Le guide des anime de l'été 2019
Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?

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Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks? ?
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Qu'est-ce que c'est ?

« Masato, viens vivre un tas d'aventures avec maman ! » Masato Oosuki est un lycéen qui se retrouve propulsé dans le monde du jeu de ses rêves. Cependant, sa maman Mamako, qui est folle de lui, se tape l'incruste ! Embarquez dans une comédie d'aventure d'un nouveau genre avec une mère pour le moins envahissante ! Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?, adapté d'un light novel, est diffusé sur Wakanim le vendredi à 12 h 30.

Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire

Note :

Un isekai ! Un vrai cette fois. Et clairement pas le moins original. Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks? est un titre qui aurait plutôt tendance à faire fuir les gens, déjà qu'à la base les isekai sont en surnombre ce qui pousse à une forme de rejet instinctif du genre, là on te propose non seulement un isekai mais en plus un soupçons de MILF et de complexe œdipien. Y a effectivement de quoi prendre la fuite ! Et pourtant, ce titre est bien plus intéressant et intelligent qu'il n'y paraît mais nous y reviendrons.

Do You Love Your Mom est l'adaptation du light novel du même nom de Dachima Inaka. La série est produite par J.C. Staff et réalisée par Yoshiaki Iwasaki, le réalisateur de, ça par exemple, Zero no Tsukaima ! On s'en souvient, ou on essaye de s'en souvenir, Zero no Tsukaima est un isekai sorti bien avant que ça ne soit à la mode, autant dire que là, il nage clairement dans un univers qu'il connaît. La seule évolution notable entre les isekai pré-2010 et le post-2010 c'est l'arrivée d'internet dans l'équation, allant avec cette vision RPG des univers parallèles proposé.
La série est scénarisée par Deko Akao, qui était derrière Noragami, After the Rain ou encore Amanchu!, et qui aussi dans le staff d'un autre isekai à venir, on en parlera peut-être en temps et en heure. En sachant tout ça on y va confiant ? Pas si sûr. Si effectivement y a un staff visiblement solide, J.C. Staff gère quatre séries en même temps cette saison, il faut donc se demander lesquelles ont été sacrifiées dans le planning au profit de quelle autre. Do You Love Your Mom semble être un projet avec beaucoup de billes placées dessus donc ça devrait pas être cracra mais on va vite savoir !

Masato est un ado ingrat comme tous les ados qui trouve sa mère sacrément collante et gênante. Bref il cherche à la fuir le plus possible au grand dam de celle-ci qui le colle encore plus en pensant qu'elle a fait un truc de travers. Basiquement ça devrait se régler avec le temps mais ils se retrouvent ensemble, envoyés par le gouvernement japonais dans un jeu vidéo. Oui vous avez bien lu, le Dai Nihon numérise nos deux héros et les envoie dans un MMORPG pour qu'ils soient bêta-testeurs. On est donc bien dans un isekai mais où la situation est totalement sous contrôle. Masato et sa maman Mamako se retrouvent donc à devoir agir de concert pour vivre leur meilleure vie dans les mondes virtuels. Oui, ici y a pas de quêtes, on leur dit explicitement qu'ils doivent s'éclater.
Et pour cause, le véritable but caché derrière cette drôle d'histoire, pourrait bien être de réconcilier parent et enfant, un isekai qui se concentrerait non pas sur un self-insert fantasmé du lecteur, mais bien sur une problématique sociale liée à la nouvelle génération, à internet et à la fracture générationnelle qui en a résulté.

Pour l'instant c'est plutôt sympa à suivre, c'est rigolo sans tomber dans la cringe comedy, on est pas mal à l'aise devant son écran, ce qui faisait très peur à la base. Si l'idée c'est de faire comme dans GTO et de parler de chose sérieuse en filigrane d'une comédie un peu lourde, moi je dis banco.


EmmaNouba

Note :

En voilà une idée marrante : se retrouver coincé avec sa mère dans un jeu vidéo ! Un cauchemar pour le jeune adolescent, un peu revêche, Masato, surnommé Chaton, par la charmante et très maternelle Mamako Oosuki. En tant que mère d'un ado avec qui j'aime partager des moments de console, j'avoue que le pitch m'a séduite et que c'est avec enthousiasme que j'ai plongé dans cet anime.
Bon, si Mamako est ravie d'être embringuée dans cette histoire, cela ne fait pas du tout plaisir à son rejeton. Mais comment en sont-ils arriver à casser du monstre de concert ? Grâce à un sondage anonyme lancé par le gouvernement japonais, auquel notre jeune héros, un peu bête tout même, signe de son nom ! Il cherche en effet de nouveaux joueurs pour un jeu en version bêta. Du coup, voilà que débarque l'agente du gouvernement, Masumi Shirase, une belle plante aux cheveux violets, quelque peu sensible aux jeux de mots sur son nom (qui peut signifier carte sim, semble-t-il). Elle envoie le petit gars dans le jeu vidéo de ses rêves un MMORPG, au nom provisoire de MMMMMMMMMPORG ! Le kiff absolu, jusqu'à ce que sa mère ne le rejoigne.
On passe alors par tous les éléments classiques d'un jeu : rencontre avec un personnage guide, le roi du palais de l'arrivée, la création du compte et le premier cadeau : une arme. Masato, affublé du titre de héros normal, va choisir son épée et sa mère, toute badass qu'elle est, ne se formalise pas : elle prend les deux restantes. Avec elle, on sent bien que l'on va bien se marrer.
On a ensuite droit au tutoriel où elle défonce tout alors que son rejeton est tout nul. Rien ne sera comme dans la vraie vie, c'est dit ! Suivra ensuite un grand moment, le passage à l'auberge, lieu classique de recrutement de la troupe de notre héros. Il va comprendre son malheur d'avoir maman à ses côtés ! On s'en gondole d'avance.

Adaptation du light novel écrit par Dachima Inaka et illustrée par Pochi Iid, l'anime tout droit sorti du studio très prolifique, J.C. Staff, compte 12 épisodes. Si l'on est sur anime isekai classique, la mère, même si elle paraît un peu jeunette (mais bon il faut bien attirer le chaland mâle avec un joli minois et une forte poitrine), est le personnage qui va in fine faire avancer le récit. Elle n'y comprend rien au jeu vidéo en général et du coup, l'anime prend le temps d'expliquer les subtilités de gamer. En plus, elle est doublée par Ai Kayano, une seiyû très cotée, ainsi qu'une star de la pop. Elle chante d'ailleurs l'ending.
La réalisation est signée Yoshiaki Iwasaki (Winkle Paradise, Miss Monochrome). Côté graphisme, le chara-design est assuré par Yohei Yaegashi (Food Wars!: Shokugeki no Sōma).

Pour le moment, on ne peut pas trop juger, avant l'entrée dans le jeu vidéo, le trait est extrêmement classique, reste à voir comment va être développé le visuel du jeu vidéo. En tout cas, ce premier épisode de mise en bouche donne bien envie de poursuivre cette aventure totalement improbable !


Bruno De La Cruz

Note :

Voilà, à mes yeux, la série la moins intéressante en matière de production, d'approche. Comme souvent, je ne vais pas m'appesantir sur la thématique de l'anime, qui adapte un light novel, mais intégrer la famille dans le cercle otaku, voilà une idée qu'elle est bonne. Puis ça peut évoquer bien des choses sur la relation mère-fils, le conflit des générations. Je regrette quand même que la mère soit une paire de seins pas très maline.

En tout cas, l'occasion est bonne pour se refaire la cerise, chez J.C. Staff, auprès des observateurs. En réalité, si les amateurs ont évidemment remarqué le downgrade de One-Punch Man 2, le grand public n'en a pas tenu rigueur, et je crois même que l'arrivée de la web gen sur le projet (vous savez, ces jeunes animateurs et animatrices venus du monde entier et reliés par les réseaux sociaux et leur tablette graphique) a fait du bien à la réputation du studio.

Do you love Mom est générique, générique à souhait. La série ne doit sa bonne tenue qu'à l'expérience du vétéran Yoshiaki Iwasaki. L'homme est connu pour avoir porté avec réussite le manga Love Hina à la TV, mais aussi We Never Learn, soit peu ou prou la même came. Pour le reste, on a vraiment l'impression d'avoir vu une telle plastique une bonne centaine de fois : c'est plat, sans aucun jeu sur la photo, le chara-design n'offre aucune âme, le monde de fantasy n'a rien d'unique et je crains que la sous-traitance soit douloureuse une fois passés les premiers épisodes. Il y a vraiment des plans très vilains, et ça bouge peu, si ce n'est quand on met en scène les attaques des personnages (qui vont vite devenir des stock shots). Evidemment, quand il faut faire rebondir la poitrine de la mère, là, y'a du monde. Le sens des priorités... Par contre, ce serait sympa de revoir Ei Aoki, l'animateur des meilleurs séquences One-Punch Man Saison 2, sur le show !

Mais il faut reconnaître que la série tient bien debout. Malgré les limites, malgré une vision de réalisateur un peu courte, le résultat demeure bon et bien mené, parce que le fonds de commerce de l'œuvre reste intéressant et source de situations comiques. La stratégie de la direction semble très claire : miser sur des réalisateurs chevronnés - tel Susumo Kudo (que j'avais bien aimé sur Mardock Scramble) -, capable de porter un show, être économe dans l'animation, et se concentrer sur les scènes d'action (avec l'apport de Tsuneo Tominaga [Naruto, Jojo's, Initial D]). On a donc droit à des story-boards efficaces faisant bien la bascule entre le besoin didactique d'un RPG et l'aspect comédie. En soi, c'est une série qui fait le (JC S)taff. Mais ce sera sans moi.


Alain Broutta

Note :

Ah, l'adolescence, cet âge ingrat. Ce moment où on se fixe de nouvelles valeurs pour prouver aux autres et à soi-même qu'on est devenu un homme, qu'on n'est plus bébé. Quitter les jupons de sa mère en somme, qui passe de la personne la plus cool de l'univers à la plus ringarde en un simple élan d'hormones. Partager le repas du soir, c'est déjà le bout du monde… alors partager une passion commune ? Quelle hérésie !

C'est pourtant ce qui arrive à Masato qui, après avoir répondu à une étude sur les liens qu'il entretient avec sa mère, devient le cobaye d'une expérience vidéoludique inédite (ou presque). Le voilà propulsé dans un MMORPG, paré à vivre de renommée, d'expérience et de monnaie virtuelle… sauf qu'il sera très vite rejoint par sa propre mère, Mamako ! Et si cette dernière est une inculte en jeux de rôle en ligne, le tirage au sort initial lui a offert des compétences de combat bien supérieures à son fils ! Masato va-t-il parvenir à supporter sa mère, ou, plus impensable encore, arrêter d'être un petit crétin et se réconcilier avec ?

Parmi la ribambelle d'isekai produits à la chaîne ces dernières années, voici un nouveau venu : Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?. Egalement connue au Japon sous le diminutif Okāsuki (de okâsan, “maman”, et suki, aimer), cette série de light novel lancée en 2017 a déjà fait l'objet d'un portage en manga, et à présent en anime sous la houlette du studio J.C. Staff. Abordant le genre de manière très convenue avec un ton semi-parodique, le titre tire donc son originalité du fait de la présence de la mère aux côtés du héros. Malheureusement, cette situation initiale tourne très rapidement à vide…

Nous avons affaire à un premier épisode particulièrement bavard, étirant ses séquences de dialogues pour mieux masquer son manque d'ambition dans les rares scènes d'action. Ses effets insistent sur un comique de répétition qui tombe à plat, à commencer par les jeux de mots autour du nom du personnage de Shirase. On sent d'ailleurs que les traducteurs français n'ont pas pu faire grand-chose pour camoufler ce naufrage. De même, la scène d'exposition avec le roi au Palais d'Arrivée semble interminable. La relation mère-fils est quant à elle moins drôle qu'agaçante. Mamako, issue de la “génération NES”, se fait à l'univers bien plus vite que ce que son fils pourrait croire, mais il ne lui accorde pourtant aucun crédit. Mais elle semble par moment prise de crises de stupidité, pour mieux placer un gag inopportun.

Cherchant à surfer sur le succès du moment sans se donner l'air de se prendre au sérieux, Do you love your mom… ? est l'exemple parfait de la fausse bonne idée. En pensant que son postulat se suffit à lui-même, le récit oublie de dépeindre des personnages attachants et un univers accrocheur. Et ce n'est certainement pas la platitude de la réalisation qui viendra sauver les membres. C'est bien gentil les délires d'ados, mais faudrait penser à grandir maintenant !


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