Le guide des anime de l'automne 2022

Urusei Yatsura

Les « Oni », une mystérieuse race d'extraterrestres, ont pour projet d'asservir la Terre, mais miséricordieux et afin de se divertir, ces derniers proposent aux humains de désigner l'un d'entre eux afin d'affronter leur princesse dans un jeu. Le hasard désigne Ataru Moroboshi, un coureur de jupons invétéré et malchanceux, qui, contre toute attente, parvient à toucher les cornes de Lamu et à sauver ses congénères d'une mort certaine. Cependant, cette dernière tombe follement amoureuse de lui et souhaite faire de lui son époux, même contre son gré…

Urusei Yatsura est diffusé sur ADN le jeudi à 20 h 30.

Damien Hilaire
Note :

Ressusciter un classique du manga et de l'animation par le biais d'un remake, ça commence à être monnaie courante, mais un titre aussi ancien qu'Urusei Yatsura, ça commence à faire longtemps qu'on n'a pas vu ça !
Le résultat doit être impeccable pour passer la barrière des fans qui seront vite mécontents si la production n'est pas à la hauteur de la série précédente, complètement culte. Car oui, au Japon comme en France, Urusei Yatsura, dit Lamu chez nous, c'est aussi connu que Sailor Moon ou Dragon Ball. Donc quand le studio David Production annonce qu'il va réadapter la série de Rumiko Takahashi en anime, forcément, ça soulève beaucoup d'attentes. Surtout que le studio n'est pas en odeur de sainteté depuis Stone Ocean, dont certains disaient qu'il avait été bâclé pour qu'Urusei Yatsura soit réussi.
La réalisation du projet revient à Takahiro Kamei, il dirige de loin deux autres réalisateurs qui prennent en charge la série à quatre mains, Hideya Tahakashi et Yasuhiro Kimura, un duo qui avait fait briller Jojo's Bizarre Adventure dans son cinquième arc, Golden Wind. Rien d'étonnant donc à les voir ici pour prendre les rênes d'une des productions les plus ambitieuses de la boîte depuis sa création. David Production avait réussi l'exploit de réaliser un remake de Captain Tsubasa il y a peu, il leur faut réussir à nouveau ce miracle. Pas évident d'adapter Urusei Yatsura en 2022, et c'est Yûko Kakihara qui s'était occupé de Chihayafuru qui aura cette lourde tâche.

La série est dans son jus, l'histoire fait très datée dans son concept comme dans ses intéractions et pourtant il y a quelque chose qu'on retrouve toujours dans les productions romcom actuelles.
Nous suivons le jeune Ataru qui est le gamin le plus poissard du monde. Un petit coureur de jupon qui se fait souvent reprendre par sa petite amie quand il mate les paires de fesses ou de seins des passantes. Un garçon charmant donc. Seulement c'est ce type qui, choisi au hasard parmi 7 milliards d'êtres humains, va devoir défendre la Terre contre une invasion d'extra-terrestres ressemblant à des oni. Mais les aliens sont joueurs, alors ça ne se décidera pas à qui a la plus grosse bombe à envoyer à l'autre. Non, Ataru va devoir jouer au loup avec la fille du chef des envahisseurs, une petite peste appelée Lamu qui vole et lance des éclairs, qu'il va devoir attraper par les cornes, littéralement.
Il a une semaine pour y arriver et c'est pas gagné parce qu'il est très bas du front et plutôt distrait. Mais le dernier jour, dans les dernières minutes, il y parvient en arrivant à la déconcentrer juste assez pour qu'elle flanche. Sauvant la Terre de justesse, la jeune Lamu accepte de devenir sa fiancée sur un quiproquo et c'est parti pour un triangle amoureux mal fermé qui va durer jusqu'à ce qu'il choisisse entre elle et sa véritable copine.

Ouais, l'histoire de Lamu ne vole pas haut, on est sur de la pure romcom à l'ancienne si ce n'est que le héros est détestable et qu'il n'est pas montré comme quelqu'un de bien et ça, ça soulage un peu.
Sur le plan technique, la réalisation se surpasse, entre un jeu de couleurs chatoyantes et une animation très souple qui multiplie les cadrages et propose des incrustations d'onomatopées pour stimuler l'aspect rétro, c'est vraiment impeccable et rien que pour ça, peut-être bien que la série mérite que vous y jetiez un œil.

EmmaNouba
Note :

Faire un remake du manga culte de Rumiko Takahashi publié entre 1978 et 1987, déjà adapté dans les années 1981-86, c'est le pari relevé par le studio David (Jojo's Bizarre Adventure). A la supervision de cette adaptation version 2022, on retrouve d'ailleurs Takahiro Kamei (JoJo's Bizarre Adventure: Golden Wind), ainsi que Hideya Takahashi (Platinum End) et Yasuhiro Kimura (Chaos;Child) à la réalisation. Le suivi des scripts a été confié à Yuuko Kakihara (orange), le chara-design à Naoyuki Asano (Keep Your Hands Off Eizouken!) qui remet au goût du jour le trait original de Rumiko Takahashi, tout en respectant parfaitement l'esprit du dessin original. Saluons l'opening très chouette, avec ses rappels à la première série animée et au manga sur un morceau signé Highway, Minami et SAKURAmoti, ainsi que les couleurs pétantes de Ayaka Nakamura (Keep Your Hands Off Eizouken!).
Que du beau monde pour ce petit bijou de l'animation, pétri d'humour, qui n'a pas pris une ride et réussi à passer sans trop d'encombre dans l'ère post #metoo.

Tout commence par l'arrivée dans les cieux d'immenses vaisseaux. Les extraterrestres menés par un bien curieux chef ont l'intention d'envahir la Terre. Quand on rencontre nos héros, ils sont en pleine crise de couple. Shinobu en a marre, Ataru Moroboshi, son petit copain, est un vrai obsédé et se laisse tourner la tête dès qu'une jolie fille passe à un mètre de lui. Même s'il vient de lui déclarer sa flamme, il ne peut se retenir et quand une joggeuse les frôle, il continue à être totalement irrespectueux. Disons le tout de go : c'est un vrai crétin. Et il se prend des coups à tout bout de champ. Le gars n'a pas de chance car sur lui plane le mauvais œil comme lui indique un vieux moine.
Quand les hommes en noir du gouvernement débarquent en le cherchant, il est établi que ce bonhomme n'avait pas tort. Ataru a été choisi par l'ordinateur des envahisseurs pour défier les extraterrestres et dans son salon, il découvre leur chef. Si le jeune homme gagne leur jeu, ils repartent sans embêter les humains. C'est bien sa veine. Il a dix jours pour attraper les cornes de la fille du patron, la superbe Lamu. Cela ne va pas être simple car la belle vole. On se doute que Shinobu est folle de rage, mais ce n'est que le début. Le monde entier a les yeux fixés sur le stade de Tokyo pendant ces dix jours où le pauvre garçon s'épuise en vain. Lui ne rêve que de gloire (ce qui dans sa cervelle revient « à choper toutes les gonzesses »). Bien évidemment, il va réussir (sinon pas de série), et heureusement car sa mère n'arrête pas de dire qu'elle aurait dû avorter (l'humour nippon est parfois bien étrange) ! Il faut dire qu'il est motivé car sa copine lui a promis qu'ils se marieraient dès qu'il aurait sauvé la Terre.
Bon la façon dont il va s'y prendre n'est pas très classe, et la belle Lamu se retrouve quelque peu à moitié à poil. Mais cela serait si simple si les extraterrestres repartaient tranquillement. Un malentendu bien malheureux fait qu'il n'est pas prêt d'être débarrassé de la jolie mais encombrante Lamu. Elle n'a pas compris et pense qu'il veut l'épouser…

Un premier épisode bien mené signe ce retour de Lamu et elle n'a pas l'intention de laisser son « fiancé » à Shinobi. C'est parti pour plusieurs saisons, avis aux amateurs !