Le guide des anime de l'automne 2021

Blade Runner - Black Lotus

Prévue cet automne sur Crunchyroll et Adult Swim, la série Blade Runner: Black Lotus comptera 13 épisodes réalisés par Shinji Aramaki (Applessed, Albator, corsaire de l'espace) et Kenji Kamiyama (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Eden of the East). La série est produite par Alcon Entertainment et le studio d'animation Sola Digital Arts, avec Shin'ichirô Watanabe (Cowboy Bebop) en tant que producteur créatif.

Blade Runner: Black Lotus sera disponible sur Crunchyroll.

pa Ming Chiu
Note :

(Premier épisode vu en avant-première)

Une jeune femme se réveille dans un camion et n'a aucune idée de la façon dont elle a atterri là. Pire que ça, elle semble être totalement amnésique. Lorsqu'elle arrive en ville, elle ne reconnaît plus rien de celle-ci. Essayant de retrouver son appartement, elle se fait agresser par des voyous dans une ruelle et se découvre alors d'incroyables capacités de combat. Son prénom lui revient aussi à ce moment-là. Elle s'appelle Elle.

Petit clin d'œil – c'est le cas de le dire – des plus sympathiques : l'épisode s'ouvre par un gros plan sur un iris, tout comme le film de Ridley Scott de 1982. Mais là où le bât blesse, c'est que si le plan était sublime chez Scott et riche de sens (c'est le regard de Roy Batty qui contemple le monde et le plan résonne avec le fameux « Monologue des larmes dans la pluie » de la fin), il ne fait ici que mettre en avant la pauvreté de la modélisation des personnages. Et encore, le mot « pauvreté » est faible. Lesdites modélisations sont si minimalistes en termes de détails et de textures qu'elles nous renvoient des années en arrière et on se croirait presque devant une cinématique d'une série B PlayStation 3 (voire 2 par moments...). Étonnant de voir ça en 2021 et c'est d'autant plus paradoxal et triste pour une œuvre où il est question du futur. On pourrait certes y déceler un parti pris, mais non, les points d'articulations du personnage sont trop visibles et grossiers, dans le plan en plongée suivant, pour que ce soit un simple choix artistique.

Par la suite, le lighting, très réussi heureusement, parvient à sauver les meubles. Tant que les personnages ne sont pas en gros plan, ça passe déjà mieux, et ils deviennent même corrects à partir du plan américain. Quant à la ville, qui donne l'impression d'avoir été traitée par une autre équipe, elle offre de jolis panoramas et on retrouve bien l'ambiance poisseuse et étouffante du premier film (L'opus 2049 de Villeneuve se voulant volontairement plus froid). Mais clairement, on ne va pas pour autant regarder Blade Runner: Black Lotus pour s'en prendre plein la vue.
Du coup, une fois passé cet écueil, comment s'en sort le reste ? Hé bien plutôt pas mal en fait. Les scènes de combat font le job, et si le point de départ n'est pas très original (on pense beaucoup à Gunnm), la narration bien rythmée parvient à accrocher. Mention spéciale à la B.O. qui évoque un peu Vangelis mais sans le singer.

Au final, les défauts et les qualités se contrebalançant, on ressort mitigé de ce premier épisode, mais néanmoins suffisamment intrigué pour vouloir donner une chance à la suite.