Le guide des anime de l'été 2023

Nobles paysans

Au travers d'un récit autobiographique, ponctué d'anecdotes hautes en couleur, Nobles paysans raconte le quotidien des Arakawa, exploitants agricoles sur l'île de Hokkaidô. L'agriculture n'aura plus de secrets pour vous !

Nobles paysans est diffusé sur ADN.

Guillaume Lasvigne
Note :

Avant d'entreprendre la carrière de mangaka qu'on lui connaît (Fullmetal Alchemist, Silver Spoon), Hiromu Arakawa travaillait dans le monde agricole sur l'île de Hokkaido ! De ses jeunes années est né le manga Nobles paysans, shôjo de son état et tentative ludique de vulgariser son quotidien de l'époque. Ce n'est que cet été qu'une adaptation animée voit le jour, avec une production rigolote comme tout signée du studio Pie in the sky (Ponkotsu Quest).

Assurément, il s'agit là de la petite sucrerie indispensable de la saison ! Avec son Arakawa grimée en vache (elle-même parfois incarnée en Marie-Antoinette dont elle parodie le célèbre apophtegme « s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche », vous avez une idée de l'humour de la série), Nobles paysans s'assure de captiver son auditoire par une vulgarisation haute en couleurs. Les épisodes sont très courts (comptez quatre minutes, pas une de plus !) et centrés sur plusieurs spécificités de l'agriculture. Le lait pour le premier épisode, les pommes de terre pour le deuxième…
Outre la dimension parfaitement divertissante de l'anime, on ressort de chaque épisode avec la sensation d'avoir appris l'essentiel de thématiques forcément plus complexes qu'elles n'en ont l'air. L'une des bonnes idées est d'ailleurs d'avoir actualisé certaines informations, le premier épisode n'hésitant par exemple pas à évoquer l'impact de la pandémie sur la production laitière.

Pour autant, il faut bien avouer que la série se distingue avant tout par son humour. Si celui-ci est encore assez éloigné de la dimension « pipi-caca » qui semble rythmer le manga d'origine (source : des avis lus ici et là), il ponctue à merveille les nombreuses informations factuelles sur l'état de l'industrie agricole, quand il n'en est pas directement le vecteur. On pense notamment à cet aparté sur le goût du lait, rendu variable selon les saisons ou la qualité de la nourriture (et de l'eau !) ingurgités par les vaches, ou sur le tri des pommes de terre.
Cette énergie visuelle, on la doit notamment à Yûtaro Sawada (Inui-san!), jeune réalisateur également responsable du scénario, et à Ayane Matsumoto, une story-boardeuse ici responsable du character-design et de la direction de l'animation. Une animation assurément incisive et idoine pour accompagner la densité du script et contribuer à la réussite de cette amusante comédie.