Le guide des anime de l'hiver 2020
Sorcerous Stabber Orphen

Préféreriez-vous lire cet article en anglais ? oui
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Sorcerous Stabber Orphen (TV 2020) ?
Note de la communauté : 3.3



Qu'est-ce que c'est ?

Notre histoire prend place sur un ancien continent où prospèrent aujourd'hui les humains, en lieu et place des dragons des temps anciens. Le jeune Krylancelo Finlandi vit avec sa sœur Azalie à la Tour du Croc, un institut d'apprentissage de la sorcellerie, mais un jour, Azalie est maudite et disparaît. Krylancelo se lance alors dans un voyage afin de la retrouver. Cinq ans plus tard, désormais nommé Orphen, il exerce illégalement l'activité de prêteur. Un jour, avec le dénommé Volkan, il se rend chez les Everlasting, une arnaque autour du mariage de leur fille aînée en tête…

Sorcerous Stabber Orphen est diffusé sur Wakanim le mardi à 16 h.


Comment était le premier épisode ?

Bruno De La Cruz

Note :

Ahlala… Orphen ! Une rapide étude prouve que l'anime ne compte que deux fans en France : votre rédacteur ici présent, et sa responsable éditoriale que je ne citerai pas même si elle s'appelle Mélanie. Blague à part, le retour d'Orphen n'était pas vraiment attendu, mais ce n'est pas une surprise : le monde de l'industrie pioche souvent dans le passé pour remplir les plannings. Et il arrive que des succès mitigés d'une ancienne époque fasse peau neuve et réussisse (mais attention, les contres exemples existent...).

Sorcerous Stabber Orphen était une production très modeste, menée par Hiroshi Watanabe (monsieur Slayers), en 1998. La production de J.C Staff permettait de proposer une série fantastique/médiévale (avec ses dragons, ses mages et ses invocations) très fraîche et agréable à suivre, notamment grâce à la classe de son héros aussi torturé que beau gosse, Orphen. On note d'ailleurs que si tout ça est arrivé en France (chez Dybex), on n'a jamais eu la saison 2 (snif...), au contraire du jeu (un Action-RPG un peu mou du genou) localisé sur Playstation 2 (mais disponible en anglais seulement).

Qu'attendre de cette nouvelle adaptation du roman ? Peut-être de voyager un peu dans le passé d'Orphen, assez éclipsé dans la saison 1. Le reste ne surprendra personne, tant il s'est écoulé des dizaines de série fantastique depuis (et déjà, à l'époque, Orphen n'avait rien d'avant-gardiste). Alors il serait déjà pas mal d'assister à un spectacle agréable, avec le même humour (symbolisé par un duo de frère devant de l'argent à Orphen) et un peu d'action. Des informations que j'ai pu avoir, l'anime a mis bien plus de temps que prévu pour sortir. Il y a eu plusieurs reports, espérons que le résultat ne morfle pas trop. Si J.C.Staff aide toujours, c'est le studio DEEN qui est en charge de l'animation (et les dernières productions de DEEN sont critiquables) mais la présence de la star Reiko Yoshida au script a déjà montré son efficacité : l'épisode un montre les variantes avec la première version, tout en proposant vite les bases du récit (une histoire d'amour, dans le fond).

Techniquement ce sera assez pauvre, j'en ai bien peur, mais l'opening est joli (celui du premier anime est super cool). Le chara-design de l'animateur Takahiko Yoshida (Yowamushi Pedal) reste dans le ton de l'illustrateur, et la réalisation est confiée à Takayuki Hamana, que l'on verra sur Arte. On verra si ce sont des acteurs capables d'amener des amis talentueux à signer quelques scènes, mais je ne mettrai pas une pièce. Sur ce 1er épisode, l'action est tout à fait correcte, mais on connaît assez la théorie de l'épisode vitrine (un bel épisode pour vous aguicher, puis tout fout le camp) donc soyez vigilants. Enfin, la bonne nouvelle concerne la présence de Showtaro Morikubo pour récupérer son rôle d'Orphen. Avec un peu de nostalgie, on peut passer un bon moment !


Damien Hilaire

Note :

Orphen le sorcier noir est de retour ! Sorcerous Stabber Orphen est une série de fantasy qui comme Slayers a marqué les années 1990 avec une trentaine de tomes, deux séries par JC Staff pour une cinquantaine d'épisodes au total. Bref, un monument et ce bien avant l'explosion du light novel. Pour les 25 ans de la licence, l'auteur écrit un préquel qui est toujours en cours, basé sur la vie d'Orphen quelques années après avoir quitté la tour de Croc.
Nous sommes en 2020 et le projet d'Orphen est confié non plus à JC Staff mais à Deen ! Avec Takayuki Hamana (Library War, Kemono no Souja Erin ou les derniers films Nanoha) et Reiko Yoshida (K-ON! et Violet Evergarden entre autres) pour adapter les 20 tomes de la série en 13 épisodes ! Est-ce que c'est une bonne idée de faire si court ? Il est évident que la série est là pour promouvoir la nouvelle saga de romans, on peut même se demander si cela adaptera tout où s'ils auront l'outrecuidance de refaire comme beaucoup faisaient il y a 10 ans, une non-fin incitant à aller acheter les livres pour savoir la suite. Ce serait malvenu pour le public international et notamment français qui n'a pas accès auxdits livres...

L'histoire commence à la tour de Croc. Notre jeune héros Krylancelo découvre son professeur au sol et son amie, visiblement mal en point, est devant l'autel de l'église, en sanglots. Elle lui intime de détourner le regard mais il ne peut le détacher de la scène. Azalie est en train de se transformer, sa main se couvre déjà d'écailles alors que le maléfice la défigure, lui arrachant des hurlements tandis que son corps mute pour devenir un gigantesque dragon. L'expérience a échoué, Azalie est devenue un monstre qui s'enfuit sous les jets de sortilèges des sorciers de la tour et les yeux effarés de son ami.
Cinq ans plus tard, le professeur Childman se réveille dans la tour de Croc alors qu'à Totokanta, Krylancelo, désormais Orphen, tente de mener sa barque tant bien que mal en poursuivant deux nains qui lui doivent de l'argent à travers les rues de la ville.

Le décor est posé, on retrouve des têtes connues, découvertes différemment par le passé mais l'essentiel est là. L'épée, Azalie, les jumeaux, Majic, gravitant tous autour d'Orphen bien entendu. Les couleurs sont plus claires que par le passé, et les longs plans fixes de l'époque ont laissé la place à de l'animation plus soignée. Une scène en particulier sort du lot, où Orphen invective les deux nains voleurs, l'animation des poses, des expressions du visage et de la gestuelle passe d'une expression à l'autre avec fluidité et beaucoup de talent. Ça peut paraître peu spectaculaire mais en soi la character animation c'est tout un art trop souvent négligé au profit de l'action grandiloquente. Mais de l'action on en aura c'est certain, il reste à voir sous quelle forme. D'autant que Deen n'est pas en odeur de sainteté depuis l'affaire Seven Deadly Sins, donc s'ils réussissent à prouver qu'ils sont capable d'animer correctement Orphen, l'ire du public descendra peut-être. Dans l'immédiat, l'épisode 1 est sympathique, mais il faudra confirmation pour trancher.


Pa Ming Chiu

Note :

Au sein de la Tour de Croc, le jeune Krylancelo découvre son maître à terre et son amie Azalie, en sanglots et en train de se transformer en un dragon monstrueux. Elle a à peine le temps d'évoquer une expérience ratée et le pouvoir d'une épée qu'elle n'est déjà plus elle-même. Sous sa nouvelle forme, elle cherche à s'enfuir, et alors que des sorciers tentent de lui jeter des sorts pour la stopper, elle est sauvée par un puissant contre-sort de Krylancelo, qui reste fidèle à son amie malgré sa métamorphose.
Quelques années plus tard, Krylancelo se fait à présent appeler Orphen et est considéré comme un sorcier raté. Cependant, sa route va à nouveau croiser celle d'Azalie et l'histoire vas se répéter…

Fleuron de la fantasy des années 1990 avec Les Chroniques de la Guerre de Lodoss, Slayers (l'anime hein, pas le groupe de trash métal), Bastard!! ou Berserk (qui est moins tombé dans l'oubli que les autres), Orphen le Sorcier Noir fait son grand retour dans une nouvelle série animée !
Cela fait bien plaisir de retrouver un character design typique de ces années-là, avec des formes de yeux plus travaillés et variés, des traits et des coupes de cheveux plus anguleux et des nez plus marqués. La réalisation est par contre un cran au-dessus des anciennes séries en termes de qualité d'animation. La scène où Orphen combat à mains nues des sorciers est particulièrement remarquable avec son animation très fluide et ses chorégraphies qui font mal.
En revanche, la narration et le reste de la mise en scène sont plus discutables. La présentation de certains personnages par simple panneaux de noms fait qu'on a déjà oublié qui est qui à la fin de l'épisode. Si ce procédé, déjà fort peu adroit de base, peut quand même fonctionner avec les connaisseurs du matériau originel, il ne peut que perdre les nouveaux-venus.
On passera aussi sur l'inélégance du plan de Krylancelo qui repense à son amie en courant avec une image fixe (qui aurait éventuellement pu fonctionner en image subliminale, mais moins avec un fondu enchaîné comme c'est le cas ici dans son contexte), histoire d'insister lourdement sur son affection pour elle dans un moment qui n'en avait pas franchement besoin.
Mais le plus dérangeant est en fait le retour d'Azalie qui manque de mise en avant et de dramatisation. C'est comme si elle n'était pas partie en fait. Tant et si bien qu'on peut carrément avoir la sensation que l'introduction ne s'est pas déroulée quelques années en arrière mais en parallèle des événements actuels. Cela peut d'ailleurs être encore plus perturbant si on ne comprend pas tout de suite ou si on ne sait pas que Krylancelo et Orphen sont la même personne (il est pourtant intéressant que ce ne soit pas trop explicite dans un premier temps et il y avait moyen de jouer encore plus sur l'évolution du personnage). On a beau avoir un panneau « 5 ans plus tard » juste après l'opening, cela ne suffit pas à compenser le côté bancal de la temporalité induite par la maladresse de la mise en scène.
Le tort de celle-ci est finalement de ne pas savoir quand lâcher ou prendre la main du spectateur.


EmmaNouba

Note :

Serait-ce dans les vieux pots que l'on fait la meilleure confiture ? Eh bien, on peut le dire ! Un peu de magie et de monstres, le tout mâtiné de moines, et l'on replonge dans ce classique des années 1990 avec curiosité. Avis aux nostalgiques, même si l'on est quand même bien loin des Chroniques de Lodoss et autre séries cultes. Alors voyons ce que vaut ce comeback du sorcier noir, censé fêter le quart de siècle de la licence, dont les mangas n'ont pas eu droit à une édition française. Attention, pas de reboot de la série, mais une nouvelle histoire, un préquel autour du héros au cœur brisé.

La délicate mission a été confiée au studio Deen (qui a eu de belles heures du temps lointain de Patlabor), avec tout de même le soutien de J.C.Staff (qui avait commis la première série). La réalisation du manga de Yoshinobu Akita et Yuuya Kusaka est assurée par Takayuki Hamana, qui n'est pas le premier venu et s'est fait notamment la patte tout de même sur Ghost in the Shell: Arise et du Psycho-Pass. Reiko Yoshida (Arte, Blue Exorcist, Digimon Adventure) signe le script et c'est rassurant : c'est tout de même la scénariste du sublime long métrage A Silent Voice. Côté chara-design, on verra si l'on peut se fier à Takahiko Yoshida (Time Bokan 24), et à Kazuhiro Arai (Breakers, FLCL Progressive) pour la direction artistique. On peut dire que le studio a mis le paquet et le premier épisode reflète cette qualité. Il sent bon le vintage, mais avec un petit coup de ripolinage visuellement bien agréable.

Azalie aurait dû écouter les grands. Il ne faut pas toucher les objets magiques. Du coup, la belle se trouve transformée en dragon, bien méchant et totalement incontrôlable. Alors que les moines de la Tour du roc tentent de l'abattre, son amoureux Krylancelo ne l'entend pas de cette oreille. Sorcerous Stabber Orphen se déroule dans un monde entre la fantasy et le contemporain, le jeans côtoyant la robe de bure, les décors mariant gothique et modernité. Après un opening très efficace, on retrouve notre héros, cinq ans après son coup d'éclat. Il s'est fait viré des sorciers après son intervention malheureuse, qui tente de récupérer son argent auprès de deux frères, des mômes recherchés par la police royale, incarnée par une femme flic, assez maladroite. Sorcier, Orphen l'est toujours mais son cœur est lourd, et il vit au jour le jour de petites combines pas toujours très honorables. Pendant ce temps-là, la dragonne sévit toujours et les sorciers continuent à la traquer. Orphen ne l'a pas oubliée et leur rencontre va se révéler à nouveau détonante. Quand on dit qu'il ne faut pas jouer avec les objets tranchants…

Sorcerous Stabber Orphen, pour l'instant, est une réussite, même si l'on se demande comment les 20 tomes vont pouvoir tenir dans 13 épisodes. C'est drôle, vif, bien fichu. Pourvu que cela dure !


mettre en favori/partager avec : short url

montrer la version originale [en] de cet article

cet article a été modifié depuis qu'il a été originalement posté; voir l'historique des changements.

retour à Le guide des anime de l'hiver 2020
La saison en avant-première: page d'accueil / archives