Interview : l'artiste Lightning renaît de ses cendres avec son nouvel album

par Delphine Maurette,
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A l'occasion de la sortie de son nouvel album, Pheonix, nous avons pris le temps d'échanger avec Lightning, afin de discuter de ce tout nouveau projet, de l'actualité, et de l'avenir. Sans plus attendre, voici le résultat de cet échange.

Avant toute chose, pourrais-tu te présenter en quelques mots aux auditeurs qui ne te connaîtraient pas ?

Lightning : Je suis guitariste, chanteur et compositeur. J'ai commencé ma carrière en 2015 en signant pour le label kirakira records, au Japon. Depuis, j'ai eu la chance de jouer de partout dans le monde – dans le cadre de conventions ou bien de performances dans des salles de concert. J'ai également travaillé avec le label japonais NIPPON CROWN (Gackt, Band Maid) en travaillant notamment avec la chanteuse japonaise Lechat.

Artiste indépendant, ta carrière inclut plusieurs singles et albums – et tu as récemment ouvert ton propre label, V-Noise. Ces activités te permettent-elles d'en vivre ? As-tu d'autres formes d'activités professionnelles ?

Oui je vis de ma carrière d'artiste. Le label que j'ai créé, V-Noise, me permet de structurer mes propres activités événementielles et promotionnelles, en tant que Lightning. Il n'est pas destiné à d'autres artistes.

Ton tout nouvel album, Phoenix, s'étend sur quinze morceaux – ce qui est assez conséquent. Comment se passe la création d'un tel projet ?

A la base, ce projet devait prendre la forme d'un EP de cinq titres sur lequel j'ai commencé à travailler en janvier dernier, avec pour objectif de le conclure en mai. Mais, au fur et à mesure de son élaboration et aux termes de réflexions, je me suis dit qu'il risquait de passer inaperçu et qu'il serait plus pertinent de travailler sur un album. Aussi, depuis mes débuts, j'ai fait la rencontre de plusieurs artistes – et, en qualité d'artiste solo, je peux me permettre de travailler avec différentes personnes au gré de mes envies. Cela me donne la possibilité de créer différents univers, de proposer des mélanges intéressants. En travaillant, entre autres, avec Ne-chan-san, Kai, Inaki, Rinch et Miree, je peux aujourd'hui proposer un projet plus gros et, je l'espère, plus vibrant.

Cela répond à la question que j'allais te poser ! Il y a en effet, dans cet album, beaucoup de featuring – Tai Wuang et Sasha de Starrysky, Miree avec qui tu avais déjà fait une collaboration, Kai, Inaki & Westie Seb, ou encore Ne-chan-san, parmi d'autres. Outre, donc, cette possibilité de toucher à d'autres univers, y a-t-il d'autres motifs derrières ces collaborations ?

Travailler avec des artistes d'horizons si variés me donne accès à une plus grosse force de diffusion : je peux toucher un public plus large et cela me donne également la possibilité de découvrir d'autres univers et artistes. On l'a déjà mentionné, mais j'ai pu travailler avec Miree, qui a une communauté assez importante et qui a même travaillé avec Netflix. Proposer un morceau avec elle a pour moi été une expérience enrichissante.

Cet album, j'imagine, a été élaboré – du moins en partie – pendant cette étrange période que nous traversons avec le nouveau virus COVID-19. Est-ce que le confinement et les nouvelles mesures sanitaires ont eu des impacts ?

C'est une question intéressante. Sur la conception même, inconsciemment, peut-être – ne pas pouvoir sortir… Ça te met dans un état de création différent de l'ordinaire. Mais en revanche comme je suis plutôt solitaire et que je ne sors pas vraiment, la situation ne m'a pas trop touché sur un plan personnel.

Au niveau de la promotion, par contre, la situation est plus difficile : pas de concert, pas de contact avec les fans… J'imagine que l'album n'aura pas le même impact dans ce contexte que s'il était sorti au cours d'une période « normale ». J'aurais normalement dû me produire dans le cadre de la convention Paris Manga cette année, qui a, comme on le sait, été annulée. En résumé, pour répondre à ta question, la pandémie n'a pas trop impacté la création de mon album mais a en revanche sévèrement attaqué sa promotion.

J'allais y venir également. En s'écartant un peu de l'album, on imagine assez facilement les difficultés entraînées par la pandémie – notamment avec l'impossibilité de se produire sur scène, comme tu viens de le dire. Mais y a-t-il des effets « positifs », comme notamment des collaborations « en ligne » plus facile, des rencontres virtuelles favorisées ?

Absolument pour le virtuel ! C'est grâce à cela que j'ai rencontré Miree, durant le premier confinement. C'est en me demandant comment affirmer ma présence sur les réseaux et en me questionnant sur différentes manières de promouvoir l'album que nous sommes entrés en contact. En revanche, les autres artistes avec lesquels j'ai travaillés sur Phoenix, je les connaissais d'avant.

Je dirais quand même que le confinement t'oblige à tout reconsidérer. Il m'a poussé à repenser la gestion de mes réseaux, à me questionner sur l'avenir. Je vais d'ailleurs être plus présent sur YouTube. Si tu veux percer, perdurer ; il faut t'adapter, tu n'as pas le choix.

Quand tu dis « plus présent » sur YouTube, quels projets as-tu en tête ?

Je ne peux pas dire que ça va être à un rythme régulier, mais j'envisage de poster au moins une vidéo par semaine sur ma chaîne, que ce soit face caméra ou en publiant mes expériences de tournées et de concerts. Je pense également poster des vidéos spéciales où je joue de la guitare – car je suis avant tout guitariste de base. Je veux vraiment faire vivre ma chaîne YouTube. Oh, et j'allais oublier (rires) je vais également poster des clips avec mes guest !

As-tu quelques anecdotes à raconter sur l'album ? Une chanson plus personnelle que les autres, peut-être ?

C'est une bonne question. Mhm... Toutes les chansons ont un sens pour moi. Elles s'inspirent de ma vie personnelle. Le nom de l'album en lui-même a une signification, car, cette année, en plus des préoccupations culturelles liées à la pandémie de la COVID-19, j'ai également traversé sur le plan personnel des difficultés. Le titre lui-même traduit cette idée, bien qu'un peu clichée, que cette année j'ai réussi à surmonter tous ces obstacles pour renaitre de mes cendres. Quant aux anecdotes, je dois avouer que bien que l'album porte le titre Phoenix, la chanson éponyme est la dernière que j'ai écrite. L'album devait s'intituler, comme la chanson, Dualité – mais celle-ci était un peu trop sombre pour l'image que je voulais transmettre. Ainsi, deux semaines avant que je ne parle de l'album sur les réseaux, j'ai bouclé la chanson Pheonix.

Au début, tu n'étais qu'à la guitare – et avec le temps, tu es passé au micro, délaissant même les paroles en anglais pour des textes en français. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?

Quand j'ai commencé en 2015 personne ne voulait me suivre – je veux dire par là que parmi les membres du groupe dans lequel je jouais, à la Réunion, personne ne voulait m'accompagner dans l'accomplissement de mes rêves. Aucun d'entre eux n'était prêt à tout quitter… Et je ne voulais pas me priver de cette opportunité et de rester bloqué à cause de cela. J'ai donc décidé de partir en solo et de commencer ma carrière – c'est comme cela que j'ai commencé à chanter. Mais ce n'est pas ce que je sais faire de base, et je ne me considère toujours pas comme un chanteur accompli.

Quant à la question de la langue, j'ai commencé par l'anglais au début en pensant que cela toucherait plus de monde… Mais en fait, je me suis rendu compte que la langue n'avait pas tellement d'importance. Cela peut paraître surprenant, mais si on prend l'exemple de la K-pop, par exemple, qui cartonne à travers le monde – on ne peut pas dire que ce soit à cause des textes, car une minorité de personnes comprend le coréen. On peut également nommer le groupe Tokio Hotel qui avait connu un succès fou à l'époque – et de même, tout le monde ne parle pas allemand. Tout cela, c'est parce que la musique est comprise et ressentie de tous. Ce n'est pas parce que c'est en anglais que cela va mieux fonctionner.

Aussi, comme l'anglais n'est pas ma langue natale, j'ai très vite été limité dans ma création, du point de vue du sens et de l'inspiration de mes textes, après quelques morceaux. Mes propos sont plus authentiques en français car je suis plus libre de mettre des mots sur des émotions. Je déteste l'idée de copier des tendances qui existent ou d'imiter d'autres artistes en mixant anglais et japonais. Je suis français je n'y peux rien, autant chanter en français.

Question un peu plus générale, quelles sont tes influences ? Et tes musiques du moment ?

Mes influences sont des classiques du rock japonais, avec en tête X Japan, la base ; mais également Luna Sea, L'Arc-en-Ciel, Dir-en-Grey, miyavi…

Concernant mes musiques du moment… J'avoue que je n'écoute pas du tout de nouveautés. Et j'en parlerai plus en détail dans une prochaine vidéo traitant de l'histoire du visual-kei, mais je n'arrive pas, dans ce genre musical, à apprécier les nouveaux groupes qui arrivent – ils sont à mes yeux un peu tous similaires, portant plus d'importance à l'esthétique qu'à la musique en elle-même. En tout cas pour mes goûts. Je continue, depuis quinze ans, à vibrer sur les mêmes chansons de Luna Sea – un peu moins celles de diru.

J'imagine que tu as entendu parler de Demon Slayer – qui connait un succès phénoménal au Japon. LiSA, qui interprète l'opening de l'anime et du film, est elle aussi en tête des ventes. Envisagerais-tu de reprendre l'un de ces génériques ?

Mhm….. Les covers, vraiment, ce n'est pas mon truc – à moins qu'on m'en fasse la demande, comme avec Re: Take. Mais j'avoue que je réfléchis de plus en plus à en faire, notamment pour ma chaîne YouTube. Ce n'est donc pas impossible que cela arrive.

C'est un peu différent, Kage Sama AMV, qui a une chaîne sur YouTube, a utilisé ma chanson Memories pour proposer une AMV de l'anime Demon Slayer.

Un petit mot pour la fin ?

Merci à Anime News Networks pour l'interview ! Je vous invite à écouter mon nouvel album, très éclectique avec des morceaux pop/rock/électro/rap, dans différentes langues – espagnol, anglais, japonais, français – et espère que vous vous y retrouverez !

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