Le guide des anime de l'hiver 2023
Maniac par Junji Ito : Anthologie macabre

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Junji Ito Maniac: Japanese Tales of the Macabre (ONA) ?
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L'histoire

Sortie tout droit de l'imagination de Junji Ito, le maître du manga d'horreur, cette sélection de contes est des plus bizarres, troublantes et terrifiantes.

 

Maniac par Junji Ito : Anthologie Macabre est diffusé sur Netflix depuis le 19 janvier 2023.


Comment était le premier épisode ?

Joan Lainé
Note :

Maniac par Junji Ito : Anthologie Macabre, en voilà un titre long pour le nouvel anime adapté des mangas de Junji Ito, grand maître de l'horreur. Après Gyo et Junji Ito "Collection" (si on inclut son OAV en deux parties dédiée à Tomie), il s'agit du troisième anime consacré aux mangas de l'auteur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il était attendu. Car si Junji Ito a souvent été adapté de bien belle manière en film live, il n'en est pas de même pour l'animation. Gyo s'éloignait beaucoup trop du travail de l'auteur, l'anime était revisité à la sauce teen movie. De son côté, Junji Ito "Collection" était au contraire bien trop fidèle aux mangas d'origine. Ce qui donnait lieu à une adaptation assez plate, lisse et ne comprenant pas forcément la recette du maître du manga d'horreur.

Produite au sein du Studio DEEN et diffusée par Netflix, cette nouvelle itération des mangas de Junji Ito est l'œuvre de la même équipe que Junji Ito "Collection". Peut-être apprendront-ils de leurs erreurs et auront-ils plus de budget pour mieux rendre hommage au mangaka< ? Quoi qu'il en soit, Maniac est une série de 20 épisodes adaptant des histoires courtes de Junji Ito. On retrouve donc exactement la même équipe aux mêmes postes, à savoir Shinobu Tagashira à la réalisation et au design des personnages, Kaoru Sawada à l'écriture, Yūki Hayashi à la musique ou encore Hozumi Gôda aux effets sonores.

Dès le premier épisode de Maniac, les doutes se confirment. L'équipe fait exactement la même erreur que lors de Junji Ito "Collection". C'est-à-dire en commençant avec un premier épisode qui adapte une histoire comique, et non horrifique. Ce qui n'est pas ce que le public attend de Junji Ito, ce n'est pas représentatif de ses mangas. De plus, comme pour la série précédente qui commençait avec un épisode sur Sôichi n'étant pas l'initial, le Studio DEEN s'enfonce dans l'erreur en adaptant Séance de spiritisme qui est le deuxième chapitre de L'étrange fratrie Hikizuri. Un très mauvais choix de départ à bien des égards qui semble devenir leur marque de fabrique...

L'étrange fratrie Hikizuri est une série de nouvelles mais ce sont des comédies horrifiques grotesques à l'image de Sôichi et non des mangas qui font peur ou provoquent le malaise. Malgré ses qualités, on est loin des récits emblématiques de l'auteur. L'anime nous plonge dans cette famille Addams à la sauce Junji Ito au sein de laquelle vivent des frères et sœurs tous plus bizarres les uns que les autres. Le grand frère, qui fait sembler d'aller travailler, invite une jeune femme passionnée de fantômes à l'étrange demeure familiale puis lors d'une séance de spiritisme.

On s'enlise dans le grotesque, genre que maîtrise parfaitement Junji Ito, autant au niveau de l'humour que de l'horreur. Malheureusement, n'est pas maître qui veut, et le Studio DEEN se perd dans une adaptation qui manque de saveur. Ce premier épisode est bien trop plat, les décors ne bougent pas, l'animation est statique, le doublage en fait des caisses pour rattraper les carences au point qu'il sonne faux. Le plus dommage est que la réalisation n'est pas inspirée du tout malgré quelques jolis plans et effets visuels qui fonctionnent. Elle est pauvre, elle se contente de suivre le manga case par case en ne prenant jamais de liberté. C'est assez triste de constater qu'il n'y a aucun progrès depuis Junji Ito "Collection". Heureusement, le matériel de base, bien que pas représentatif de Junji Ito, sauve ce premier acte de Maniac.


Guillaume Lasvigne
Note :

Une nouvelle anthologie adaptée des nombreux récits de Junji Itô ? Près de cinq ans après Junji Jitô : Collection, Netflix nous propose douze nouveaux épisodes qui tentent de restituer l'ambiance si particulière des histoires du maître de l'horreur. Toujours sous l'égide du Studio DEEN et de son réalisateur Shinobu Tagashira, cette nouvelle livraison est déjà visible en intégralité sur la plateforme américaine avec à son compte quelques-uns des personnages emblématiques du mangaka. Citons pêle-mêle Tomie, Soïchi ou les enfants Hikizuri, les protagonistes du tout premier épisode de la série.

A première vue, on aurait eu tendance à estimer que cette nouvelle saga ne servirait que de hors-d'œuvre au mieux sympathique à Uzumaki, l'adaptation très attendue du manga Spirale par l'excellent Hiroshi Nagahama (Mushishi, Aku no Hana). C'est au final ni plus ni moins que l'impression qui se dégage de ce pilote, qui navigue entre ruptures de ton vaines, personnages – volontairement – insupportables et un rythme en dents de scie.
Les enfants Hikizuri donc, ce sont six orphelins aux personnalités aussi diverses que marquées, chacun plus ou moins hystérique à sa manière (la palme revenant bien sûr à l'horrible cadette Misako). Tandis que l'aîné feint de faire bonne figure en prétextant travailler – il passe en réalité ses journées à se la couler douce – il rencontre une photographe atypique puisque celle-ci s'intéresse aux fantômes. Elle se laisse ainsi naïvement inviter à une séance de spiritisme visant à invoquer les parents de cette famille pas banale, qui s'avèrera être une supercherie avant que le jeune Hitoshi ne vienne y mettre du sien.

Déjà à l'origine du character-design de Junji Ito : Collection, Tagashira (qui en est aussi le réalisateur, rappelez-vous) parvient une nouvelle fois à nous plonger dans l'univers si familier du mangaka. C'est l'avantage d'avoir comme matériau d'origine un univers avec autant de personnalité : il est aisé d'en décalquer les aspects les plus évidents et clairement, les personnages en font partie. Pour autant, manga et média audiovisuel ne parlent pas nécessairement la même langue. Cela se ressent notamment lors des crises de Misako, pénible à vouloir en démolir notre télévision dans la série lorsque cela nous impacte de manière plus subtile lors de la lecture. Ce premier épisode offre ainsi un sentiment de trop plein, un excès présent dans le manga, mais qui jouait une nouvelle fois sur un format court et avec la fragmentation propre au support.

Déjà miné par une mise en scène et une animation plutôt statiques, ce début de Maniac par Junji Itô est une succession ininterrompue de hurlements. Littéralement, par le biais des personnages qui offrent cela dit une séquence très drôle à l'épisode. De manière plus abstraite ensuite, par un anime qui ne cesse d'exacerber sa singularité, hélas peu artistique dans l'immédiat et jamais glauque.
Mais on le rappelle, il s'agit là d'une anthologie et cette mise en bouche ne saurait à elle seule condamner les onze épisodes suivants. On opte pour le bénéfice du doute !


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