Le guide des anime de l'automne 2022
Reincarnated as a Sword

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Reincarnated as a Sword ?
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Qu'est-ce que c'est ?

Bien qu'elle soit une jeune fille-chat fougueuse, Fran, orpheline, mène une vie de labeur depuis qu'elle a été réduite en esclavage. Pensant que ses derniers jours sont arrivés à la suite d'une attaque d'un monstre, son chemin croise alors celui d'une mystérieuse épée qui lui permet d'abattre son adversaire. Il s'avère que celle-ci était auparavant un jeune homme qui, à la suite d'un tragique accident de voiture, s'est réincarné dans un nouveau monde. Liés désormais par un pacte, nos deux héros sont fin prêts à se frayer un chemin vers la liberté et à vivre une vie d'aventure !

Reincarnated as a Sword est diffusé sur ADN le mercredi à 17 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Un autre isekai de réincarnation ! Celui-là n'a pourtant rien à voir avec Eminence in Shadow puisqu'il serait plus proche de Slime dans l'idée même si en vérité sa construction est très différente. Le studio C2C est aux commandes de la série, on les a récemment vus sur Tsukimichi et le rendu n'était pas des plus fantastiques. Seulement, le projet Reincarnated as a Sword est dans les cartons depuis déjà un moment alors il est possible que la production ait eu plus de temps pour peaufiner ce qu'ils voulaient faire. Ça expliquerait la différence technique entre les deux séries en tout cas ! C'est d'autant plus frappant que le réalisateur Shinji Ishihara a fait les deux. Ce n'est donc pas son travail qui est mauvais mais bien que l'une des deux productions a eu un planning moins bien géré.
L'adaptation du light novel est signée Takahiro Nagano, qui avant ça a surtout écrit des scripts sur la saga Duel Master, donc c'est peut-être lui qui a su fluidifier l'intrigue ? À moins que tout ça ne soit la résultante de la présence d'Atsuko Saitô au chara-design mais surtout à la direction de l'animation, un poste qu'elle occupait sur les derniers épisodes de Tsukimichi, les plus riches en action.

Le premier épisode se construit autour du point de vue du personnage principal qui ici n'est même pas vraiment vivant. En effet, le Japonais de cet épisode se réincarne en épée ! Cette dernière est posée sur un socle au milieu de nulle part mais lui est bien conscient d'exister en tant qu'individu. Il va donc falloir s'extraire de cette condition et devenir indépendant de son support ! Par quelques concours de circonstance le voilà libre et l'épée magique qui parle par télépathie s'en va parcourir le monde, trucidant des monstres sur son chemin avec parfois quelques difficultés, gagnant des compétences et des niveaux à mesure qu'il trucide.
Sauf qu'un jour, il va finir planté dans le sol, et incapable de s'en extirper seul. Il lui faudra l'aide d'une jeune fille esclave aux oreilles de chat, fuyant ses maîtres alors massacrés par un ours géant à deux têtes, et qui, sortant l'épée de terre, s'en servira pour se libérer de sa condition. Notre duo est fin prêt et l'aventure peut commencer.

Premier épisode très introductif, avec un héros moitié CGI, moitié 2D selon ce qui se passe à l'écran, mais qui une fois pris en main, littéralement, devient un prop-design ce qui est assez étonnant. Leur relation n'est pas encore pleinement construite mais il faut reconnaître au titre une certaine qualité : malgré la présence d'un personnage féminin juvénile, il n'y a pas de fan service dégoûtant comme on a pu le voir sur d'autres titres. Alors que c'est la porte ouverte à ce genre de dérive habituellement, là, la relation est saine, il y a un rapport maître-élève teinté de reconnaissance et d'admiration qu'on a envie de voir s'épanouir au fur et à mesure de leur aventure qui ne fait que démarrer.
La prochaine fois, notre duo va apprendre à se connaître un peu plus et faire ses premières armes ensemble, on a hâte de voir ça. C'est sans doute l'isekai le plus prometteur de la saison.


Guillaume Lasvigne
Note :

Il faut trente secondes montre en main à Reincarnated as a Sword pour poser son postulat. Il faut dire que celui-ci est d'une limpidité absolue et déjà annoncée par son titre : tout juste mort suite à un accident, un jeune homme se retrouve… réincarné dans une épée, oui. Mais pas n'importe quelle épée ! Comme il le dit très vite, il s'agit d'une épée aux capacités multiples et tout à fait enthousiasmantes, telle la possibilité d'apprendre la compétence d'un ennemi après l'avoir occis, comme la magie du feu ou le fait de pouvoir aspirer la mana des monstres environnants. Plus elle s'éloigne de son piédestal, plus les ennemis sont puissants et sont donc susceptibles d'octroyer un nombre conséquent de talents ou de point de maîtrise à l'arme qui les vainc. D'abord seule, l'épée trouve finalement une propriétaire en la personne d'une jolie fille-chat en péril. Et… c'est tout.

C'est tout ou presque, dans la mesure où notre chère épée dézingue du monstre à la chaîne pendant les deux premiers tiers de l'épisode, avant de faire connaissance de manière impromptue avec sa future acolyte. Si ce qui suivra aura donc tout le loisir d'approfondir la relation entre les deux, cette première livraison doit jouer avec un cadre minimaliste et pas si évident à gérer en matière de mise en scène. A ce titre, le réalisateur Shinji Ishihara s'en tire à bon compte avec une réalisation moins fauchée qu'on n'aurait pu le penser, même si ce n'est pas Reincarnated as a Sword qui nous extirpera du préjugé selon lequel rien ne ressemble plus à un isekai qu'un autre isekai.
Bien sûr, avec une épée à animer en guise de protagoniste, les équipes du studio C2C (Harukana Receive) ont la possibilité de soigner le reste, et notamment un bestiaire pas très inspiré mais qui permet des plans d'une certaine ampleur. Mais c'est bien un problème d'inspiration qui nous saute à la figure pendant ces vingt minutes, qui manque à cette série peut-être trop respectueuse du manga d'origine de Tomô Maruyama et Yû Tanaka. Il faut dire qu'avec des codes et autres artefacts visuels ouvertement tirés du monde du jeu vidéo et repris tels quels sans la moindre digestion, la série se montre plus caricaturale qu'elle n'aurait pu l'être.

Dès lors, au lieu de convoquer l'esprit de JRPG légendaires qui ont façonné la vision du monde et enchanté des millions de joueurs à travers le monde, Reincarnated as a Sword agit en simulacre bas de gamme en ne restituant que la surface de ce qui nous fait rêver de prime abord. Car il faudra bien plus qu'une quantité affolante de citations vidéoludiques pour en reproduire l'effet. Les codes ne sont devenus des codes que par la grâce d'un souffle aventureux apte à les transcender et à les faire accepter naturellement par le joueur. Avec ses apparences d'anime interchangeable ne fonctionnant que par coups de coude complices avec le spectateur, la série ne risque pas de survivre à l'anecdotique drôlerie de son pitch. Mais qui sait, la suite nous réserve peut-être bien des surprises.


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