Le guide des anime de l'automne 2020
Burn The Witch

par L'équipe éditoriale d'Anime News Network,
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Burn The Witch (movie) ?
Note de la communauté : 4.3



Qu'est-ce que c'est ?

Historiquement, 72 % des décès à Londres sont liés aux dragons, des êtres fantastiques invisibles pour la majorité des gens. Malgré tout, certaines personnes leur ont tenu tête. Seuls les habitants de la partie cachée de Londres peuvent voir ces créatures. Mais parmi eux, à peine quelques rares élus deviennent des sorciers ou des sorcières, seuls êtres habilités à entrer en contact avec eux.

Burn The Witch est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 02 h.


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

On peut se demander qu'est-ce qui aurait pu être mieux dans ce premier épisode de Burn The Witch, et la question ne doit pas seulement être technique. Il est évident qu'on peut toujours faire mieux, mais le projet BTW est ici exploité en trois épisodes comme autant d'OAV (d'époque) de qualité. Et, petit secret, il y aura une autre version de ce qu'on voit sous ce format de trois épisodes.

Vous l'aurez compris, le portage du manga de Tite Kubo profite d'un grand soin sous la direction du studio Colorido et de la Team Yamahitsuji. Il faut préciser que cette team est le nom du département du réalisateur Tatsurô Kawano, habitué de Colorido et qui mène le projet ici, un crew reconnu pour les observateurs et qui s'était récemment signalé sur un OP de Boruto mais aussi les courts de Pokémon avec Shingo Yamashita. On peut d'ailleurs en profiter pour citer quelques noms de la team, à commencer par l'ex-animateur de SHAFT Taiki Konno (https://twitter.com/konnotato/status/1147192213928960000) ou encore l'excellente Natsuki Yamada (ex-Tatsunoko). Cette dernière est d'ailleurs la chara designer du projet. Enfin, concernant le chef Kawano, cet ancien de Gainax et Tatsunoko, il s'est révélé en 2011 avec le court Loud House (Fumiko no Kokuhaku) et n'a cessé de côtoyer des talents comme Hiroyasu Ishida.

Bref, le studio se dote d'une cellule capable de porter des projets peut-être différents de ce pour quoi il a été créé. Néanmoins, on garde une facette Colorido (“haut en couleur”) et la fraîcheur graphique de Burn The Witch entre dans cette catégorie. Le staff est tout à fait digne pour porter le style branché des personnages made in Tite Kubo et souligner leur caractère impétueux. L'animation est la grande gagnante de cette adaptation, et on se régale des courses poursuites (avec une modélisation de la ville en 3D et un joli blend même si ca rame un poil), des scènes d'action, et de la façon dont l'équipe digère à la fois des cuts nerveux mais aussi les designs plus ronds du monster design. La palette est donc très large, de l'acting à la stylisation, mais avec une forme d'unité. C'est bel et bien un collectif, un label, qui travaille ici, et non l'addition de web talent.

J'ajouterai pour finir que le travail de Yuina Yamada dans le rôle de Niiha est très appréciable, sobre mais avec une forme de caractère. La comédienne n'est pas une star (Idol PriPara), mais il est certain que cette exposition va l'aider.

Burn The Witch est donc traité avec soin : c'est beau, fluide, fin, vivant, avec une attention portée à tous les aspects d'une production (les FX aussi sont remarquables), tout en évitant la simple citation du manga. On regrette déjà que ce soit si court, mais en attendant de voir la suite avec l'écriture de nouveaux chapitres (et la sortie des tomes en France chez Glénat en 2021), profitons-en.


EmmaNouba
Note :

Quand on vous dit que les contes de fées c'est de la merde… Bon d'accord, ce n'est pas très classe comme manière de parler mais c'est du Nini Spangle tout craché ! Cette jeune fille, blonde et sèche comme un coup de trique travaille en binôme avec Niihashi Noel, une jolie brune d'un calme olympien. Toutes deux sont des sorcières, membres du service de protection des humains contre les dragons, la Soul Society. Elles vivent dans un Londres alternatif, le miroir du Londres connu, où les humains voient les bestioles. Quand on rencontre Nini, elle est dans notre monde, poursuivie par des photographes. En effet, la jeune demoiselle est une star, on comprend vaguement qu'elle fait partie d'un groupe de vedettes, mais on n'en saura pas plus puisqu'on est rapidement projeté dans l'autre versant. Et là, on comprend la richesse de l'univers de Burn The witch.

En fait, il est important de poser quelques jalons sur cette série qui n'est déclinée qu'en trois épisodes, annoncés comme un long métrage, Crunchyroll le proposant ainsi découpé. Si Burn The Witch est présenté comme l'adaptation du manga spin-off de Bleach, sorti tout droit du cerveau Tite Kubo, il n'est pas nécessaire d'avoir lu ou vu l'œuvre principale. On peut entrer totalement neuf dans cette série qu'on ne peut s'empêcher de rapprocher d'un Harry Potter pour le côté british et la magie. Mais la comparaison s'arrête là. Dès le début, on comprend très rapidement les codes de ce monde et l'on apprécie la puissance et la sagacité des deux filles. Elles sont sous les ordres d'un bonhomme qui a l'air d'un vieux croûton et ne paye pas de mine. Mais attention, dans Burn The Witch, il ne faut surtout pas se fier aux apparences, car le gars en a sous la pédale.
Alors que les filles reviennent de mission, elles vont devoir porter secours à un jeune homme, Balgo Parks, qui est un « endragonné ». Il se balade avec un petit chien tout kawaii, qui tout à coup de transforme et l'entraîne dans les airs. Motivées par une prime, Nini et Niihashi vont devenir ses gardes du corps. Et cela ne va pas aller sans déplaire au gars totalement amoureux de la brune.
Dans ce premier épisode, on va rapidement découvrir que ce petit bonhomme n'est pas sans importance : il a un « don » qu'il ne maîtrise pas du tout : il attire les dragons, mais pas n'importe quelles bestioles, des grosses et bien méchantes. D'ailleurs l'un des premiers est un double hommage : c'est le sosie de la furie blanche, le grand amour de Krokmou. Une fois assommée, elle devient maléfique et là, on ne peut que penser à Princesse Mononoke et aux esprits de la forêt.

Burn The Witch est une petite merveille graphique d'une richesse scénaristique réjouissante. Il faut dire qu'aux manettes on trouve Tatsurô Kawano à la réalisation, flanqué de Chika Suzumura, un duo déjà à la barre de Yozakura Quartet. L'animation issue du studio Colorido (filiale de Twin Engine, qui travaille surtout sur des longs métrages et des spots de publicité) est juste parfaite, fluide, et d'une grande maîtrise. Saluons le travail du chara designer, Natsuki Yamada, dont c'est la première grande réalisation à ce rôle, et celui du directeur artistique, Kunihiko Inaba (L'île de Giovanni). Inratable.


Pa Ming Chiu
Note :

A Londres, 72% des décès humains sont liés aux dragons mais ces derniers sont invisibles pour le commun des mortels. Toutefois, quelques élus sont capables d'aller dans la réalité inversée peuvent les voir et entrer en contact avec eux… voire les affronter.
Noel Niihashi et Ninny Splangle sont deux agentes de préservation Echelon pour la puissante organisation Wing Bind, ce qui signifie qu'elles sont des sorcières en charge de la surveillance des dragons. Elles sont pour l'instant des Pipers et leur rôle consiste donc principalement à repérer les dragons et avertir les autorités. Mais Ninny qui a envie de plus d'action, ambitionne de devenir un jour une Saber, une unité spécialisée dans le combat.

Pas besoin de connaître Bleach dont Burn the Witch est un spin-off. L'histoire est totalement indépendante et fleure bon d'autres influences comme Harry Potter, Pokémon, Monster Hunter et même How to train a Dragon (un des dragons de l'épisode ressemble quand même beaucoup à Toothless !). Burn the Witch trouve néanmoins vite sa singularité avec son duo d'héroïnes bien caractérisées et attachantes.

Si le studio Colorido s'est démarqué par ses court-métrages (on pense notamment aux excellents Fumiko's Confession ou Hinata no Aoshigure) et ses spots publicitaires, il avait plus de mal à s'imposer sur le format long-métrage. Ses derniers essais jouissent d'une belle réalisation mais peinent à convaincre en matière d'écriture, de rythme et de mise en scène (récemment encore, Penguin Highway et Nakitai watashi wa neko o kaburu se révèlent être assez bancals).
En le voyant revenir ici à un format plus court – si on considère une durée en temps d'épisode – le studio semble plus à l'aise. En tout cas, le résultat est probant et ce premier épisode est particulièrement réussi.
Techniquement, on sent que le style de Masaki Yuasa (Mindgame, Devilman Crybaby, Ping Pong, Lou & L'île aux Sirènes, etc.) fait école. Ainsi, les colorisations des personnages sont en aplats et assez simples dans les ombrages mais, en contrepartie, cela permet plus de souplesse dans l'animation. Par ailleurs, le trait est superbe, très organique et évoque un tracé à la plume dure.
La mise en scène n'est pas en reste et est tout aussi soignée avec de bons cadrages, une narration propre et quelques fulgurances d'animation.
Seul bémol : le climax est un poil trop rapide, mais le cliffhanger qui suit donne en tout cas envie de voir la suite.


Damien Hilaire
Note :

Burn the Witch ! Voici la nouvelle série de Tite Kubo, le célèbre et acclamé auteur du best-seller du Shônen Jump, Bleach, dont nous attendons la suite en anime pour 2021.
Pour cette très attendue adaptation le choix s'est porté sur un studio prometteur qui monte doucement dans le paysage depuis leurs débuts dans la publicité. Colorido est jeune mais a déjà deux films à son actif en plus des quelques courts métrages et de la récente série Pokémon: Twilight Wings. Ils ont donc le vent en poupe ! L'adaptation de Burn the Witch pourrait bien leur permettre de sortir de la niche pour devenir plus grand public ! Et ce même si cela ne dure que trois épisodes. Car Burn The Witch est une série courte, oui, c'est en réalité un one-shot qui à l'origine devait le rester mais Kubo a décidé de lui réaliser une suite. C'est donc ce premier volume qu'adapte Colorido, habitué aux formats réduits. À la réalisation, Tatsurô Kawano, animateur qui fait ici ses début en temps que réalisateur. Il ne fait d'ailleurs pas les choses à moitié puisqu'il endosse également le rôle de story-boarder et de directeur d'épisode pour les trois. Le scénario est ici un travail collectif où l'on retrouve quatre noms, étrange de voir autant de gens pour adapter une intrigue de one-shot en anime. La musique a été confiée à Keiji Inai, connu pour ses compositions sur Danmachi (sur lequel il rempile cette saison également), un choix cohérent puisque Burn the Witch flirte sans mal avec la fantasy.

Nous sommes à Londres, mais la ville a deux visages. L'un que tout le monde connaît, et l'autre, un Londres inversé où vivent des gens capable de voir les dragons. Les dragons prennent beaucoup de formes différentes et vivent parmi nous, invisibles au yeux des habitants du monde réel. Ceux de l'inversé ont pour devoir de gérer et réguler ces créatures pour éviter qu'elles ne fassent de victimes dans Londres.
Nous suivons deux sorcières, l'une est une célébrité du monde réel qui est attiré par la gloire et l'aventure, tandis que l'autre cherche surtout à se faire de l'argent grâce au prime reçue pour avoir réussi des missions. La leur, c'est de capturer des dragons. Mais quand l'un deux commence à semer la zizanie en pleine rue, elles n'ont d'autres choix que d'aller au contact pour éviter qu'il ne tue des innocents.

Bon ! Que dire de Burn the Witch ? Déjà commençons par les évidences. C'est très beau, techniquement propre, Colorido ne trahit pas sa réputation et délivre une production léchée qui profite de leur palette de couleur si particulière. Sur le plan technique on est proche du sans faute. L'univers est intrigant, la ville qui tourne autour des dragons avec les bâtiments qui changent de place ou les herses qui se baissent pendant les alertes rappellent Evangelion et son Tokyo 3 fondé sur la peur des Anges. Et c'est plutôt intéressant. Seulement les personnages manquent sérieusement de relief, les deux sorcières sont sensiblement là pour attirer un certain public et ce n'est pas grâce à leur personnalité bien plus plate que leur poitrine. Le rythme est peut-être trop rapide, après il s'agit d'un titre qui a peu à raconter, avec un côté très rule of cool old school, si c'était sorti en OAV dans les années 1980 ça n'aurait choqué personne, il serait peut-être même devenu un classique. Mais en 2020, ça n'est hélas pas aussi transcendant.


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