Le Guide des anime de l'hiver 2019
My Roommate is a Cat

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My Roommate is a Cat ?
Note de la communauté : 4.1



Qu'est-ce que c'est ?

Subaru Mikazuki est un romancier timide qui lutte pour garder une vie sociale et aller à la rencontre des gens. Par un heureux hasard, il partage son quotidien avec un chat abandonné qu'il a recueilli dans la rue. Chacun d'entre eux n'a pas vécu des jours très heureux. C'est l'histoire de deux êtres un peu perdus qui vont se reconstruire et dont on partage la vie, tantôt à travers le regard d'un homme, tantôt à travers celui d'un chat. My Roommate is a Cat est adapté d'un manga et est diffusé sur Crunchyroll les mercredis à 18 h

Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba

Note :

Amoureux et passionaria de la race féline, voici une série pour vos mirettes ! My Roomate is a Cat est une série qui propose non seulement de plonger dans les tréfonds du cerveau créatif d'un écrivain torturé, mais aussi de deviner les pensées très terre-à-terre du chat qu'il vient de recueillir. Soit dit en passant, l'animal est d'ailleurs une chatte et elle possède tous les clichés associés, à la gente féminine, mâtinés toutefois d'un comportement typique de nos chers matous. A savoir, qu'elle n'a qu'une idée en tête : manger !

Après un opening drôle et poétique signé par la musicienne kotringo (Dans un recoin de ce monde) intitulé Schrödinger's Cat, le premier épisode débute par une cérémonie funéraire. Subaru Mikazuki, jeune homme très timide, limite agoraphobe, écrivain à succès malgré son âge (23 ans), vient de perdre ses parents dans un accident. Alors qu'il leur rend visite au cimetière, un chat, ni très beau, ni très gros, lui chipe les sushis apportés comme offrande. Et voilà comment le matou rusé réussit à se faire adopter.

Une fois installé chez lui, l'humain va devoir apprendre à s'occuper de lui et le plus étrange n'est pas toujours celui que l'on croit. Entre l'écrivain génial mais légèrement autiste et le chat né dans la rue et habitué à rapiner sa pitance s'instaure une relation assez cocasse, chacun essayant d'apprivoiser l'autre.

Cette adaptation du shôjo écrit par la scénariste Minatsuki Tsunami et illustré par le dessinateur Asu Futatsuya est un anime plaisant et bourré d'humour. Il suit un schéma qui va se répéter à chaque épisode. Dans la première partie, on découvre l'installation du chat dans la maison de l'écrivain, avec comme guide des incidents la voix de Subaru, totalement dépassé par le fait d'être responsable de quelqu'un d'autre que lui et en pleine crise de la page blanche. Grâce au matou, il trouve l'idée de son nouveau roman, et hop, sans souci, se met à son ordi et pond un chef d'œuvre. Gageons que tout ceux qui ont un chat aimeraient bien avoir ce stimulus à domicile !

Entre son éditeur un peu père-poule et son nouveau locataire, le jeune homme navigue au gré de sa créativité. A mi-épisode, c'est au tour de la voix off de la chatte de prendre le relais et de nous raconter la même histoire mais vue de son cerveau de félin. Bon, en fins connaisseurs des chats, on peut douter un tant soit peu de la manière dont la chatte décide de son nouvel humain. Donnons-lui le bénéfice du doute, toutefois ! Ce dispositif d'épisode en deux parties est intéressant et permet la mise en place de quiproquos assez croustillants. Reste à voir comment l'écrivain va arriver à dompter son mini-tigre ou l'inverse !

Côté graphisme, l'équipe dirigée par le réalisateur Kaoru Suzuki colle bien aux dessins originels. Si l'anime reste agréable à regarder, les relations entre Subaru et son nouveau colocataire n'ont pas la saveur de celle du génial et délicat manga Le Vieil homme et son chat, la merveille de Nekomaki.


Damien Hilaire

Note :

Caution fluffy & smooth de la saison, My Roommate is a Cat est l'adaptation d'un manga shôjo par le Studio Zero-G. Zero-G qui vient tout juste de se faire remarquer pour la première fois grâce à leur travail sur Grand Blue l'été dernier.

Et la série aurait dû s'appeler « Comment bien s'occuper de son humain » ! Subaru Mikazuki vient de perdre ses parents dans un accident d'autobus. De nature casanière et farouche, c'est un écrivain à succès qui rejette la compagnie humaine qui le distrait de son travail. En allant rendre visite à la tombe de ses parents, il se fait voler ses offrandes par un chat errant qu'il décide, sur un coup de tête, de ramener chez lui, persuadé qu'il lui donnera l'inspiration. Mais et si ce chat était capable de le comprendre ? Ça n'est bien entendu pas le cas, mais ce chat caractériel est un personnage à part entière dont on entends les pensées, et la jeune demoiselle en a des choses à dire !

Avant d'être recueillie par Subaru, la petite en a vu de toutes les couleurs. Elle a vécu des moments difficiles et s'attacher n'est vraiment pas son genre. Mais puisqu'il lui a offert à manger, elle peut bien lui rendre la pareille avant de partir n'est-ce pas ? C'est le début d'une cohabitation pas comme les autres où chacun va devoir apprendre à apprivoiser l'autre. Mais c'est à se demander qui est l'homme et qui est l'animal dans cette étrange relation. Subaru passe son temps à écrire et ne lui jette pas un regard, il va même jusqu'à oublier de manger ou de dormir ! La pauvre minette n'en a pas fini d'en voir de toutes les couleurs.

Vous avez un chat ? Vous allez complètement vous retrouver dans cette série ! Vous n'en avez pas ? Vous en voudrez un ! Cette série est un concentré de choupitude et n'a que pour seul but de vous faire du bien. C'est tranquille, reposant tout en étant mignon et rigolo, que demander de plus ? Comment ça ? Un scénario ? Ah oui, effectivement, c'est un point qui se discute.

Hé bien sachez qu'il y en a quand même un. Rappelez-vous, au début nous parlions d'un enterrement. Subaru a perdu le peu qu'il avait de famille. Il ne lui reste pour unique rapport social que son meilleur ami, un parasite invasif et extraverti totalement opposé à sa personnalité, et son éditeur avec qui il entretient une relation en dents de scie. Et si derrière tout le kawaii de cette relation peu commune, cette série parlait de reconstruction ? Ce chat est l'occasion pour notre héros de s'ouvrir aux autres, sortir de sa coquille et se confronter au monde, un monde sans ses parents, qu'il a quitté depuis trop longtemps, préférant s'isoler dans sa bulle de confort.

Sur l'aspect technique on est sur une réalisation très classique. Déjà, faut pas s'attendre à de grands moments de folie visuelle. Pour le sakuga, il faudra se tourner vers l'opening qui rappelle bizarrement celui de Sweetness & Lightning dans sa composition dynamique. La série est surtout une comédie slice of life, alors l'animation met surtout l'accent sur les déformations et des petits effets discret qui servent à mettre le doigt sur les émotions des personnages. C'est pas une sauce très compliqué, mais ça relève suffisamment le goût pour qu'on ne pique pas immédiatement du nez devant les épisodes.

Surtout que l'humour en question est plutôt simple et universel. Il joue énormément sur les exagérations de situations et quiproquos. Notamment dans la compréhension entre Subaru et son chat, qui parlent et interprètent leurs actes chacun d'une façon très différente. Et pourtant, même dans leurs erreurs manifestes, ils arrivent en quelque sorte à un terrain d'entente. Et ce, même s'ils ont complètement compris de travers les intentions de leur colocataire ! C'est ce qui est drôle, mais même au-delà de ça, leur relation est touchante.

En définitive, My Roommate is a Cat ne payait pas de mine à première vue mais c'est tout chou. Ça se regarde sans forcer, si possible avec un chat à caresser avec amour posé sur les genoux.


Mékolaï

Note :

Drogue contemporaine très prisée chez les jeunes adultes et phénomène en plein boom sans doute à cause du recul de la communication entre les personnes dû aux nouvelles technologie : le chat. Cette bestiole un peu stupide et douce au toucher permet une foultitude d'interprétations comportementales (majoritairement anthropomorphes) produites par les gens ressentant souvent une certaine solitude. Et au Japon, ce phénomène est plus qu'une pandémie, l'organisation de la société compliquant les rapports interhumains à l'extrême donne lieu à un véritable culte des matous.

Thème surexploité dans de nombreuses séries, souvent très mignonnes et un brin cucul la praline, il s'invite ici néanmoins dans un contexte bien moins chaleureux. Subaru Mikazuki, un jeune écrivain et grand fan de littérature, accessoirement sociopathe et vivant reclus chez lui, vient de perdre ses parents dans un accident de bus. Ouvrant sur les funérailles de ceux-ci, cet anime ne mise pas sur les gratous du bidou du minou d'entrée de jeu… Mais alors qu'il brûle de l'encens sur la tombe de ses parents, Subaru se fait littéralement aborder par une chatte qui n'a pas froid aux yeux, attirée par les morceaux de thon des sushis qu'il avait apportés. Sans trop savoir pourquoi, Subaru décide de la recueillir…

Le ton de la série est délibérément shôjô, drôle mais avec un rythme lent. On prend bien la mesure émotionnelle de l'écrivain et du félin, avec des artifices, des pensées à voix haute systématiques, et une idée géniale pour créer le lien entre les deux. En effet, chaque épisode est coupé en deux parties, comme dans les Drapeaux de nos Pères et les Lettres d'Iwo Jima. On assiste deux fois aux mêmes évènements mais focalisés d'abord du point de vue de Subaru, taciturne, pragmatique et peu enclin a communiquer. Il ne pige rien aux cavalcades absurdes et grognements intempestifs du chat qui vient troubler sa quiétude habituelle ! S'en suit la vision féline, caméra raz du plancher, craintive, analytique, qui éclaire chacune de ses bêtises d'une justification parfaitement cohérente et bienveillante. Car ce chat apporte beaucoup à Subaru, à commencer par l'inspiration pour un nouveau thriller, dont le personnage clef ne sera autre que… Bruno De La Cruz !

Non, bien sûr, ce sera un chat, qu'il aura maintenant tout loisir d'observer, compensant ses lacunes sociales et son incapacité à s'intéresser aux humains à travers ses tentatives de compréhension de l'animal. Soigner la misanthropie avec une boulette de poils, pourquoi pas ? C'est en tout cas sur ce postulat étonnant que la série installe son humour et ses réflexions, et fera évoluer la complicité naissante entre deux grands solitaires qui s'échangent maintenant de la bouffe contre de curieux rituels anti-anxiogènes…

N.d.A. : J'avoue, pour en avoir eu deux, ne plus du tout être intéressé par cet animal I.R.L., et ne prendre aucun plaisir particulier en lisant Chi, une vie de chat. Mais ce contraste surprenant entre la minette candide le héros misanthrope et cinglant m'a instantanément séduit et j'ai adopté cet anime rafraîchissant bien malgré moi !


Bruno De La Cruz

Note :

Voilà un projet monté pour attirer notre sympathie, et la mienne (peut-être qu'un jour je vous révèlerai l'incroyable histoire de Mr Chat). Le charme de l'animation japonaise ne réside pas uniquement dans la mesure d'efforts incroyables, sinon dans la gestion intelligente d'une idée. L'adaptation anime du light novel ici présent entre dans cette catégorie.

Pour être honnête, c'est l'apparition du nom de Masaru Kitao qui a retenu mon attention la première fois que j'ai posé les yeux sur le staff. Cet ancien de Madhouse, proche de Mamuro Yokota, avait surtout fait parler de lui pour le chara design de Death Note alors qu'il est surtout un bon animateur. Cette digression plus tard, l'artiste revient ici au chara design (une mission qu'il a finalement peu menée), chez le Studio Zero-G, une jeune maison fondée en 2011 par Hiroshi Negishi. Ce nom n'est pas le plus connu, il s'agit pourtant d'un ancien de chez Tatsunoko, et du réalisateur de Shadow Skill et du co-créateur de Saber Marionette J. Il est difficile de trouver un lien entre ce CV et My Roommate is a Cat, mais prenez en considération qu'il s'agit de la 10e production du studio (quand Zero-G produit majoritairement l'animation). Jusqu'ici, Zero-G s'était distingué grâce à DIVE!, One Room saison deux et peut-être le spin-off d'IdolM@ster.

My Roommate is a Cat ne gonflera pas la réputation du studio mais il faut avouer que la formule est efficace. L'expérimentée Kaori Suzuki fait partie de ses talents passés chez Madhouse. Elle avait d'ailleurs côtoyé Atsuko Ishizuka (A Place Further Than a Universe), récemment venue en France. Si elle n'a pas à forcer son talent, elle rend le visionnage de My Roommate is a Cat très agréable, notamment quand elle bascule d'un point de vue à l'autre (de l'humain à l'animal). Une leçon pleine de maîtrise, rendant cette histoire faite de rien en une addiction parfaite pour les pauses repas.

Prenons enfin quelques minutes pour parler de l'opening. Je retiens d'abord le nom du thème de cet OP, Unknow World, interprété par... Schrödinger's Cat et kotringo. Si le 2e nom est connu pour avoir participé au film Dans un recoin de ce monde, le premier m'interpelle. Je pense que nous sommes dans une création, comme pour Mob Psycho avec MOB CHOIR 99. Cela ne reste qu'une hypothèse, mais le nom de Shrodinger, célèbre expérience quantique, est certainement une piste de lecture pour analyser le message de l'anime. Il ne faut pas oublier que le personnage principal, un écrivain joué par Kenshô Ono et dont les parents sont morts, s'est coupé du monde après avoir été spoilé sur une œuvre de littérature.

En dehors de ça, je peine à relever d'autres éléments artistique qui méritent votre attention (j'aurais aimé que le chat adopte un acting réaliste). Un sympathique programme à suivre pour sa nature (drôle et forcément évocateur pour les esclaves de chats), et non sa production.


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