Le guide des anime de l'été 2020
Mr Love: Queen's Choice
par l'équipe éditoriale d'Anime News Network,
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Mr Love: Queen’s Choice ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Mr Love: Queen's Choice est diffusé sur Crunchyroll le mercredi à 18 h.
Comment était le premier épisode ?
Bruno de la Cruz
Note :
En voyant le planning assez costaud du studio MAPPA, on se demande comment il peut tenir la cadence. Mais la présence de Mr Love: Queen's Choice est l'une des réponses à donner. On le sait, si le studio MAPPA a pu livrer des “caprices” de producteurs.ices comme l'adaptation de Banana Fish, c'est aussi parce que la maison a fait des travaux plus alimentaires. Si la remarque est un peu mauvaise langue tant il y a large public intéressé par ce type de projet qu'est Mr Love, on ne peut s'empêcher de le présenter comme un “seiyû project”.
Mr Love est basé sur un visual novel (signé papergames), et réunit des comédiens biens connus avec Tomikazu Sugita, Yuuki Ono, Daisuke Hirakawa mais aussi Kanemoto Hisako (Sailor Mercure dans Crystal) et Kakihara Tetsuya (Mihama Kouji dans King of Prism). Entendons-nous bien, il n'y a pas les “bonnes” productions d'un côté, et les mauvaises de l'autre avec ces séries “seiyû project”. Par contre, dans l'esprit des producteurs, oui : pourquoi diable sont-elles peu intéressantes d'un point de vue réalisation technique ? La réponse est en réalité bien connue : la présence des seiyû suffit à attirer l'audimat, et le merch se mettra tout seul en marche, une tendance qui n'existe pas depuis hier. Lors de mon entretien avec Shigeysu Yamauchi en 2017, c'était un système qu'il regrettait déjà, expliquant que Cowboy Bebop était vu comme une étoile filante.
Cette présentation faite, Mr Love n'est pas une catastrophe totale. Il y a un minimum d'application pour passer le programme à la TV. MAPPA a “choisi” Sakai Munehisa qui connaît bien le studio (Zombie Land Saga, Dororo) pour chapeauter tout ça, avec Jinshichi Yamaguchi (Rilu Rilu) au chara design. On peut aussi espérer que la série traite son sujet avec intelligence puisque le propos met en scène une productrice réussissant à attirer de célèbres influenceurs pour gagner en audimat. Sans attendre une grande critique du milieu, ce sera peut-être à suivre (même si l'aspect fantastique soit davantage là pour enrichir l'aspect harem).
Je n'ai rien noté de particulier sur la production, si ce n'est que musicalement on dirait une banque de sons libre de droit tant c'est le vide, et que l'animation livre le minimum syndical. On a aussi droit à des classiques/clichés des réactions en émoi. Ça fait le job, sans plus. Il faut bien des Mr Love pour que MAPPA fasse des Dorohedoro !

Note :
Miracles en vue est une émission de télévision populaire sur la corde raide. Originellement un succès, elle a perdu de sa superbe à la disparition de son créateur. La fille de celui-ci tente tant bien que mal de faire perdurer le show. À la tête de la boîte de prod fondée par son papa, elle court derrière les histoires étranges frôlant avec le surnaturel ou la science-fiction. Les audiences sont déclinantes au point qu'il ne reste plus qu'un seul sponsor pour maintenir à flot l'émission. Pour tenter d'y remédier, notre jeune productrice part sur les traces d'une affaire de téléportation non-résolue par son paternel. Elle doit rencontrer un scientifique pour l'aider sur ce cas afin d'y voir plus clair.
Sur le chemin elle croise une pop star masculine avec qui elle tisse un lien de proximité qui pourra s'avérer utile par la suite, mais elle manque surtout de se faire renverser sur un passage clouté avant d'être sauvée in extremis par on ne sait quel bel inconnu. Mais qui a donc tenté de l'assassiner en la poussant sous les roues ? Est-ce lié à l'affaire que suivait son père ou n'y a-t-il aucun lien entre ces deux histoires ?
Évacuant tout de suite une évidence, je ne suis pas la cible de ce programme. Mr Love: Queen's Choice est l'adaptation d'un otome game qui tente généralement de taper dans la cible féminine. Pour autant, cette production MAPPA a de quoi surprendre. Déjà car elle est réalisée par Munehisa Sakai, plus connu pour One Piece Strong World, Sailor Moon Crystal et pour MAPPA, Zombie Land Saga, une petite production originale qui a eu un joli succès il y a de ça quelques temps. À l'écriture c'est Kiyoko Yoshimura, scénariste maison du studio, que nous retrouvons cette saison sur The God of High School du même studio et Garo: Vanishing Line (la série précédente du réal de GOH).
Qu'on se le dise, c'est pas sur Mr Love que MAPPA va sortir l'artillerie lourde, c'est plutôt les équipes tierces qui s'occupent de ce genre de projet. Faut pas s'attendre à ce que ça décolle la rétine comme GOH ou Dorohedoro. Toutefois ce premier épisode n'est pas moche. Il est générique au possible et embrasse tous les clichés du genre des otome game reverse harem mais la réalisation est tout à fait propre.
Nous noterons que la musique fait quand même relativement cheap, il est à parier que le tout premier morceau entendu dans l'épisode est issu directement du jeu et retranscrit tel quel. Pour ce qui est de l'intrigue autour des mystérieux bishônen à super pouvoirs que rencontre l'héroïne en seulement une journée, ça a de quoi laisser froid. C'est éculé, l'héroïne n'a même pas de nom puisque le but c'est que les joueuses/téléspectatrices s'identifient à elle. Vraiment la base des otome game. Mais en vrai, c'est pas mauvais. Oui c'est du réchauffé, oui c'est pas incroyablement techniquement et oui c'est blindé de poncifs mais le titre sera à mon sens un divertissement tout à fait honnête pour quiconque est intéressé. C'est propre, les seiyû sont doués (et en même temps le cast est pas piqué des hannetons) et l'histoire propose quand même de suivre une intrigue et pas juste de voir l'évolution de différentes romances peu inspirées.
Si à la fin nous voyons l'héroïne rabattre son caquet à Jean-Michel capitaliste option machiste franchement ça aura au moins valu le coup.

Note :
Une jeune femme essaye de maintenir à flot la société audiovisuelle que son père lui a léguée, et entre autres de sauver son émission-phare : Miracles en Vue.
Enquêtant sur une histoire de téléportation, sa route va croiser celle d'un chanteur ultra populaire du moment, d'un scientifique éphèbe, d'un homme mystérieux qui la sauve d'une tentative de meurtre en arrêtant le temps et d'un garçon tout aussi énigmatique capable de… se téléporter.
Oui, tout ça en une seule journée. Et parce que le hasard n'existe définitivement pas dans la vie de notre héroïne, les circonstances de son sauvetage du jour sont strictement identiques à celles d'un autre sauvetage dans son enfance qui lui avait évité de finir écrasée par une voiture. Est-ce le même personne qui l'avait déjà secourue autrefois ? Bien évidemment, on se doute de la réponse. Parce que le destin, le prince charmant, blablabla…
Mr.Love: Queen's Choice est l'adaptation d'un otome game, ces jeux de drague typiquement nippons et destinés à un public féminin. On retrouve tous les clichés du genre : une héroïne passe-partout et sans nom pour l'identification, le côté harem, des personnalités et designs très variés chez les garçons pour laisser le choix aux joueuses (mais on note un sérieux penchant pour les ténébreux), et un fond légèrement fantastique (urban fantasy ici) pour servir de prétexte à des rebondissements. On ne doute pas que l'adaptation soit fidèle dans l'absolu mais est-ce que ça en fait un bon anime pour autant ? Rien n'est moins sûr…
La narration d'un jeu vidéo est trop différente de celle d'une série pour être adaptée littéralement. Il aurait été plus judicieux par exemple d'introduire un nouveau bellâtre par épisode plutôt que de tous les balancer dès le premier. C'est non seulement ubuesque en matière de cohérence, mais ça ne sert pas leurs expositions (bon en même temps, vu comme ils sont tous clichés…). Il en résulte aussi un étrange biais de normalité. L'héroïne manque de se faire tuer, mais oublie dans la minute et ne semble pas affectée du tout par cette tentative de meurtre. Au lieu de s'en inquiéter, elle continue sa journée comme si de rien n'était. Tout va trop vite, et on devine qu'il faut rusher pour dérouler le catalogue de beaux gosses.
OK pour lâcher un peu de lest au nom de la suspension d'incrédulité consentie, mais un minimum de réécriture et de bon sens psychologique ne seraient quand même pas de refus.
Et c'était prévisible mais l'aspect fantastique passe au second plan. Il y a bien quelques mystères à lever, mais rien de palpitant. Puis bon, les « mutants » de cet univers s'appelant les Evol, pour faire un jeu de mots avec « évolution » et « love », il ne fallait pas s'attendre à une grande subtilité…
Quant à la réalisation, le studio MAPPA livre un travail propre – plutôt joli même par moments – mais, à l'image du récit, sans ambition et sans envergure.

Note :
Quel étrange anime que ce Mr Love : Queen's Choice ! Après une intro plutôt fantastique, en mode flash-back, on suit une jeune femme banale, productrice d'un jeu télé en fin de course. Le générique nous brosse vite fait l'existence de personnes capables de capacités exceptionnelles, les Evolver, et nous promet de nous raconter leur histoire. Bon on a ensuite droit à un opening supra classique avec une musique sans aucun intérêt. Franchement quand on connaît les productions Mappa, on se frotte un peu les yeux face à cet anime d'un niveau plus que moyen. Ce n'est pas laid car tout de même le studio a du métier, et une réputation à tenir, mais ce n'est pas top non plus. Comme l'explique mon collègue Bruno de la Cruz, le seul intérêt pour les spectateurs nippons est que Mr Love : Queen's Choice réunit la crème des fameux seiyû, les stars du doublage. Mais une fois que cela est dit, pour un spectateur amateur de bonne histoire, le conseil est de passer son chemin. Toutefois, ne jetons pas la pierre à Munehisa Sakai (One Piece, Suite Precure) qui propose une réalisation proprette, ni à Kiyoko Yoshimura (Dororo) qui adapte tant bien que mal le matériau originel, un jeu de drague chinois sur téléphone ciblant les femmes (sic)… soit un scénario qui pourrait tenir sur un ticket de métro.
On a donc une jeune femme, productrice d'une émission à la ramasse, qui doit trouver un moyen de rebooster l'audience d'un côté, et de l'autre ce début de présentations des Evolver. Le souci est que l'on ne voit pas trop le rapport avec la choucroute. Mais si, voyons ! Notre productrice tête en l'air a failli se faire écraser par une voiture enfant et a été sauvée par un jeune homme étrange (en mode prince charmant)… et hop, bis repetita, elle traverse encore sans regarder et voici que le gus revient à sa rescousse… Bon c'est un peu capillotracté mais ok, admettons. Ensuite, elle veut sauver son show et elle croise la star de la chanson (qu'elle tente de rencontrer en vain) dans une supérette où il venait acheter des chips. Voilà, voilà. Le seul moment qui peut faire plaisir est la charge de colère qu'elle déverse sur le businessman qui vient de lui couper son budget promo. Tremble, petit homme, car la super productrice malgré sa jeunesse va faire trembler ton empire… On s'attend à tout, mais on ne voit toujours pas le rapport avec les Evolver.
Mr Love : Queen's Choice est clairement un projet ni fait, et surtout ni à faire, écrit à la truelle, avec des musiques navrantes. Même s'il est conçu pour les femmes, je ne suis pas la cible car le premier épisode n'a déclenché aucune envie de connaître la suite des aventures de Madame X dans sa lutte à la remontada de l'audience de son programme TV. C'est terrible mais in fine, on se fiche complètement de ce qui va se passer, la seule petite interrogation reste : mais que viennent faire les Evolver dans cette galère ? Tout ça va finir sur un plateau de télé et là on aura vraiment touché le fond…
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