EX-ARM : interview avec Yoshikatsu Kimura et Sôma Saitô

par Kalai Chik,
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Avant-même la sortie de l'anime EX-ARM, Yoshikatsu Kimura, son réalisateur, et Sôma Saitô, comédien de doublage, ont livré leur expérience de ce projet, préparant les fans à ce qu'ils vont bientôt découvrir ; à l'occasion de la Virtual Crunchyroll Expo, qui s'est tenue ce week-end.

Pour rappel, Yoshikatsu Kimura a fait ses débuts à la réalisation d'anime avec ce projet ; et Sôma Saitô incarne le rôle du protagoniste, Akira Natsume. La série est adaptée du manga de Shinya Komi et HiRock, un titre disponible en France aux éditions Delcourt/Tonkam :

Année 2030, sur le port de Tokyo. Un groupe doté de l'« EX-ARM » n°08, attaque la policière Minami Uezono et sa co-équipière androïde Alma, alors infiltrées dans la transaction de l'« EX-ARM », arme inconnue. Jouant le tout pour le tout, nos deux compères vont-elles réussir à initialiser l'« EX-ARM » n°00 qu'elles ont dérobé à leurs assaillants ?!

Avant de vous proposer l'interview avec les artistes, notre équipe vous livre ici un compte-rendu de ce panel, qui a été présenté par SIobhan Sullivan. L'échange a commencé avec une présentation, faite par Sôma Saitô, de son personnage Akira. L'artiste révèle qu'en tant que consommateur de mangas, il avait mis la main sur le titre original afin de se préparer pour son rôle – et qu'il a été happé par le scénario au point de lire toute la série.

Kimura quant à lui est revenu sur les coulisses de ce projet, expliquant que l'équipe de production cherchait un réalisateur de format live-action pour gérer l'animation CG car celui-ci serait le plus amène de comprendre l'action dans une atmosphère en 3D. Kimura a tout de suite été intéressé– même si son expérience dans le domaine de l'animation était plutôt nulle – malgré tout, son travail de réalisateur au studio Production I.G lui assuraient un minimum de connaissance. Il a ainsi géré ça comme il l'aurait fait pour un film en live-action – plutôt que de devoir faire des préparatifs spéciaux propres aux animations.

Bien sûr, la plupart des adaptations de ce genre implique le scénariste original et l'illustrateur ; et Kimura a promis à HiRock et Shinya Komi que l'anime resterait fidèle à leur œuvre originale – il leur a toutefois demander leur aval pour créer des éléments originaux ; ce qui lui a été accordé. Une manière de surprendre les fans du manga d'origine qui sauront apprécier quelque chose de nouveau à l'écran.

Sur une note similaire, Kimura a toujours voulu travailler sur une œuvre d'animation – ce projet a donc représenté une opportunité à la fois inédite et familière. L'un de ses objectifs consistait à proposer des scènes d'action jusqu'à présent jamais vues dans des anime - ceci grâce à différentes techniques de production. L'un des aspects différant drastiquement du live-action est l'absence de gravité – et la liberté qui en découle – dans l'animation. Si dans une scène live il paraît non-naturel voir forcé de parler en plein affrontement, dans la réalité d'un anime cette action est tout à fait normale. L'un des défis d'EX-ARM repose sur l'absence de corps physique d'Akira – ce qui aurait été difficile à traduire en live-action mais facilement adaptable en anime.

Kimura, dans les scènes d'action, s'est fixé pour objectif d'impliquer le spectateur de manière à rendre la scène plus vibrante – il livre ainsi l'existence de scènes d'action complexes qui ne sont pas communes dans le domaine de l'animation. Ces scènes incluent le contact physique entre deux personnes lors d'un désarmement ou la complexité dont un EX-ARM serait libéré et mis-à-feu.

Suite à cela, l'attention s'est de nouveau portée sur Saitô, qui s'est exprimé sur les relations entre Akira et ses amis – ainsi que sur l'étrange situation dans laquelle il se retrouve. Comme beaucoup de protagonistes d'anime, il est un adolescent normal qui se retrouve, suites à diverses circonstances, dans une situation extraordinaire. Puisque, dès le début, Akira ne se retrouve être plus qu'un cerveau, il ne peut pas concrètement mener à bien des actions physiques (comme tourner sa tête) mais peut le faire « mentalement ». L'immersion a été telle pour le comédien de doublage qu'au terme de ses sessions d'enregistrement il se sentait « frais et libéré ».

Les deux artistes se sont également livrés sur leur propre expérience avec la technologie, et Saitô a avoué, en plaisantant, qu'il devait émettre des ondes électromagnétiques car il fait souvent planter les appareils électroniques – ce qui ne l'empêche pas d'apprécier les prouesses technologiques. Il est un grand fan de SF et est très excité de faire partie de ce projet. Kimura quant à lui porte un regard très pratique sur ces évolutions technologiques : pour pouvoir rester à la page, il est nécessaire d'être impliqué. Il y a beaucoup de machines dans EX-ARM qui n'existent pas dans notre monde, ce qui a en conséquence levé un certain nombre de problématiques – le son produit par les machines, notamment, ou encore comment communiquer avec les autres êtres qui ne disposent pas, en 2030, de corps physiques.

Êtes-vous un fan du manga original et, si oui, qu'avez-vous pensé en apprenant l'arrivée d'une adaptation en anime ?

SÔMA SAITÔ : Lorsque j'ai auditionné pour le rôle, je ne connaissais pas vraiment le titre. Mais, après avoir été engagé, j'ai commencé à lire le manga sérieusement et j'ai été si pris par l'intrigue que j'ai tout lu. L'univers avait l'air si ambitieux, avec pourtant de la place pour des scènes comiques bien équilibrée et, en plus, des scènes de combat si cool que j'ai juste été happé. Ces scènes de combat devraient être encore plus exceptionnelles dans l'anime, je vous invite donc à guetter sa sortie.

Avez-vous pu trouver des similitudes entre Akira et d'autres de vos anciens rôles ?

SÔMA SAITÔ : J'évite généralement de comparer les personnages pour leur trouver des points communs. C'est parce que j'ai l'impression que chacun d'entre eux est différent. Ils ont leur propre passé et leurs caractéristiques, et je veux les comprendre en tant qu'individu. Si je me retrouvais dans la terrible situation à laquelle il fait face, je choisirais probablement de fuir. Et rien que pour ça, je pense qu'Akira est admirable.

Qu'est-ce qui vous lie à ce personnage ?

SÔMA SAITÔ : Il se pense être quelqu'un d'effrayé par la technologie qui mène une vie mondaine ; mais il est en réalité très courageux et prompt d'esprit. En plus de cela, il ne tombe jamais dans l'arrogance. En fait, il tient du personnage standar. Je pense qu'il a également al chance d'être entouré de bons amis et camarades (même si ceux-ci lui attirent des ennuis). Je n'ai pas l'habitude de donner vie à des personnages si directs, aussi jouer son rôle a été pour moi une expérience rafraichissante.

A quoi avez-vous été particulièrement attentifs lorsque vous avez auditionné pour Akira ?

SÔMA SAITÔ : J'ai auditionné après avoir lu le manga. Je n'avais pas beaucoup de lignes à interpréter, je me suis donc concentré sur les variations. J'avais également quelques répliques où j'étais physiquement connecté à Alma, et je me souviens m'être dit que si j'obtenais le rôle, j'allais probablement devoir doubler Alma lorsque je serai en elle.

Quel est l'élément le plus difficile dans le doublage d'Akira ?

SÔMA SAITÔ : Akira est juste un lycéen normal, donc au début j'ai essayé de faire en sorte qu'il ne sonne pas trop « cool », comme s'il portait déjà le poids du monde sur ses épaules. Aussi, même si ce n'était pas vraiment difficile de mon côté, dans l'histoire, il y a des moments où Akira se synchronise avec Alma et nous devons parler simultanément – j'ai été impressionné par le degré de professionnalisme de Kito Akari et la manière dont elle s'en est sortie.

Quelles sont les trois meilleures qualités d'Akira ?

SÔMA SAITÔ : Le fait qu'il est le courage de venir en aide à ceux qui en ont besoin, il est suffisamment généreux pour être là pour les autres ; et il est un bon cuisinier. S'il est un personnage très standard, il peut, étonnement, être très héroïque et courageux.

Qu'est-ce que vos fans, qui vont ont entendu dans d'autres rôles et ne sont pas familiers avec l'univers d'EX-ARM, peuvent attendre de votre voix en tant qu'Akira ?

SÔMA SAITÔ : Akira se considère comme un lycéen banal,mais lorsque l'histoire démarre il se retrouve dans le rôle du protagoniste, de quelqu'un qui doit protéger et aider les autres. J'espère que les fans apprécieront le Akira cool lorsqu'il combat, ou lorsqu'il est géant et qu'il parle avec Minami.

Si vous vous retrouviez subitement dans le monde de EX-ARM, que ferirez-vous différemment d'Akira ?

SÔMA SAITÔ : Je n'essaierais probablement pas de sauver le monde comme il le fait. Comme c'est dans le futur, je pense que j'essaierai d'utiliser les dernières technologies. Elle pourrait être si poussée par rapport à maintenant que ça serait comme utiliser de la magie. Qui est son pire ennemi ?

SÔMA SAITÔ : C'est une question difficile. Autant pour les personnes connaissant la série que pour ceux qui la découvriront via l'anime et qui se retrouveront immerger pour la première fois dans l'univers d'EX-ARM et se demanderont qui ou quel est le pire ennemi. Nous attendons nous aussi de finir les enregistrements. Apprécions tous ensemble la série ! Je vous invite vraiment à la regarder à sa sortie !

Interview avec le réalisateur Yoshikatsu Kimura

L'anime EX-ARM, un Crunchyroll Original, marquera vos débuts en tant que réalisateur d'anime. Qu'est-ce qui vous a amené à travailler sur ce projet ?

YOSHIKATSU KIMURA : L'animation est faite en 3D, et les réalisateurs de live-action gère habituellement un espace en trois-dimension. Comme je correspondais à ce type de production et que j'ai une expérience des séquences d'action, on m'a contacté pour être le réalisateur.

L'anime a été retardé de sa date de sortie initiale, comment vous et votre équipe vous êtes-vous adaptés aux difficultés liées au COVID-19 ?

YOSHIKATSU KIMURA : Nous avons commencé par les tâches qui peuvent être accomplies en solo, comme les cuts et le storyboarding. Une fois que le système de travail a distance a été mis en place, nous avons pu tenir des réunions virtuelles avec chacune des équipes de production et avons avancé à notre rythme, en fonction de ce que nous pouvions faire.

Vos autres œuvres incluent des films d'action comme High-Kick Girl et Laughing Under the Clouds. Vous êtes vous appuyé sur ces expériences pour adapter cet anime de SF ?

YOSHIKATSU KIMURA : Oui, je me suis aidé de mes expériences. Pour produire l'action de cette œuvre, j'ai invité dans le staff une équipe et un réalisateur spécialisés dans l'action pour les storyboards – qu'ils ont produit comme il l'aurait fait pour un format live-action. L'anime 3D a été produit en se basant sur les éléments d'un film. Je suis très fière du réalisme rendu dans les scènes.

Comparé à vos précédentes œuvres, quels ont été les défis auxquels vous avez dû vous mesurer pour réaliser un anime ? Est-il plus difficile d'adapter une histoire en anime ou en live-action ?

YOSHIKATSU KIMURA : Je ne peux pas vraiment comparer ces deux médiums car ils reposent sur des fondations très différentes. Dans le format live-action, vous prenez une situation qui se déroule sous vos yeux, ou une scène ou un événement, et vous l'enregistrer pour en faire un film. En conséquence, le résultat dépend de ce qu'il se passe dans ladite situation. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de l'animation. Lorsqu'on commence une œuvre d'animation, nous avons dû nous soucier de la durée exacte de chaque cut dès la phase de storyboarding. Comme ce projet mixe 2D et 3D, l'animation ne peut pas fonctionner si la durée de chaque cut n'est pas rigoureusement précise. Comme je l'ai dit plus tôt, le format live-action dépend de la situation, donc on peut décider de la durée des séquences après le tournage, et ne pas pouvoir procéder ainsi a été une barrière pour moi. Aussi, pour les scènes où je ne pouvais pas exprimer la caméra par les sketchs du storyboard, j'ai créé des storyboards live-action, déterminé ainsi les durées exactes, et ai fourni les informations à l'équipe. J'ai utilisé les techniques de production que j'ai appris des séries live-action, et j'espère qu'elles apporteront un cachet ce projet.

Qu'est-ce qui vous a amené à choisir Sôma Saitô pour incarner Akira ? Comment est-ce de travailler avec lui – et avec le reste des comédiens ?

YOSHIKATSU KIMURA : Le protagoniste de la série, Akira Natsume, n'a pas de corps physique. Il est une machine confinée dans un cerveau de titanium. Comme le personnage apparaît sous diverses formes, je voulais que sa voix traduise un fort sentiment de justice, de la passion, et c'est pour cela que j'ai choisi Sôma Saitô. Il se retrouve dans la situation que traverse son personnage, au point d'en pleurer dans certaines séquences. Je pense que personne d'autre que lui n'aurait été capable d'incarner un rôle si difficile où l'humanité doit être exprimée même si le personnage en question n'a pas de corps.

En parlant d'humanité, Mikako Komatsu, qui incarne l'officier Minami Uezono, est celle que l'on retrouve le plus dans son personnage. J'ai pu ressentir la propre humanité de Mikako dans son personnage alors qu'elle lutte contre sa propre tristesse pour aider le héros avec son propre sens de la justice et sa positivité. J'avais l'impression que des fleurs fleurissaient à chaque session d'enregistrement, et je pense que les spectateurs ressentiront ce sentiment en regardant la série.

J'ai également émis des requêtes difficiles à Akari Kitô. Elle incarne Alma, l'androïde qui apprend petit à petit à devenir humaine. Comme je l'ai déjà dit, Akira apparaît sous plusieurs formes, et son âme entre parfois dans le corps d'Alma. Dans ces cas-là, Akari devait jouer le rôle d'Akira, mais en tant qu'Alma. Et on parle de plusieurs scènes, pas juste d'une ou deux répliques ! Cela n'aurait pu être possible sans la parfaite compréhension des rôles et le talent d'Akari Kitô. Je suis très reconnaissant envers les membres du casting qui ont su insuffler vie à chacun de leurs personnages.

Pour les fans du manga, qu'aimeriez-vous qu'ils retiennent de l'anime ?

YOSHIKATSU KIMURA : J'imagine que c'est de voir retranscrit à l'écran les mouvements et visuels qu'ils s'étaient imaginé. L'un des moments clefs serait sans doute lorsque « EX-ARM » active ses capacités. Le deuxième serait sans doute les scènes de combat riches en action. La troisième serait Akira, Minami, Alma, et les autres personnages que les comédiens ont su incarner. Nous avons également utiliser quelques éléments secrets non révélés dans le manga pour l'anime. Nous avons rempli les 12 épisodes de la série avec des éléments intéressants du manga ! J'espère que vous apprécierez la série !


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