Le guide des anime de l'hiver 2022

Life with an Ordinary Guy Who Reincarnated into a Total Fantasy Knockout

Amis d'enfance, Hinata Tachibana et Tsukasa Jingûji (32 ans chacun) avaient une vie classique d'employés de bureau jusqu'au jour où ils ont été transportés dans un autre monde par une mystérieuse déesse. Une fois sur place, Tsukasa découvre avec le plus grand étonnement que son meilleur ami a été transformé en une charmante et jolie fille aux cheveux blonds ! Pour que Hinata retrouve son corps d'avant, ils vont devoir vaincre un seigneur démon le plus rapidement possible. En attendant, ils cherchent avant tout à préserver leur amitié et à ne pas tomber amoureux l'un de l'autre…

Life with an Ordinary Guy Who Reincarnated into a Total Fantasy Knockout est diffusé sur Crunchyroll le mardi à 18 h 30.

Damien Hilaire
Note :

Encore un isekai !? Oui mais celui-là il est drôle, voire très drôle ! Life with an Ordinary Guy Who Reincarnated into a Total Fantasy Knockout (qu'on va très vite raccourcir, vous inquiétez pas) est l'adaptation non pas d'un light novel comme habituellement, mais d'un manga (comme Dungeon Black Company l'an dernier oui). La série est adaptée en anime par rien de moins que le studio OLM via la team Yoshioka qui s'est si bien occupée de la saison 2 de Restaurant to another world l'an dernier (c'était méconnaissable, merci pour les travaux). Forcément il y a de quoi être enthousiaste en les voyant sur cet isekai hors du commun.
Et justement à la réalisation nous retrouvons Sayaka Yamai qui bossait déjà à la direction d'épisode de Restaurant to another world mais n'a jamais réalisé de série pour l'heure. C'est donc sa toute première donc bon courage (mais spoiler, elle s'en tire comme une chef). L'adaptation est signée Toshimitsu Takeuchi, scénariste de Saint Seiya Soul of Gold, plus habitué aux productions jeunesse, il a repris Yu-Gi-Oh depuis Sevens et il signe la future série Go Rush prévue pour avril.
Petit point opening avant de rentrer dans le vif pour signaler la présence de Yoshiki Fukuyama, une des légendes de l'anisong, comme en atteste son appartenance à la mondialement célèbre formation JAM Project. Ici il est en solo mais on ne perd rien de son énergie qui rappelle sa prestation sur Busou Renkin (ah oui ça remonte, sentez-vous vieux). Bien et maintenant voyons ça.

Tsukasa Jingûji et Hinata Tachibana sont deux meilleurs potes. Célibataires et pas forcément heureux de l'être, Hinata emmène dans les gôkon son camarade parfait et bien sous tout rapport en espérant le caser. En effet, sa perfection est telle qu'il attire les filles comme des mouches et tous ses crushes sont tombés sous le charme, à son grand dam, de Jingûji. Ce qu'il ne sait pas c'est que de son côté, Jingûji a une sainte horreur de la gente féminine parce qu'il a passé sa vie à être harcelé par ces dames. Il voit donc dans son ami un oasis, un moyen d'échapper à ces demoiselles et espère garder ce statu quo ainsi car il n'a besoin de rien d'autre que lui.
Seulement un soir alors qu'ils sortent ivres morts du bar, Tachibana a le malheur de souhaiter de devenir une jolie blonde pour pouvoir être cajolée par les mecs. Et ça ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde puisque ni une ni deux, les voilà embarquées dans un autre monde par une déesse passant par-là qui a tôt fait d'exaucer son souhait. Mécontent de la situation, leurs plaintes lui déplaisent tant qu'elle les maudit, les poussant à une attirance mutuelle tant qu'ils n'auront pas vaincu le seigneur du mal.

C'est une romcom entre mecs option genderbend ! C'est déjà pas courant parce que l'exercice est casse-gueule mais là en plus c'est un isekai et bon sang ça fonctionne ! C'est juste complètement hilarant. Et non seulement c'est sûrement la meilleure comédie de la saison mais c'est propre. L'animation est belle ! On retrouve des déformations propres au comique, du brisage de dimension, des gags visuels complètement stupides et tout ça c'est sublimé par le talent des seiyû qui est vraiment très bon, le duo a une alchimie qui fonctionne (avec un petit côté Kaguya-sama dans les piques envoyées) mais en plus de l'écriture des gags, les textes sont très drôles et là-dessus on peut dire merci au travail des traducteurs et adaptateurs de la série parce que choisir le bon registre et ne pas perdre le sens c'est pas un job facile et là c'est fait avec brio. Meilleur démarrage de l'hiver et de loin, jetez-vous dessus.

EmmaNouba
Note :

Attention cet anime est une petite merveille ! Et pourtant c'est un énième isekai pourrait-on se dire… Que nenni, même son titre à rallonge est une blague, un clin d'œil à cette pratique si courante actuellement de tout même dans l'intitulé.
Cette adaptation du manga éponyme de Yû Tsurusaki et Shin Ikezawa est réalisée par Sayaka Yamai (qui s'est déjà frotté à l'exercice sur le génial Oddtaxi) avec un chara-design original signé par Aoi Yamato (aussi sur Oddtaxi). Le moins que l'on puisse dire est que l'équipe manie l'humour avec brio.

Tachibana Hinata et Jinguuji Tsukasa sont potes depuis l'enfance. Les deux hommes ont maintenant 32 ans et ni l'un, ni l'autre n'est marié. Le premier est un homme moyen en tout, ni grand, ni petit, ni gros, ni maigre, ni brillant, ni idiot. Son ami est M. Perfection, beau, intelligent, etc. Le malheur de Tachibana est que même s'il adore son copain, il lui a toujours fait de l'ombre. Il ne lui en veut pas mais il aimerait tout de même que Jinguuji se trouve une compagne, histoire que ce dernier ne soit plus « sur le marché ». Hélas aucune femme ne trouve le chemin de son cœur… Lui celui qu'il aime c'est son pote d'enfance. Est-il attiré par les hommes ? Cela n'est pas très clair car dans cet anime, les genres vont rapidement se brouiller.
Alors qu'ils sortent d'un repas très arrosé, Tachibana, bourré et désespéré, lance son souhait ultime : être une fille blonde, sexy, qui ferait craquer tous les mecs. Débarque alors une version quelque peu déjantée de Marraine la bonne fée. Si elle se fait vanner par Jinguuji, elle va pourtant accéder au vœu du jeune homme fin saoul. Les deux personnages se réveillent alors dans un monde inconnu, l'histoire peut débuter et nous, spectateurs, nous sentons que l'on va bien rigoler avec ce duo improbable. Bien sûr, ils ont une mission pour sortir de ce monde parallèle (tuer le roi-démon), mais ce n'est qu'un prétexte à la comédie. La déesse de l'amour et de la beauté a bien décidé de les faire tourner en bourrique. Et voici que Tachibana est désormais une gamine de 12 ans (sic), hyper sexy, blonde aux grands yeux bleus (la jeunesse de la jeune fille sera d'ailleurs raillée dans un épisode suivant) et que Jinguuji est doté d'une force surhumaine. Rien que très original ? Si, car comme ils ont été odieux avec la déesse, raillant son apparence kitsch, elle leur a collé une malédiction. La jeune demoiselle peut ensorceler par son charme et mener par le bout du nez toute personne de la gent masculine. Déjà que Jinguuji était fou de son camarade, là, il est comme le dit un idéogramme au-dessus de son crâne « mordu ».
Oui car outre cet humour décalé, on retrouve tous les codes de l'isekai type « jeu vidéo » avec les passages de niveaux et affichage des compétences. Autre petit tour de passe-passe bien pratique, pas besoin de chercher un endroit pour se loger puisque dans les capacités de nos amis, il y a celle de créer une porte qui donne… dans l'appartement de Tachibana ! Non seulement l'histoire est originale, mais la production est soignée et vraiment le propos est super progressiste. Un vrai régal.

À l'origine, Life With an Ordinary Guy Who Reincarnated Into a Total Fantasy Knockout est un manga publié sur Cycomics, la plateforme dédiée au neuvième art de Cygames, et toujours inédit en France. La série est écrite par Yû Tsurusaki et dessinée par Shin Ikezawa, deux artistes qui se connaissent très bien puisqu'ils ont la particularité d'être... mariés. Le studio OLM nous propose de découvrir leur bébé sous la forme d'une adaptation en anime. Celle-ci est réalisée par Sayaka Yamai qui, suite à quelques expériences sur de jolies productions, dirige ici sa première série d'animation. Life With an Ordinary Guy Who Reincarnated Into a Total Fantasy Knockout promet de mélanger isekai et comédie romantique entre deux hommes trentenaires, voyons de quoi il en retourne !

Tsukasa Jingûji et Hinata Tachibana sont deux amis d'enfance. Aujourd'hui ils ont 32 ans et bossent ensemble dans la même boîte. Si le premier attire toutes les femmes qu'il croise et n'est pas intéressé par l'amour, le second, lui, aimerait qu'une fille tombe amoureuse de lui. Alors que ce dernier se saoule au point de faire le vœu de devenir une jolie femme, une mystérieuse et espiègle déesse envoie les deux hommes dans un monde de fantasy. Seulement voilà, alors que Tsukasa conserve son apparence normale, Hinata se transforme en une jolie jeune fille. Les deux hommes ont pour objectif de vaincre un seigneur démon pour retrouver leur monde mais en attendant, le changement d'apparence s'accompagne de nouveaux sentiments. Leur amitié pourrait bien basculer en romance...

Le centre de l'anime se situe donc dans cette relation incongrue entre Tsukasa et Hinata, qui sont amis dans le monde réel et tendent à s'aimer dans celui de fantasy où Hinata est devenu une fille. En dépit que ce soit un homme malgré les apparences, Tsukasa trouve son compère mignonne et craquante depuis son changement factice de sexe, et inversement Hinata se rend compte du charisme de son ami est inéluctablement attiré vers lui. La comédie romantique ne fonctionne donc que parce que l'un reste un homme et l'autre est devenu une femme contre sa volonté, comme si une relation entre deux hommes n'était même pas envisageable. Il n'est même pas question de parler de transidentité puisqu'il s'agit juste d'un souhait d'un mec bourré exécuté par une déesse malicieuse, Hinata n'a pas choisi son changement de corps.

Bref, en plus du postulat hétérocentré, la série nous plonge dans un monde de fantasy sans âme comme on en a trop vu, à base de seigneur démon et autres appellations lambdas. Rien de bien passionnant à ce niveau, et il faut dire qu'elle mise tout sur l'humour. Malheureusement les blagues sont elles aussi éculées, du monstre mignon qui devient affreux au fameux “je suis devenu fort grâce à la muscu”, les gags sont vus et revus. Life With an Ordinary Guy Who Reincarnated Into a Total Fantasy Knockout n'a certainement pas l'ambition de concurrencer Excel Saga ou encore One Punch-Man mais il faudra plus qu'un concept plus glissant qu'original pour apporter un vent de fraîcheur à une mode de l'isekai en fin de vie.