Le guide des anime du printemps 2020
The 8th Son? Are you kidding me?

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
The 8th son? Are you kidding me? ?
Note de la communauté : 3.6



Qu'est-ce que c'est ?

Shingo Ichinomiya, un homme de 25 ans salarié dans une grande entreprise, s'endort en pensant à la grosse journée de travail qui l'attend le lendemain. Mais lorsqu'il se réveille, il se retrouve comme emprisonné dans le corps d'un enfant de six ans. Il comprend que ce petit garçon est le dernier né d'une famille issue de la noblesse, mais qui vit pauvrement, loin des instances du pouvoir du pays où il a atterri. Il se met alors au service de cette famille car il est doté d'un talent très rare, celui de la magie.

The 8th son? Are you kidding me? est diffusé sur Crunchyroll tous les jeudis à 6 h.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu

Note :

Particulièrement serviable, le comte Wendelin von Benno Baumeister aime à aider les paysans en défrichant, par exemple, des terrains pour les cultures grâce à ses puissants pouvoirs magiques.
Il vit dans un luxueux château en compagnie de plusieurs jeunes filles, et semble mener une vie de rêve.
Mais lorsque celles-ci lui font remarquer qu'il n'est pas obligé d'en faire autant et que ces activités ne siéent pas à son rang, il laisse échapper par erreur qu'il a juste des habitudes d'employé de bureau.
Bien entendu, elles ne comprennent pas de quoi le jeune magicien parle. Celui-ci ne cacherait-il pas un secret ?

Les premiers instants laissent juste augurer d'une série fantasy tout ce qu'il y a de plus bateau qui semble vouloir draguer tous les publics, avec son héros adolescent générique, son univers parfaitement lisse, une possible orientation harem, et des designs aussi moe pour les filles que bishô pour les garçons. Puis on comprend qu'on est dans un isekai. Et là, un premier élément intéressant est posé : le héros est à l'origine un adulte, un salaryman esseulé qui se retrouve transporté dans un autre monde, mais dans le corps d'un enfant ! On avait donc la matière première nécessaire pour un point de vue intimiste et introspectif façon Quartier Lointain de Jirô Taniguchi. Malheureusement, il n'en est rien.
Très vite, le héros semble être à l'aise dans cet univers et ne s'en étonne même pas vraiment. Le manque total d'explication quant à son arrivée dans ce monde parallèle n'aide pas non plus à créer des enjeux. Mais surtout, le décalage entre l'âge mental de ce dernier et son statut juvénile est loin d'être mis en avant, et son apparence d'enfant n'est pour l'instant utilisée que pour justifier sa méconnaissance de l'univers.
Pour finir, on ne s'attache guère à ce personnage dont les premières préoccupations sont juste de s'élever socialement et d'apprendre la magie. Reste à voir si ce principe de seconde jeunesse sera mieux exploité par la suite, mais difficile d'être optimiste dans l'immédiat. Surtout que ce qui est teasé dans l'opening (qui étonnamment arrive en plein milieu de l'épisode !) suggère plutôt des aventures et de l'action avec le Wendelin adolescent de l'introduction (et ses copines moe).
Il se pourrait donc que la première impression était la bonne finalement et qu'on retombe vite dans la « série de fantasy tout ce qu'il y a de plus bateau ».

Côté technique, c'est relativement propre sans être exceptionnel, et les gros plans sont même plutôt soignés, mais l'insertion de vilaines modélisations en 3D dans l'opening (qui décidément ne vend pas la série) et l'animation assez pauvre du combat à la fin de l'épisode ne rassurent pas non plus forcément. Il ne reste plus qu'à espérer que les épisodes suivants nous donnent tort sur tous ces points... On ne demande pas mieux vu le potentiel de base.


Damien Hilaire

Note :

Nouvelle saison, nouvel isekai. C'est devenu une habitude, chaque nouvelle fournée est l'occasion de voir un ou plusieurs isekai adaptés. Ce printemps ils sont deux, le premier est My Next Life as a Villainess et le second, celui qui nous intéresse The 8th son? Are you kidding me?, un titre qui de prime abord semble se noyer dans la masse habituelle du genre. Toutefois il y a quelques petites chose à noter.
Déjà le studio derrière n'est pas commun puisqu'il s'agit de Shinei Animation, à l'origine de deux mastodontes historiques Doraemon et Shin-chan, preuve s'il en est que tout le monde cherche à profiter de la vague pour surfer en espérant avoir le succès d'un Re:Zero ou d'un Slime. Ensuite, le réalisateur en est ici à sa première vraie réalisation, Tatsuo Miura a déjà été assistant, animateur, chara-designer, directeur de l'animation, d'épisode, mais cette fois il chapeaute tout le projet ! D'un côté savoir qu'il a autant d'expérience est rassurant, s'il a déjà animé, il est capable de proposer un rendu visuel propre ; de l'autre, être réalisateur n'est pas un job facile et il aurait peut être fallu qu'il soit aidé par un vétéran. Et bizarrement le choix du scénariste est tout aussi étrange, puisque Takeshi Miyamoto est animateur depuis longtemps mais propose ici sa première adaptation pour l'animation. Ce sont donc des expériences nouvelles pour les deux. L'équipe principale sort quasiment de l'oeuf et les postes importants sont gérés par des néophytes en la matière. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Ne condamnons pas tout de suite et jetons un œil à l'épisode 1.

L'histoire débute par un flash-back. Du héros du début de l'épisode, nous revenons à quand il était encore gamin, ou du moins la première fois qu'il s'est retrouvé réincarné en Wendelin Baumeister. Car isekai oblige, notre héros est un Japonais, mort de karôshi, qui s'est réincarné dans un monde de fantasy sommes toute classique. La différence est qu'il se retrouve dans un corps de gamin de cinq ans. D'abord emballé à l'idée de vivre une vie tranquille d'oisiveté, il découvre avec effarement que la noblesse auquel il appartient est désargentée. La famille s'est ruinée pour couvrir les mariages des fils ainés. Manque de chance, Wendelin est le dernier né d'une fratrie de huit fils. Pas de dot pour soulager les parents et donc pas d'argent pour retaper la bâtisse familiale, gérer le domaine ou même manger à sa faim. Wendelin est noble, mais Wendelin est pauvre, et ça il n'en est pas question, il a assez trimé dans sa vie précédente pour mériter un peu de tranquilité. Comment va-t-il se sortir de cette situation ?

L'épisode n'est pas mauvais ! Déjà c'est un petit pari gagné quand on voit l'inexpérience de l'équipe derrière. Il y a un univers visiblement classique mais riche, de l'humour, beaucoup de personnages, même si beaucoup ne risquent pas d'apparaître avant un moment puisque le début de l'épisode semble se dérouler au moins 10 ans après le long flash-back qui nous attend. La réalisation est sobre, l'opening un tantinet agressif, surprenant de l'avoir posé en plein milieu de l'épisode mais pas inexplicable. Nous n'avons pas encore vu beaucoup d'action sinon un duel contre un sanglier, mais il faut espérer que le studio réussisse à proposer de l'animation, au risque de tomber dans l'écueil de Wise Man's Grandchild, notamment via son setting narou-kei. S'il y parvient, la série saura se rendre plus intéressante que la moyenne, c'est déjà ça de pris.


Bruno de la Cruz

Note :

Le COVID-19 n'a pas tué toutes les ambitions isekai de la saison. Ainsi voici venir The 8th son? Are you kidding me? (ou Hachi-nantte, Sore wa Nai Deshou! en version originale).

Et pour mener ce projet, c'est le retour d'un talent qui s'était bien effacé de l'actualité, Miura Tatsuo. À dire vrai le profil de l'homme m'apparaît peu connu, mais son CV n'affiche plus aucune activité depuis 2010 (un story-board sur Bakuman.) et 2014 (ending de SoniAni). Quoiqu'il en soit, il se retrouve à la tête d'un projet, ce qui apparaît comme une première pour cet animateur et chara designer de “formation”.
Autre surprise, c'est Shinei Animation qui se prête aux joies de l'isekai. On ne présente plus cette historique structure mais peut-être a-t-elle vu un programme adapté à son jeune audimat ici ?

The 8th Son n'avance pas les arguments d'une production calquée pour livrer de grosses séquences d'animation ou une direction mémorable. Sur le plan artistique, on ne trouve rien d'excitant : on a déjà vu ces designs, ces armures, ces items et ces décors des centaines de fois. Il contraste avec le très bon opening (placé en plein milieu de l'épisode, mais ce n'est pas du tout gênant), bien plus dark et saignant. Attention, on peut parfaitement avoir un contenant neutre, mais une approche originale. Malheureusement, qu'il s'agisse de body acting ou autre, rien ne sauve cette plastique javélisée au possible. La lueur d'espoir peut provenir de certains noms à la production, à commencer par Mituhiro Ogata (les autres paraissent plutôt jeunes). On sait que cela reste un milieu de relations, et Ogata a participé à la saga Fate, Made in Abyss, Hinamatsuri... Peut être que ce producteur d'animation pourra glisser un petit nom par-ci un petit nom par-là (surement l'a-t-il déjà fait pour l'opening). Le milieu de l'isekai fantasy est en plein boom, donc les animateurs de talent ayant touché à un tel matos sont encore tout chauds (restons positif). Aussi, il est fort possible que ce soit davantage le studio tokyoïte Synergy SP (Cross Game) qui fasse le travail (sur leur site, ce n'est pas indiqué).

Alors je ne doute pas des qualités du récit, et je vois ci et là que la série a séduit quelques personnes à son lancement. Mais au moment de mesurer sa teneur technique, son orientation artistique, il n'y a pas grand-chose à retenir en l'état. Ce n'est pas “moche”, ce n'est pas une catastrophe technique (c'est correct) mais je ne trouve aucun interêt - à ce jour - de noter The 8th Son à son agenda. En revanche, il est toujours intéressant de regarder la série pour vérifier le retour d'un réalisateur tombé dans l'oubli. Son ouverture est bien remplie, et peut-être que l'homme aura à cœur d'aller plus loin. On sait que ça va vite dans ce milieu, et il est évident que la pénurie de talent peut permettre à certaine de revenir dans l'industrie (si c'est son envie).


EmmaNouba

Note :

Trop d'isekai tue l'isekai ! C'est en tout cas la réflexion qui peut surgir dans votre esprit après avoir regardé le premier épisode de The 8th son? Are you kidding me?… et franchement, on serait pas loin de partager votre avis, d'autant que cette série est un isekai qui avance masqué, enfin, au moins les premières minutes. On découvre en effet un jeune noble, Wendelin von Benno Baumeister, qui malgré son haut rang aide les paysans dans les champs grâce à la magie.
Le gars est bien gentil, propret, et vit avec une poignée de jolies jeunes femmes dans une magnifique demeure. Bref, on frôle le rêve de tout adolescent : l'argent, la magie et les femmes. On se demande vraiment si on n'est pas encore dans une série en mode harem, avec le jeune gars et sa cour de dulcinées toute à ses ordres… et franchement, on prie pour que ce ne soit pas le cas. Et au moment où l'on n'y croyait plus, le premier épisode nous offre un passage intéressant, un des seuls moments qui attise le cerveau.
Après avoir badiné avec sa cour, notre héros décide d'aller se changer car c'est pas tout ça mais la magie dans les champs, ça fait de la poussière ! Et là, petite astuce du scénario : on arrive sur un flash-back et l'on découvre qu'il est en fait un simple salaryman.
Il y a dix ans, Shingo Ichinomiya, après une dure journée de bureau, s'est endormi en attendant que son riz soit cuit et hop, s'est retrouvé dans le corps d'un gamin. Toute cette transition est assez bien écrite. L'enfant se réveille face à une assiette garnie et se plaît à songer qu'il est noble et dans une famille blindée. Le côté adulte dans un corps d'enfant n'est malgré tout pas du tout exploité. Ici pas de moments cocasses à la Big (chef d'œuvre du cinéma américain) ou de grands sérieux comme dans Détective Conan (et pourtant, on ne peut s'arrêter d'y penser).

Bref, même s'il y a un certain humour, The 8th son? Are you kidding me? n'est pas la série du siècle, ni même du printemps 2020. Graphiquement, elle n'a rien de transcendant, d'ailleurs heureusement que les frères sont obligés de quitter le château rapidement, on n'aurait été bien embêté pour les reconnaître, tellement le chara design de ces grands bruns, tous BG, est identique.
Ce premier épisode se laisse regarder, mais ne tire pas d'éloges, ni sur le dessin, ni sur l'animation, ni sur le récit. C'est bien fait, sans véritable prouesse, sans pointe de finesse, ni trait de génie… On suit la déprime de Wendelin, totalement abattu. S'il a pu un instant croire renaître au paradis, il est vite mis au parfum : en fait, sa famille n'a pas un kopek, il vit dans un trou paumé et surtout, il est le dernier bambin d'une fratrie de huit frères ! Mais bien sûr, le petit gars a des ressources cachées et il va rapidement se trouver un maître pour lui apprendre à maîtriser la magie. Eh oui, l'enfant est un des rares élus. Tandis qu'il essaie de maîtriser son don, arrive le fameux magicien, un blondinet, bien content de pouvoir enfin discuter avec quelqu'un comme lui. Notons quand même que ce gringalet, même s'il est doué en magie, est très maladroit, puisqu'il provoque une chute de pierres qui affole un sanglier, les mettant tous les deux en danger ! On sent que cela ne va pas être de tout repos cet apprentissage. Et franchement, on n'a guère envie d'en connaître plus, car définitivement, trop d'isekai tue l'isekai !


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