Le guide des anime de l'automne 2022

Princess of the Bibliophile

Depuis sa plus tendre enfance, Eliana, comme tous les membres de sa famille, est passionnée de lecture. Lorsque que le prince Christopher lui propose un mariage factice en échange de l'accès illimité à la bibliothèque royale, la jeune femme y voit une opportunité d'assouvir sa passion. Quelques années plus tard, des rumeurs sur une possible liaison entre son fiancé et une noble de la cour ébranlent Eliana, qui décide de mettre un terme à leurs fiançailles. Seulement, il se pourrait que la vérité soit plus complexe qu'elle ne le pense...

Princess of the Bibliophile est diffusé sur ADN le jeudi à 15 h.

Guillaume Lasvigne
Note :

Il y a les séries totalement insignifiantes et les séries qui en ont simplement l'air. Après un seul épisode, difficile de catégoriser définitivement Princess of the Bibliophile. Derrière son identité visuelle caricaturale se cache en effet, peut-être, un récit qui irait au-delà de la romance cucul la praline déjà vue mille fois.

La série suit le quotidien d'Elianna Bernstein, fille d'un marquis dont la famille est devenue populaire parce qu'elle préfère lire au fait de… manger. Sa passion pour la lecture, qui lui a valu le surnom de princesse bibliophile, est tellement intense qu'elle accepte de se fiancer à l'âge de 14 ans afin de pouvoir pénétrer l'illustre bibliothèque royale ! Pendant que son blondinet se consacrera aux affaires courantes, la jeune fille pourra profiter à loisir de ce lieu regorgeant d'ouvrages aussi divers les uns que les autres. Sauf que forcément, vient un jour (quatre ans après, tout de même) où faire semblant d'aimer commence à lui peser, surtout quand ce cher prince Christopher débarque avec un livre extrêmement rare qu'elle souhaitait lire depuis des lustres.

Avec sa protagoniste à longue chevelure blonde, son ruban et sa robe rose attestant de… son innocence de jeune fille ? Elianna incarne parfaitement un anime qui ne plonge pas qu'à moitié dans la caricature. Lueur blanche qui inonde deux plans sur trois, interactions obséquieuses entre les personnages (que l'on peut certes rattacher au decorum bourgeois de la série), décors voulus luxueux mais rarement servis par une mise en scène platement illustrative… Princess of the Bibliophile a, peut-être (probablement) malgré lui tous les ornements d'un simulacre esthétique qui pioche où il peut tant que cela plonge le spectateur dans sa zone de confort habituelle. Sans l'ombre d'un seul espoir que cela puisse être le cas, on se doit tout de même de questionner le caractère intentionnel de cette démarche. En considérant la position d'Elianna qui vit à la fois dans ses romans et dans une illusion d'amour, peut-être l'anime fait-il écho à cette situation par l'image avec cette intention de nous en sortir. Sachant que le prince Christopher lui précise en fin d'épisode que son livre n'est pas un roman (fiction) mais un livre d'histoire (réalité), il y a un monde où nous pourrions être finalement surpris.

Pour le savoir, il faudra se forcer à poursuivre l'aventure de cette adaptation et faire confiance au Studio Madhouse. Car c'est bien à ce monstre de l'animation japonaise que l'on doit cette version de la série de light novels de Yui et Satsuki Shîna, dont le scénario est adapté par Mitsutaka Hirota (Edens Zero) et mise en scène par Tarô Iwasaki, passé par quelques classiques en tant que réalisateur d'épisodes (Gurren Lagann, Dennô Coil). Citons par ailleurs le chara-designer Mizuka Takahashi, qui s'est approprié l'apparence des personnages originaux de Satsuki Shîna.

Damien Hilaire
Note :

De la romance sur fond de fantasy, on en a souvent dans le cadre de l'isekai. Cette fois, point de japonais réincarné mais bien une authentique œuvre de fantasy classique (sortie tout de même d'un light novel parce que faut pas déconner non plus) qui est ici adaptée par un studio qu'on a même pas besoin de présenter : Madhouse ! Bon Madhouse c'est un peu la Rolls du studio d'animation jusqu'au départ de Masao Maruyama au début de la décennie précédente pour fonder MAPPA qui est devenu la Rolls des anime après son départ mais bref. Maruyama dont l'esprit transpire des studios qu'il crée a-t-il insufflé de sa magie dans Princess of the Bibliophile ?
La réalisation est de Tarô Iwasaki, connu pour Sweetness and Lightning ou encore One Week Friend, des titres plutôt doux et émouvants donc c'est plutôt adapté, et en parlant d'adaptation, le roman est mis en scène pour l'animation par Mitsutaka Hirota, qui s'est occupé de Nanbaka, Rent-A-Girlfriend et Sweetness and Lightning, tiens, comme par hasard (ou pas). Ici, que des adaptations de manga et donc pas de light novel, voyons si ça reste maîtrisé malgré tout.

La jeune Elliana est une grande lectrice et c'est peu de le dire. Sa famille, les Bernstein, sont connue pour tous être mordus de livres à un point dépassant l'imagination. C'est ce qui intéresse le prince Christopher quand il vient lui proposer d'être sa fiancée, pour de vrai mais pour de faux. Comme il est sait qu'elle se fiche du pouvoir et qu'elle n'a d'yeux que pour la littérature, elle va forcément accepter s'il lui ouvre la bibliothèque royale et ses immenses archives. Et ça ne rate pas, Elliana le suit sans y réfléchir à deux fois dans son palais et joue les princesses de substitution le temps que le jeune prince se trouve une réelle compagne, lui servant de bouche-trou pour calmer l'ardeur de potentielle prétendante. Mais elle n'en a cure, ce qui l'intéresse c'est les livres et elle a de quoi lire pour une vie entière désormais !

Quatre ans passent ainsi et la jeune fille, à l'origine indifférente aux charmes du prince, comprend que des sentiments ont fini par poindre lorsqu'une intrigante arrive au palais et s'installe sans trop de mal malgré un véritable problème d'étiquette. La nouvelle arrivée conquérant le cœur de Christopher petit à petit, Elliana comprend qu'elle va devoir laisser sa place. Mais est-elle vraiment prête à lui céder du terrain maintenant qu'elle est consciente de ses sentiments pour lui ?

On est dans de la pure romance ! Pour l'heure, la fantasy est loin d'être présente, ça pourrait être un titre historique, il y a peut-être de la magie mais on n'en sait rien. Ce qu'on sait c'est que c'est plutôt agréable à suivre, le premier épisode a un rythme plutôt posé et doux, c'est donc surpris que nous voyons la situation se dégrader entre Elliana et les membres du château sur un mode passif-agressif. Maintenant il faut voir si ça maintient son intérêt, la série à notre attention, il faut réussir à transformer l'essai car un début intrigant ne suffit pas à faire tenir devant l'écran. L'épisode 2 sera nécessaire pour confirmer.