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Asahiro Kakashi (So I'm Spider, So What?) loue la « vulgarité » de l'univers de Mushoku Tensei

posté à par Kim Morrissy
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Dimanche, Asahiro Kakashi, qui dessine l'adaptation en manga des romans So I'm a Spider, So What? (Kumo desu ga, Nani ka?) d'Okina Baba, a posté sur Twitter un long message – devenu populaire sur la plateforme – qui loue notamment l'univers et la qualité de narration de Mushoku Tensei: Jobless Reincarnation. Il fait particulièrement l'éloge de « l'affirmation de la vulgarité » et, en toute conséquence, de la représentation de la sexualité dans une autre culture.

Voici notre traduction du thread dans son entièreté :

Regarder l'adaptation en anime de Mushoku Tensei m'a confirmé qu'il s'agit bien d'un roman de chez Shôsetsuka ni Narô ainsi que d'une œuvre un peu excentrique. Je vais essayer de vous expliquer ce qu'il y a de si remarquable à son sujet.

L'excentricité de Mushoku repose sur son « affirmation de la vulgarité ». Les histoires qui sont sorties par la suite tendent à alléger, inconsciemment sans doute, les représentations sexuelles, peut-être parce qu'elles sont délibérément employées pour attirer les lecteurs. Toutefois, dans le cas de Mushoku, le sexe est représenté franchement, dans la réalité de la chose. Les parents qui ont un enfant et en veulent un deuxième passent à l'acte tous les soirs, et les membres de la noblesse n'hésitent pas à passer à l'acte avec une domestique en face d'un enfant.

Bien qu'il n'y ait pas de grandes différences, ce n'est pas « si c'était comme ça, ça serait bien » mais plutôt « c'est comme ceci que cela se passe » ; ce ne sont pas des scènes érotiques conçues pour satisfaire un désir. Il n'est pas question de partir de son désir pour refaire des scènes érotiques opportunes, mais de concevoir une culture et sa sexualité, fictive, dans un endroit issu du sens commun qui a été imaginé à partir de l'histoire de l'humanité. Bien sûr, il y a certains fétiches personnels, mais le fait qu'ils soient décrits sans adage est atypique.

En tout cas, lorsqu'il est question du sens moral représenté dans les œuvres fictives, on a tendance à vouloir leur faire porter les valeurs de l'ère moderne ; mais lorsqu'il est question du sexe, on a tendance à être sur la réserve. Quand on y pense, si on veut représenter une culture pareille à celle du Moyen-Âge, il n'y a aucune échappatoire au sexe. Mushoku décrit ses scènes de façon modeste. On y trouve même des descriptions de femmes se masturbant. C'est parce que le titre est sérialisé gratuitement qu'il a été en mesure de passer outre ce tabou.

Le protagoniste, un cas désespéré, n'a pas ses traits négatifs mis en valeur. Ses défauts ne sont pas effacés pour devenir quelque chose d'acceptable. D'une façon qui lui est propre, sans espoir, il a des remords quant à ses actes et a du mal à vivre sa vie d'une meilleure manière. En conséquence, il est « accepté ». Je pense que cette perspective « d'accepter quelqu'un, avec tous ses défauts » est ce qui fait défaut à notre culture actuelle dans les médias.

Rudeus mûrit. Toutefois, son essence de pervers d'âge mûr ne change pas. Malgré cela, il est autorisé à mener une vie qui « porte ses fruits ». En ce sens, il y a un message de pardon envers les autres. C'est l'antithèse de ce genre de haine qui pousse les gens à haïr et isoler quelqu'un en raison du désespoir qui l'anime. Même si je pense que certains ressentiront une haine viscérale envers un vulgaire pervers, le thème de cette œuvre est que même quelqu'un de cette trempe peut être pardonné.


J'ai peut-être trop écrit, mais je pense que tout cela est dans l'esprit de cette maxime bouddhiste selon laquelle les personnes dans le péché ont plus besoin encore du salut que les personnes bonnes.

En janvier, Rifujin na Magonote, l'auteur de Mushoku Tensei s'était exprimé sur la nature perverse de son protagonsite, déclarant : « il y a beaucoup de personnes qui n'acceptent pas que, dans Mushoku Tensei, le protagoniste conserve ses traits pervers après sa réincarnation. C'est la même chose dans l'œuvre originale. Mais ce n'est pas comme s'il avait des regrets quant à son autre vie où il était un pervers. C'est pour cela que dans l'isekai il ne se dit pas nécessairement « Je vais mener une vie sérieuse ! Cela signifie que je vais arrêter d'être un obsédé ! » ».

L'anime est sorti le 11 janvier à minuit. Il est en France disponible sur Wakanim :

"Ici, je vais me transcender !" Un anonyme de 34 ans, célibataire endurci, reclus et au chômage se fait écraser par un camion peu après avoir été chassé de la maison familiale. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se réveilla bébé dans un monde d'épées et de magie ! Rudeus, comme il s'appelait désormais, jura alors de réussir sa deuxième vie et de tirer un trait sur l'immonde déchet qu'il avait été 34 ans durant. Dès son jeune âge, il nouera de nombreux liens dans ce nouveau monde, notamment une solide amitié avec trois fillettes, avant de partir pour une aventure aussi palpitante que périlleuse. Une seconde chance lui a été accordée... et elle ne sera pas de tout repos !

Le premier volume de cette série de romans est sorti en avril 2014. En 2019, elle a été classée 8e dans le Kono Light Novel ga Sugoi! du tankōbon. Le manga de Fujikawa est sorti dans Comic Flapper (Kadokawa) en octobre 2014. Les romans et les mangas se sont vendus au Japon a plus de 2 millions d'exemplaires au Japon en octobre 2018. Le manga est en France disponible chez Doki-Doki.

L'adaptation en manga des romans So I'm a Spider, So What? est sérialisée sur le site Young Ace Up de Kadokawa. Le neuvième tome a été publié le 10 octobre. Les mangas et les romans dénombrent un total de 1, 2 millions d'exemplaires imprimés. Une adaptation en anime est arrivée le 8 janvier dernier.

Sources : Twitter de Asahiro Kakashi via Otakomu


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