Le guide des anime de l'automne 2023
KamiErabi GOD.app

par l'équipe éditoriale d'Anime News Network,
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L'histoire

L'ultime bataille divine a commencé ! Des lycéens doivent utiliser leurs pouvoirs uniques pour s'affronter et obtenir ainsi le titre très convoité de "Dieu". Mais alors que chaque combat devient plus malhonnête que le précédent, des alliances se forment et des trahisons se succèdent. Qui sortira victorieux et s'emparera du trône divin ?

KamiErabi GOD.app est diffusé sur Crunchyroll.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Wow mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Le projet est proche du monstre de Frankenstein qu'était cette purge de Gibiate. On a vraiment tous les ingrédients réunis. Un artiste renommé au chara-design, puisque c'est Atsushi Okubô qui s'en occupe (et ça se voit), avec un réalisateur pas sorti de nulle part, Hiroyuki Seshita en l'occurence. Seshita on le connaît parce qu'il a bossé longtemps avec le studio Polygon Pictures, c'est donc un spécialiste de l'animation en CGI. Dernière cerise sur la tarte à la merde, le projet est écrit par JIN, connu pour Kagerô Daze, le tout chapeauté un grand nom En Vogue, Yoko Tarô, créateur de la saga Nier. Sur le papier on peut se dire cool, autant de talent ça va forcément donner quelque chose de bien ? La réponse est généralement décevante, surtout quand la production est faite comme sur Gibiate par un studio inconnu sorti de nulle part. Ici il s'agit d'UNEND, la boîte montée par Seshita parce qu'il avait peur de s'encroûter à Polygon Pictures et qu'il voulait level up sa technique 3D. Bon ben c'est pas sur KamiErabi que ça sera fait ! De toute façon, quand le Studio Orange existe, je sais pas comment il peut se dire que KamiErabi a un semblant de potentiel et d'intérêt.

L'histoire suit celle de Goro, un lycéen qui se sent impuissant à agir et frustré de ne pouvoir rien faire pour changer les choses. Après avoir vu un chat se faire rouler dessus par un camion devant une foule de piétons indifférente, il finit par rentrer chez lui et découvrir sur son téléphone une appli cheloue qui va lui demander ce qu'il veut et il va machinalement répondre faire des trucs salaces avec son crush à sens unique de l'école. Et il va être exaucé, un peu contre son gré, dans un état de panique générale loin de ce qu'il aurait souhaité.
Suite à cet événement, une créature type mini-fée va lui dire qu'il doit participer à une battle royale pour devenir Dieu. Et la suite, bah c'est lui qui se retrouve à affronter son crush qui était aussi une participante de la bagarre.

Je ne vous dis pas comment ça finit mais ça n'est pas très intéressant et super gênant. La série réussit à être cringe et malaise sans réussir à être assez gore pour être fun. Du moins ça doit être gore, à supposer, mais les limitations techniques ne rendent pas la violence des événements. Par contre on est très gêné par cette séquence où le héros se masturbe devant son crush en état d'hypnose. On est à la limite du viol, en tout cas c'est pas consenti et même le héros semble désemparé par la situation qu'il subit tout autant. C'est glauque.
C'est vraiment difficile en plus de ne pas y voir un rip-off encore plus mauvais de ce qu'a été Mirai Nikki, qui était déjà pas incroyable. Alors oui, on reconnaît le style de Ohkubo de loin, mais la 3D ne lui rend pas hommage, l'écriture de Yokō Tarō n'est pas spécialement remarquable ici. Les décors sont plutôt pauvres, la texture des modèles CG trop datée. C'est la catastrophe industrielle de cette saison à moins d'une vraie surprise, mais n'est pas TATSUKI qui veut, Kemurikusa ou Kemono Friends avaient d'autres atouts pour sauver leur technique aux fraises.


EmmaNouba
Note :

Découvrir une œuvre originale est toujours un plaisir. Enfin, cela sort de la sempiternelle adaptation, bref, nous y croyons, espèrons. Et parfois, nous tombons de très haut. KamiErabi GOD.app aurait pu être un anime intéressant, mais les points négatifs sont tellement nombreux que franchement, la question qui nous taraude est : que s'est-il passé ?
Pourtant, la réalisation est signée par Hiroyuki Seshita à qui l'on doit le film anniversaire Lupin III vs. Cat's Eye, l'adaptation du manga Ajin, et les chara-designs de Atsushi Ôkubo avec le parti pris de ne mettre en couleur que les héros qui aurait pu sauver la mise, créer une ambiance. Le créateur n'est pas le premier venu, on lui doit tout de même des œuvres telles que Soul Eater et Fire Force. On a du mal à comprendre que son équipe ait été étoffée de Junko Yamanaka (que l'on a vu en bien meilleure forme sur ReLIFE) et Yuki Moriyama (Blame!), tant les personnages sont graphiquement peu aboutis.
Et que dire de Yokô Tarô (NieR:Automata) qui signe le concept original avec jin (Listeners) au scénario. Franchement, on les a connus plus inspirés. Cet anime pourrait n'être que moyen, mais en 2023, il est totalement déplacé et glauque, avec des scènes impossibles à cautionner.

C'est une productiondu studio UNEND, que Hiroyuki Seshita a monté afin de mettre en lumière la 3DCG pour une série de projets et de séries, confiait-il dans un entretien en juillet dernier à ANN. S'il expliquait que tout le monde au Japon détestait cette technique, ce n'est pas avec cette série qu'il va évangéliser ses détracteurs, d'autant que le scénario n'a rien non plus de très original et reprend les codes presque éculés du jeu de la mort.

Gorô Ono, le protagoniste, celui qui est devenu Dieu, prévient que ce qui va suivre n'est pas une belle histoire, une romance, etc. En effet, cela tient plus du cauchemar. Quand débute l'épisode, il prend le soleil sur le toit de son lycée avec son pote. Tous deux ont des chara-designs singuliers (cheveux et yeux bleus ou combo rouge), tout comme la charmante Honoka Sawa. Dès les premiers plans, l'ambiance est posée et le ton sera ecchi. La jeune fille joue la bécasse et le gars le chevalier servant (coucou messieurs les boomers, révisez votre logiciel).
Alors qu'il rentre chez lui et assiste à la mort d'un chat noir, écrasé devant une foule indifférente, nous, spectateurs, ne sommes même pas émus ou horrifiés. Et pourtant il y aurait de quoi. Mais la 3DCG rend tout plat et inconsistant, comme si les personnages étaient dans un rêve et en visionnant, nous n'avons aucune empathie. A part pour nous montrer que Gorô est comme les autres, vu qu'il n'a rien fait pour sauver l'animal, la scène reste cryptique.
Côté famille, il a une mère qui lui parle d'une autre pièce, bref, sa vie n'est pas joyeuse. Le jeune homme passe son temps à fantasmer sur une idole. Quand son téléphone lui indique qu'il a été choisi et doit émettre un vœu… ce qu'il dit va entraîner le moment le plus glauque de la série (et là aussi, les boomers sont aux manettes). Quid du consentement ? C'est un sujet qui n'est pas évoqué que ce soit pour le gamin ou la fille…

Hiroyuki Seshita voulait une série crade et glauque, il est servi, mais elle ne fait pas mouche. Dommage.


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