

Yuji Itadori est un étudiant sans histoire et insouciant. En dehors des cours, il s'occupe de son grand-père taciturne qui est hospitalisé et passe le reste de son temps libre dans le club de paranormal du lycée, qu'il a choisi avant tout comme une planque (la présidente lui ayant vendu qu'il n'y avait pas grand-chose à y faire), avant de finir par s'y attacher.
Sa seule particularité notable est d'être extrêmement fort physiquement. Au point que le professeur de sport du lycée essaie de le recruter pour son club, mais sans succès, Yuji préférant rester avec les deux amis qu'il s'est fait au club de paranormal. Finissant même par s'investir dans ce dernier, le jeune homme vole un jour une relique sacrée pour le club. Mais ce dernier est en réalité un artefact maudit surpuissant… Alors que les Fléaux, des démons invisibles en temps normal pour les humains, essayent de s'en emparer, Yuji n'a d'autres choix pour sauver ses amis, que d'ingérer la relique et de s'emparer du pouvoir qu'elle contient…

Il y a deux raisons qui font qu'il faut ABSOLUMENT voir ce premier épisode de Jujutsu Kaisen (et la suite si lesdites qualités se maintiennent).
La première est que c'est une adaptation de l'excellent manga de Gege Kutami (disponible en France aux éditions Ki-oon), un fier représentant du shônen nouvelle génération. Il faut comprendre par là, comme nous l'expliquait le rédacteur du Shonen Jump rencontré au festival Magic de Monaco, que c'est du shônen qui veut sortir des codes classiques en proposant des traitements plus adultes et des concepts novateurs, un mouvement amorcé et entretenu par des titres comme L'Attaque des Titans de Hajime Isayama, The Promised Neverland de Kaiu Shirai ou Dr. Stone de Riichirô Inagaki et Boichi. En gros, c'est du shônen qui marche sur les plates-bandes du seinen, en termes de thématiques et de maturité.
Et ce premier épisode illustre à merveille cette intention. On a là un héros classique de shônen, costaud, un peu bêta et foncièrement gentil, mais son traitement est fin et juste. Sa caractérisation, pour commencer, est assez longue et alterne entre comédie et tranches de vie plus intimistes et mélancoliques. Et lorsque l'action commence, c'est réellement violent, sombre et glauque.
La seconde raison est que c'est fait par le tout aussi excellent studio Mappa. Les scènes d'action, puisqu'on en parle, sont impressionnantes, bluffantes même dans leur mise en scène et leurs exécutions techniques, et représentent le haut du panier de ce qui se fait actuellement.
Artistiquement, on remarque aussi le trait plus épais, au pinceau façon estampe, des créatures surnaturelles qui leur donne un côté pictural sublime et rend parfaitement honneur au dessin très jeté du manga.

Bref, le coup de cœur est total !


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