Le guide des anime de l'automne 2024

Mecha-Ude: Mechanical Arms

Le collégien Hikaru voit sa vie bouleversée lorsqu'il rencontre Alma, une créature extraterrestre ayant l'apparence d'un bras mécanisé. Pourchassée par un groupe qui convoite sa puissance, Alma trouve refuge auprès d'une organisation de rebelles, ARMS. Le bras mécanique n'a alors d'autres choix que de fusionner avec Hikaru, entraînant le jeune garçon dans une incroyable aventure…

Mecha-Ude: Mechanical Arms est diffusé sur Crunchyroll.

Guillaume Lasvigne
Note :

Dans le genre de micro-événements imprévus, c'est peu de dire qu'on ne misait pas une cahouète sur un récit à base de bras mécaniques qui se mettent sur la tronche. Vu de loin, Mecha-Ude n'avait pas vraiment des allures de bonne surprise de la saison et même après visionnage, on se permettra toujours de ronfler gentiment face à une histoire pas très intéressante ni originale, et qui se termine d'ailleurs par la scène post-ending la plus caricaturale possible. Oui mais voilà, il y a comme toujours une histoire et la manière de la raconter. Et à ce compte-là, on tient ici un anime qui s'en sort de fort belle manière.

Il y a de faux-airs de ZOM 100 dans l'ambiance générale qui se dégage du titre. Du character-design ultra-efficace de Terumi Nishii (hélas plus connue pour sa réinterprétation particulière des personnages de Saint Seiya pour l'adaptation Netflix, que pour son rôle de directrice de l'animation sur certains épisodes de Jujutsu Kaisen par exemple) à ce personnage autocaractérisé comme banal et qui se retrouve impliqué dans un contexte extraordinaire qui le dépasse, en passant par l'humour du titre (parfois simplement incarné dans des entrées et sorties de champ), il y a une énergie là-dedans qui nous ramène à celle du brillant premier épisode de la série susmentionnée. Toutes proportions gardées bien sûr, et on sera évidemment d'accord que le rapprochement pourra être fait avec bien d'autres séries. Toujours est-il que la comparaison m'a effleuré plus d'une fois, à raison ou non. Même dans l'action pur jus, si Mecha-Ude ne supporte pas la comparaison en matière de gestion de l'espace ou d'intensité, on retrouve une recherche similaire de poses-clés impactantes qui offrent, mine de rien, une vraie attractivité au divertissement.

Et il fallait au moins ça pour permettre à l'anime de se distinguer. Non pas que tout l'aspect narratif soit à jeter. La série possède, derrière ses personnages archétypaux (qui ne demandent qu'à être développés, notez) et ses mécaniques éprouvées, un vrai humour comme on l'a dit, et potentiellement des personnalités tout aussi rigolotes. Côté intrigue en revanche, on est face à un postulat qui nous en bouge une sans faire bouger l'autre. Alors qu'il contemplait la ville, Hikaru assiste à un événement qui le mènera à découvrir… une main mécanique et dotée d'une âme et de parole, qui viendra fusionner avec la capuche de sa veste. Celle-ci est activement recherchée par une jeune fille qui, elle, possède deux bras mécaniques et tout aussi bavards pour l'aider à tabasser les méchants, et qui souhaite récupérer la main en question. Viennent se greffer à cela (vous l'avez ?) le propriétaire originel d'Alma (le petit nom de la mimine) et d'autres supposés antagonistes dont les motivations restent encore bien floues.

Bref, Mecha-Ude ne manque pas d'arguments ! On doit la réussite de cette démarche à une femme, à savoir la réalisatrice Okamoto, fidèle du studio TriF, qui produit l'anime. Pour peu que la suite conserve la même énergie, Mecha-Ude est un outsider automnal à prendre très au sérieux.

Damien Hilaire
Note :

Encore un projet qui revient de loin ! Mecha-Ude c'est à l'origine une campagne Kickstarter qui avait réussi son objectif d'un épisode pilote plutôt agréable. Mais rien ne disait qu'une série complète serait mise en chantier. Nous voici 10 ans après les débuts de ce projet qui a depuis eu droit à un manga sur LINE. Mecha-Ude est resté pur, chose rare dans le milieu, l'équipe d'origine n'a pas bougé et leur structure est restée petite, ce qui explique qu'il aura fallu autant de temps pour avoir la série.
TriF Studio est une boite format modèle réduit, avec un nombre limité d'artistes externes sur la prod. Notons toutefois que le projet a fini par attirer de sacrés talents puisqu'on trouve à la musique Hiroyuki Sawano et Terumi Nishi au chara-design. La réalisation est toujours de Sae Okamoto, qui cette fois a pu déléguer l'animation (alors qu'elle avait solo animé tout l'épisode pilote) pour se concentrer sur la réalisation. Du côté des seiyû on a aussi de sacré pointure avec Tomokazu Sugita dans le rôle du mécabras principal, accompagnant Toshiyuki Toyonaga dans le rôle de Hikaru. L'héroïne Aki est interprétée par Yû Shimamura et le grand méchant par la légende Romi Park. Un casting inchangé depuis l'ONA qui montre que le projet Mecha-Ude avait déjà de solides appuis et une bonne notoriété déjà à l'époque. Alors est-ce que la série valait l'attente ? Nous allons vite le savoir.

Hikaru est un jeune lycéen sans histoire, un peu effacé, qui a du mal à s'affirmer et s'inquiète du regard des autres. Un soir qu'il est juché sur son vélo, il voit un énorme rayon d'énergie s'envoler vers le ciel puis un objet retomber au milieu de la ville. Le lendemain, il cherche des infos sur le phénomène mais il semble être le seul à en avoir été témoin. Pourtant il est persuadé d'avoir vu quelque chose, il va pousser la curiosité si loin qu'il va finir par trouver ce qu'il cherchait, un bras mécanique conscient, amnésique et pourchassé par la société Kagami et la mystérieuse organisation ARMS.

Première chose qui frappe avec Mecha-Ude : son design. Le style choisi est très lisse, avec des couleurs vives sans aplat qui donnent l'impression d'une production avec peu de moyens. Peut-être vrai au départ, sûrement moins désormais, la série propose un style roots qui détonne de la production habituelle. Pourtant la recette est en revanche très classique, un prémisse de shônen plutôt basique. Mais le concept en revanche est déjà plutôt original, avec un duo humain/bras-robot surprenant. Le plus étonnant en fait c'est l'animation. Car Mecha-Ude réussit très bien son mix 2D/CGI. Cela est dû au fait que leur incrustation est finalement peu visible, grâce à la direction artistique en brut de décoffrage. La série se permet d'avoir une animation plutôt proprette qui n'a rien à envier à d'autres productions du moment. On est sur un début accrocheur et solide, si tant est qu'on est pas rebuté par la DA au look amateur. Reste à voir comment la série se développe dans les épisodes à venir.