Le guide des anime de l'été 2022
Fuuto PI

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FUUTO PI ?
Note de la communauté : 4.5



Qu'est-ce que c'est ?

À Fuuto, plus connue sous le nom de Windy City, des êtres mystérieux appelés Dopants font des ravages en utilisant les dangereuses Mémoires Gaia. Cependant, il existe aussi des justiciers qui utilisent les Mémoires Gaia pour combattre ces criminels. Shôtarô Hidari et son partenaire Philip tiennent une agence de détectives. Ils enquêtent sans relâche sur les crimes commis par les Dopants et les humains transformés en monstres. En dernier recours, ils peuvent aussi se transformer en Kamen Rider W !

FUUTO PI est diffusé sur Crunchyroll le dimanche à 18 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Elle était attendue ! C'était une des séries qui devait démarrer tard dans la saison et la voici désormais disponible. Il s'agit bien entendu de FUUTO PI, adaptée du manga du même nom sorti en France chez Michel Lafon et basé sur la licence Kamen Rider, en particulier Kamen Rider W (dite double), une déclinaison récente de la formule du créateur originel Shôtarô Ishinomori qui est écrite par nul autre que Riku Sanjô, le même que pour Dragon Quest : La Quête de Dai !
Ce n'est d'ailleurs pas le seul gros nom de cette série puisqu'au monster design un des plus célèbres illustrateurs japonais, Katsuya Terada, également mangaka derrière Saiyukiden mais surtout connu pour son style exhibant une fantasy détaillée et crue, à l'apparence outrancière et au style nerveux.

FUUTO PI est donc la suite/spin-off se déroulant dans l'univers de Kamen Rider W avec son duo de héros détective privé et Kamen Rider à leurs heures. L'adaptation est signée du Studio KAI, un studio plutôt récent, fondé il y a moins de cinq ans par une branche de la société publicitaire ADK qui possède le studio Gonzo depuis 2016 dont le Studio KAI a récupéré plusieurs licences dans la foulée de sa création.
La série est réalisée par Yousuke Kabashima, chara-designer, animateur et directeur de l'animation émérite qui passe pour la première fois à la direction d'une série. L'adaptation de l'histoire de Sanjô est gérée par Tatsuto Higuchi, scénariste de Revue Starlight ou encore de Cross Ange.

Shôtarô est détective dans la ville de Fuuto, une métropole tournant autour du vent et de son énergie où il se passe parfois des trucs étranges. Hard boiled dans l'âme, Shôtarô peine à atteindre cet idéal incarné par son maître aujourd'hui décédé. Il fait équipe avec un mystérieux partenaire appelé Philip qui ne sera pas trop présent dans l'épisode. Alors que Shôtarô traîne sur les docks, il reçoit un coup de fil de son agence, un client le demande. Sur le départ, il tombe sur une femme particulièrement envoûtante et sensuelle semblant user d'un langage tendancieux. Mais tandis qu'il décline ses avances, elle disparaît dans la minute. Il retourne à son agence, intrigué, et finit par découvrir que son client cherche à retrouver cette mystérieuse inconnue qui s'autoproclame sorcière.

Ce premier épisode adapte fidèlement le chapitre 1 du manga, ce qui est un rythme plutôt lent pour un anime sachant qu'il y a à l'heure actuelle 12 tomes sortis. La production est plutôt propre, la mise en scène s'inspire de la production tokusatsu avec notamment une caméra très libre qui fait tantôt du survol en plan zénithal ou des plans found footage. Pour ce qui est de l'animation, c'est plutôt tranquille, il y a une bonne incrustation de la CGI quand elle est présente et la 2D se défend plutôt bien dans l'ensemble. Pour un studio aussi jeune, Kai s'en tire correctement pour une production qui est quand même attendue. Reste que le final de l'épisode laisse un peu sur sa fin car il ne conclut pas l'affaire mais il est possible que la série se permette des choses que Kamen Rider W ne pouvait pas notamment à cause de la différence de public. Là où FUUTO PI est un seinen du Big Comic Spirit, Kamen Rider W est une série du bloc Super Hero Time du dimanche matin, dédié à la jeunesse.
Nous pourrions donc être surpris, FUUTO PI est à surveiller au moins pour ça.


Guillaume Lasvigne
Note :

Le cinquantième anniversaire de l'illustre franchise Kamen Rider débute sous les meilleurs auspices. Avec son adaptation du manga FUUTO PI, suite directe des événements de la série Kamen Rider W, le jeune Studio KAI (Super Cub) semble être en capacité de se faire un nom. Car au vu de ce premier épisode à la fois prenant et joliment produit – on attend évidemment d'en voir plus pour se montrer plus optimiste encore – , la série a réuni autour d'elle une équipe talentueuse. Citons pêle-mêle Tomoyuki Aoki aux décors, Takeshi Shimura à la photographie ou Hiroyuki Taiga au mechanical design. L'ending a quant à lui été storyboardé par Tatsuyuki Nagai, réalisateur célébré d'Ano Hana.

Même ceux qui ignorent tout de Kamen Rider et de ses très, très nombreuses itérations n'ont pas à s'en faire. Le scénariste Tatsuto Higuchi et le réalisateur Yôsuke Kabashima ont vraisemblablement eu à cœur de privilégier l'ambiance de cet univers à l'énonciation verbale et directe de son fonctionnement. Background animation en images de synthèse, quelques plans d'ampleur (chez Kai, on sait ce qu'est une focale), iconisation au top et mise en valeur de ses différents environnements sur une musique jazzy, ce premier épisode se pare de codes qu'un public international identifiera mieux que ceux propres au tokusatsu. Avant même de nous mettre face aux (différentes ?) transformations des protagonistes, FUUTO PI se présente dans ce premier épisode comme une simple enquête policière nappée de fantastique.

Les profanes dont je fais partie pourraient même être surpris par la sensualité exacerbée de la série. Une sensualité toute féminine, sans surprise, entre une « sorcière » à la poitrine forcément généreuse (le plan poitrine aura rarement aussi bien porté son nom) ou un personnage cambré à l'extrême pour le seul plaisir de le représenter de la sorte. Mais soyons honnêtes, on est loin du fan service de bas étage dont l'industrie abuse souvent : à l'image de l'humour ou de l'usage fait de la 3D, le résultat global est équilibré et sait ne pas abuser des bonnes choses. Si Tokime envoûte son spectateur, c'est avant tout parce qu'elle est un personnage dont c'est la fonction. Elle répond donc aux canons de beauté (caricaturaux) de notre époque dans une démarche esthétique qui peut s'entendre au-delà de la lassitude qu'elle peut provoquer.

Pour peu que ce premier épisode incarne la note d'intention du studio, FUUTO PI devrait savoir homogénéiser son mélange de polar/fantastique/érotisme/tokusatsu/humour/action. C'est d'ailleurs moins son intrigue, sans surprise, qui captive durant ces vingt-cinq minutes inaugurales, que la succession harmonieuse de ses composantes. Si Kabashima et son équipe parviennent à étoffer l'atmosphère de Fuuto et accompagner intelligemment les spectateurs qui ignorent tout de la franchise, alors FUUTO PI pourrait bien se révéler l'un des indispensables de cette saison estivale.


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