Le guide des anime de l'été 2021
The Dungeon of Black Company

Préféreriez-vous lire cet article en anglais ? oui
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
The Dungeon of Black Company ?
Note de la communauté : 3.8



Qu'est-ce que c'est ?

Ninomiya Kinji, déterminé à ne pas travailler, a fait en sorte d'amasser une fortune grâce à des investissements, devenant ainsi le roi des chômeurs. Alors qu'il croyait pouvoir passer sa vie à paresser, un coup du sort l'envoie dans un autre monde ! Destination : une entreprise ultra-abusive qui le fait trimer dans un donjon. Sa vie raffinée devient un quotidien de sang, de sueur et de larmes à travailler comme un forçat dans un ancien donjon transformé en mine. Son lieu de travail est hostile, ses horaires à rallonge et la paye misérable. À cela s'ajoute un supérieur abusif, du lavage de cerveau et de l'exploitation sans contrepartie. Il se retrouve à vivre la vie de salarié exploité qu'il méprisait tant. Malgré ça, Kinji ne baisse pas les bras ! Il est prêt à tous les moyens, y compris les plus sournois, pour retrouver sa vie de chômeur plein aux as. Voici le récit de la ténacité de ce jeune homme tordu et imbu de sa personne, une histoire de fantasy entrepreneuriale entre donjons d'un autre monde et entreprises abusives de ce monde !

The Dungeon of Black Company est diffusé sur Wakanim le vendredi à 16 h.


Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta
Note :

Kinji Ninomiya avait un objectif : mener une vie de pacha et se complaire dans l'oisiveté. Après avoir mené de nombreuses opérations financières très fructueuses, il a finalement réussi à amasser assez d'argent pour ne plus avoir à fournir aucun effort pour le restant de ses jours ! Mais le karma est malicieux : voilà qu'un jour, un portail dimensionnel s'ouvre sous ses pieds ! Kinji se réveille dans un monde fantastique, où il devra repartir depuis le bas de l'échelle ! Pas le choix, pour survivre, il devra trimer dans un donjon exploité par une société minière. Adieu la bamboche, bonjour pelles et pioches !

The Dungeon of Black Company est originellement un manga signé par Yôhei Yasumura, publié sur le web depuis 2016, que l'on a pu découvrir en France par le biais des éditions Komikku. Cette adaptation animée est produite par le studio SILVER LINK, sous la direction de Mirai Minato (Masamune-kun's Revenge, Bofuri). Ce nouvel isekai pourrait bien s'imposer dans un été plutôt peu fourni pour ce genre. On y retrouve un archétype classique de NEET (comprenez : chômeur) mais décliné sous une forme un peu originale. Ici, pas de “loser” mal dans sa peau sans aucun talent sinon la pratique des jeux vidéo : Kinji est un NEET volontaire, qui s'est bâti un empire pour profiter de sa fainéantise ! Son allure faite de muscles saillants fièrement exposés (pour le bonheur de ces dames) détonne également, et ne sera pas perdue dans la transition vers cet autre monde.

The Dungeon of Black Company, c'est un peu Le Loup de Wall Street qui rencontre Germinal dans un dungeon-crawler. Rien que ça, ouaip. Le monde d'Amuria a atteint la révolution industrielle, et les donjons autrefois explorés par les aventuriers sont aujourd'hui exploités par des compagnies minières pour leurs précieuses ressources. Kinji côtoie des prolos aux allures de monstres de bases (créatures animales anthropomorphes, squelettes, démons) qui comme lui partent au charbon. Mais pas question pour lui de trimer pour un pécule de misère ! Très rapidement, l'humain mettra à profit ses découvertes pour tirer la situation à son avantage… quitte à exploiter ses semblables ! En particulier, il s'associera à un dragon nommé RIM pour prendre le contrôle d'un niveau riche en pierre précieuses… Bref, la lutte des classes pour les nuls, dans un environnement de fantasy savamment détourné. Et si le focus sur ce self-made-man nous fait craindre l'apologie d'un capitalisme décomplexé, la conclusion de l'épisode atténue ce constat avec un retour de bâton mérité. Quoiqu'il en soit, la série ne se prend pas au sérieux et constitue un divertissement honnête, bien que prévisible et parfois borderline.
Côté production, c'est tout aussi modeste : la patine générale est assez mate et rugueuse, tandis que l'animation n'a pas le loisir d'exprimer quoi que ce soit d'explosif. Bref, malgré un postulat de départ assez original et un personnage au tempérament assez extrême, ce premier épisode ne laisse rien présager d'autre qu'un anime relativement routinier : métro, boulot, bobos.


Damien Hilaire
Note :

Figure d'exception dans le paysage de l'isekai, The Dungeon of Black Company n'est pas un light novel mais bien un manga à l'origine de la même façon que I'm Standing on a Million Lives. On le doit à Yôhei Yasumura et, ô surprise, il est publié chez nous chez Komikku ! C'est assez rare pour être souligné. La série est produite par le studio SILVER LINK qui a quand même trois productions cet été. À la réalisation on retrouve Mirai Minato qui était derrière Bofuri et qui s'occupe également de Jahy cette saison. L'écriture est confiée à Deko Akao qui est partout aussi cet été, décidément, ça ne chôme pas.

L'histoire c'est celle de Kinji Ninomiya, NEET autoproclamé qui vit de ses rentes immobilières. Il pense avoir atteint le confort ultime, l'équilibre parfait lui permettant d'avoir du fric en ne faisant rien. Sauf qu'il se fait amener dans un autre monde et qu'il perd tout. Il vend son téléphone pour avoir de l'argent mais quand la batterie tombe à plat, ses acheteurs ont l'impression de s'être fait entubés alors ils viennent le chercher par la peau du cul. Incapable de rembourser ce qu'il a déjà grassement dépensé, Kinji se retrouve à bosser à la mine comme un forçat, employé à taper du rocher toute la journée pour un salaire de misère avec toute une bande de malchanceux aussi mal payé que lui. Comment sortir de ce pétrin ? Kinji c'est un gagnant et les gagnants ne se laissent pas abattre, il n'est pas un gueux comme ses collègues, lui, il va se tirer de là, même s'il faut leur marcher dessus pour sortir.

Pure comédie grinçante, The Dungeon of Black Company nous présente un monde fantasy avec des atours modernes. Critique acerbe du monde du travail et du capitalisme par le biais d'un héros tout acquis à leur cause, la série est à rapprocher de Kaiji, à ceci prêt que Kinji est un personnage détestable. Réalisant combines et magouilles aux dépends des autres, en les manipulant pour son propre profit, Kinji est une vraie raclure. C'est d'autant plus drôle de le voir échouer dans ses entremises qui ne profitent qu'à lui. Car s'il semble malin, c'est surtout un immonde profiteur à l'égo surdimensionné qu'on a plaisir à voir se vautrer tant sa posture est ridicule. Ses plans véreux sont destinés à échouer. Pour autant ça ne veut pas dire que la société qui l'emploie n'est exempte de défaut, c'est clairement une black company à la japonaise, qui rogne sur les temps de pause pour faire du bif' et exploite ses employés jusqu'à la mort.

Heureusement on reste dans une comédie, l'humour permet d'oublier la situation horrible dans laquelle sont plongés les personnages. D'ailleurs petit point seiyû avec Kinji doublé par Katsuyuki Konishi, ils n'auraient pas pu trouver mieux que lui pour ce personnage.
Sur l'aspect technique, la série ne cherche pas à être grandiloquente. C'est propre mais le but n'est pas de faire du sakuga à la pelle, reste à voir si le chara-acting fera le job, pour l'instant c'est un peu sec mais la suite permettra de voir si ça évolue.


Pa Ming Chiu
Note :

Ninomiya Kinji vit son rêve. Ayant réussi à s'enrichir à coups d'investissements bien placés sur Internet, ce NEET professionnel autoproclamé a enfin réussi à avoir le niveau de vie nécessaire pour ne plus jamais avoir à travailler, ni à sortir de chez lui ! Résidant au dernier étage d'un immeuble dont il est le propriétaire, il se gausse des salarymen qu'il voit aller au travail le matin en se tassant dans les transports en commun ou sous la pluie battante.
Mais alors qu'il se prépare à entamer une bonne journée de glande, il est transporté dans une autre dimension et arrive dans l'univers d'Amuria. Ce monde de fantasy en est à l'ère industrielle et les donjons, autrefois remplis de monstres et de trésors, sont maintenant minés à outrance pour extraire de la démonite, une source d'énergie qui fait la fortune de l'état et des entreprises agréées. Pour survivre, Ninomiya devient un simple mineur qui n'a d'autres choix que de trimer comme les autres dans les ruines de Detmolt de l'entreprise Raiza'ha. Loin de sa vie de rêve, il travaille à présent seize heures par jour, sans jour de repos, pour un salaire de misère avec lequel il peut à peine se nourrir, ne peut se laver qu'une fois par mois et réside avec les autres mineurs dans un dortoir exigu.

Premier fait amusant : Ninomiya est loin d'être le cliché du NEET comme on l'imagine (un hikikomori réservé et effacé) et ressemble fortement à Kamina de Gurren Lagann ! Tout en muscles, braillard et arrogant, notre anti-héros est un ressort comique à lui tout seul et porte entièrement l'histoire pour l'instant. Cela fonctionne très bien dans ce premier épisode et l'humour (noir) fait mouche, mais il faudra voir si le reste de la série repose sur autre chose que sur le schéma machinations diaboliques + échecs cuisants. Si c'est le cas, attention à la lassitude.
En tout cas, le fond ne manque pas de potentiel et le débat hédonisme contre capitalisme peut donner des choses très intéressantes. Surtout que les deux doctrines sont critiquées en fin de compte, le récit étant assez malin pour ne pas « choisir son camp » (si ce n'est celui du juste milieu ?) : oui, le capitalisme est une horreur, mais le personnage principal, hédoniste et profondément égoïste, l'est tout autant.
Visuellement, c'est très joli, avec un bon niveau de détails et des décors parfois en rough qui donnent une vraie patte picturale. L'épisode ne se prête pas à du sakuga mais l'animation est propre.


EmmaNouba
Note :

Tout sourit pour Kinji Ninomiya. Quand on le découvre, on voit tout d'abord son dos musclé sous la douche. En voici une série qui débute bien et d'une manière originale. Le gars jubile, il regarde de son immense penthouse les badauds se presser sous la pluie, en route vers leur travail. Lui n'a pas ces problèmes. Il est, le proclame-t-il, devenu la super dilettante professionnelle. Le gars est blindé, il peut enfin ne plus rien faire, devenu rentier grâce à ses investissements. Sa vie de glandeur est parfaite.
Mais voilà, le dieu isekai en a décidé autrement. Et comme on ne va pas s'embarrasser d'explications, tout un coup, une tache noire apparaît et hop, notre bonhomme se retrouve en slibard dans un autre monde. Hop. Fini la belle vista. Il atterrit dans un univers pas top du tout, à la Dorohedoro. Les gars ont des têtes de croco, de buffle, d'ours… Bienvenue à Amoria, truffé de donjons d'où l'on extrait la démonite. Notre petit gars se retrouve à casser du caillou, en simple ouvrier, totalement dégoûté de la vie.
Dans son nouveau travail, pas de syndicat, personne pour râler ! Si vous en avez ras la casquette des isekai, Kinji va vous réconcilier avec le genre. Le mec est dans la haine totale, il se trouve dans la pire merde. Et il n'est pas prêt d'en sortir. Il crève de faim et le bout du tunnel est encore très loin.

Adaptation du manga de Yōhei Yasumura, l'auteur restant aux manettes du scénario et de la direction artistique, par le studio Lien Argent, la déchéance de ce NEET (Not in Education, Employment or Training) imbu de lui même, est, convenons-en, assez jouissive, même si l'on ne souhaite à personne un déclassement si rapide et sans aucun justificatif logique. Un des points forts de cet anime est la qualité du chara design, signé Yuki Sawairi (Kenja no Mago), la réalisation très dynamique de Mirai Minato (Bofuri) et la forte dose de dérision. Dans une ambiance proche de Dorohedoro, avec son pote croco, Kinji tente de survivre. Il est surendetté et enchaîne les embrouilles. Mais grâce à une petite pièce de monnaie, il découvre un passage secret et demande à partir en exploration. Ils découvrent une veine de démonium mais elle est gardée par un énorme dragon qui parle, RIM.
Ce qui est drôle est que l'on a vraiment l'impression d'être dans l'univers de Q Hayashida, mais en plus propret, moins punk. Ici, le leader, c'est notre humain, ancien roi du monde. Le croco est bien plus trouillard et a moins d'étoffe. Mais c'est un bon appât. Et avec ce RIM, un deal est envisageable. La bête est vénale. Et surtout sous sa forme naturelle, c'est une belle nana, jeune bien sûr, aux cheveux roses. Elle les protège mais elle mange tellement qu'elle claque tous ses bénéfices. Bref c'est la zone pour Ninomiya. Il doit trouver du fric.

The Dungeon of Black Company est une série déroutante qui décape l'isekai et franchement, c'est un bon cru. Notre héros va devenir un vrai dictateur, grâce à un sceptre de somnambule. Ce n'est pas bon de donner un royaume à un monstre, ça risque de partir en vrille… On a hâte de voir cela.


mettre en favori/partager avec : short url

montrer la version originale [en] de cet article

cet article a été modifié depuis qu'il a été originalement posté; voir l'historique des changements.

retour à Le guide des anime de l'été 2021
La saison en avant-première: page d'accueil / archives