Le Guide des anime de l'hiver 2019
Magical Girl Spec-Ops Asuka

Préféreriez-vous lire cet article en anglais ? oui
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Magical Girl Spec-Ops Asuka ?
Note de la communauté : 3.9



Qu'est-ce que c'est ?

Légende. Mythe. Magie. Grâce aux progrès de la science, le monde tel que l'ont connu les humains n'existe plus. Ce monde, ils vont l'affronter à nouveau, à leur dépens. Les armes modernes n'ont aucun effet sur les monstres venus de l'au-delà, l'humanité ne tient qu'à un fil. Mais grâce à l'aide de l'Organisation du Traité de l'Environnement des Esprits, qui souffrait également dans l'au-delà, l'humanité a un moyen d'échapper à la mort. Les Magical Girls de cette Organisation, dotées de puissants pouvoirs vont tenter de guider l'humanité vers la victoire et de mettre fin à cette guerre, et ce malgré les épreuves et les blessures. Cependant, ce n'est que le début d'un nouveau combat. Crimes internationaux, terrorisme, guerres civiles, conflits… Les Magical Girls n'ont pas fini de se battre. Magical Girl Spec-Ops Asuka est l'adaptation d'un manga et est diffusé sur Wakanim les vendredis à 13 h 10.

Comment était le premier épisode ?

Mékolaï

Note :

Subarashii ! Même si on ne l'attendait pas, voilà le mash-up de dingue de ce début d'année ! Entre Sailor Moon et Black Lagoon, voici l'anime improbable transformant de jolies adolescentes en jupettes d'écolière en commando surentraînés…

L'auteur s'est attaché comme il a pu à créer un pitch qui crée ce lien farfelu le plus proprement possible. Les Disas, des monstres cruels et gigantesques à l'apparence de peluches bariolées, ont attaqué la Terre en 2016 lors d'un affrontement avec une coalition de toutes les armées mondiales. La partie semblait perdue suite à l'impossibilité des armes conventionnelles d'en venir à bout (Evangelion, quand tu nous tiens), quand le « monde des fées et des esprits » a contacté les gouvernements et signé dans la foulée « l'Organisation du traité des milieux féériques » (parodie de l'O.T.A.N.). Par synchronisation spirituelle, nos nouveaux alliés ont conféré à neuf jeunes filles des pouvoirs permettant de lutter à armes égales avec les Disas et venir à bout de leur big boss. La mission fut parfaitement remplie à coup d'AK-47 et d'AR-15 magiques, mais elles ont retiré les plaques d'identités de quatre d'entre elles lors de ces combats… En 2019, revenue dans la société civile, Asuka réapprend la vie de lycéenne et réfrène ses crises d'angoisse et ses réflexes de commando comme elle peut. Pourtant malgré son self-control, son Karambit Magique, une sorte de petit poignard-griffe philippin qui remplace ici le baudrier ou le sceptre « tirelipimpon » pour lancer sa transformation, risque de resservir plus vite qu'elle ne le croit…

On tire le chapeau au designer pour la jupette moe réglementaire qui est assortie d'un brelage de G.I. avec des poches à munition et des mitaines tactiques, l'ensemble restant aussi mignon que fonctionnel ! Et cet équipement est rapidement sollicité, car si ce n'est pas un groupe terroriste qui menace la sécurité en plein centre ville, rien ne dit que le boss de 2016 était seul à commander les hordes de Disas… Très joli cliffhanger en maillot de bain en approche !

Soyons clairs comme le slip kangourou de Bruno D.L.C., le public visé est cette fois exclusivement masculin, fan de gaming, de big boobs et amateur de répliques viriles et de testostérone. La mise en scène est orienté action/gunfight, il y a pas mal de morts à l'écran, et des sales même. Wakanim prévient d'ailleurs au début de l'épisode qu'il est déconseillé aux personnes sensibles, vu qu'un chargeur vidé en pleine tête ça plait pas à tout le monde. Mais Magical Girl Spec-Ops Asuka ce n'est pas que ça, ni une bête compilation de fan service. Asuka semble souffrir d'un syndrome post-traumatique, qui est assez bien décrit, et cherche à fuir la pression mentale en lisant, en faisant de l'athlétisme et en cherchant à s'ouvrir à de nouvelles rencontres au lycée. L'armée reprenant contact avec elle façon Rambo, c'est un dilemme pour elle qui n'est pas du tout va-t-en-guerre comme dans Princess Panzer Punie ou d'autres parodies du genre. D'ailleurs, ce premier épisode est totalement dépourvu d'humour et rappelle plutôt le début de GATE, mêlant des militaires et du fantastique.

Suivez donc la taciturne Asuka et ses sémillantes camarades de classe, reprendre du service a contrecœur pour nous sauver d'une menace que même les plus gros tanks de la planète ne peuvent éradiquer. Pour aérer un peu, on apprécie la tranche de vie lycéenne qui contraste bien avec ses activités parascolaires et les bento entre copines. Si la série maintient la qualité de ce premier épisode, c'est une vraie bonne série militaro fantastique, solidement animée et a la mise en scène bien rythmée.


Damien Hilaire

Note :

Adapté du manga du même nom paru chez Pika, Magical Girl Spec Ops Asuka fait partie de ces titres qui tentent de changer le genre magical girl depuis une dizaine d'année. On est clairement dans un héritage du magical guntai inventé et popularisé par la saga Nanoha avec des magical girl militarisées qui tatanent à grands coups de guns ou d'armes à feu. À cela s'ajoute un soupçon de Madoka et on est parti pour le Mahou Shoujo le plus chelou de 2019. Magical Girls spec Ops Asuka est une production du studio LIDEN FILMS qui n'a pas forcément marqué le public par ses créations même s'ils ont réalisé Hanebad! en 2018. Pour autant ça ne veut pas dire que ce qu'ils font est mauvais, ce sont d'ailleurs loin d'être des manches comme on va le voir.

Asuka est une magical girl traumatisée. Après une guerre sans merci face à un ennemi ressemblant à une peluche, la jeune fille s'est rangée. « Fini la guerre, marre de ces conneries je veux vivre tranquille et pépère, foutez-moi la paix », semble t-elle crier de toute son âme. Et on la comprend, elle a vu plus que l'horreur durant ces deux années de service. Elle fait partie d'une élite de Magical Girl défendant l'humanité contre les envahisseurs Disas, un ennemi terrifiant à l'allure mignonne cachant en réalité un côté sadique et sanguinaire. Mais tout ça c'est du passé et Asuka a tiré un trait sur son ancienne vie. Désormais c'est une lycéenne comme les autres qui cherche à se faire des amis comme n'importe qui.

Évidemment tout ne va pas se dérouler comme prévu sinon y aurait pas d'histoire. Le principal intérêt de la série c'est bien évidemment la thématique de la magical girl qui place ici la question du « et après ? ». Une fois l'ennemi vaincu, que devient une magical girl ? Dans Magical Girl Spec Ops Asuka elle s'en va défoncer la gueule des terroristes à travers le globe et crever la mafia. Et c'est une réponse qui vaut ce qu'elle vaut !

Cela a au moins le mérite d'être divertissant, d'autant qu'Asuka a une arme plutôt peu commune puisqu'elle utilise un couteau à lame retourné venu des Philippines, le karambit. Avouez qu'on ne voit pas ça tous les jours ! Et elle s'en sert très bien. La série est éminemment trash et se permet même des plans bien plus appuyés et sanguinolents que son homologue papier. La scène face à Kim Gang-Su n'est par ailleurs pas la première à venir en tête même si c'est la plus spectaculaire. La scène de la boîte façon Seven est beaucoup plus traumatisante bien que la mise en scène manque d'impact.

On est donc sur une série de magical girl généreuse en hémoglobine, avec une Rambo en jupette kawaii sortie du circuit, qui cherche à s'intégrer mais qui ne trouve pas vraiment sa place dans ce monde loin des combats qui l'ont tant marquée. « C'est pas ma guerre ! » disait-il mais pour combien de temps Asuka sera du même avis ? Si elle a juré de ne plus tuer par peur de perdre des gens auquel elle tient, à quel moment reprendra t-elle véritablement les armes pour les protéger ?

Nous aurons la réponse prochainement à n'en point douter ! Dans l'immédiat l'épisode se concentre sur la vie schizophrénique de notre héroïne qui cherche sa place dans un monde dont elle a perdu les repères, cherchant à se réhabituer à une vie normale tout en ne pouvant éviter complètement les ennuis. D'autant que la fin laisse présager d'une organisation maléfique cherchant à renverser l'ordre du monde qui servira d'adversaire pour Asuka. On lui souhaite bien du courage !

Est-ce que Magical Girl Spec Ops Asuka changera le genre magical girl à jamais ? Je ne crois pas. On a déjà eu le magical girl battle royale et l'anti-magical girl, ça n'est que le variation d'un thème déjà éculé. Toutefois, il faut avouer que ça fait le café, si l'animation n'est pas super sakuga à moins de vraiment aimer l'animation des hectolitres de sang, le concept est plutôt divertissant, il faut encore savoir où ça va mais clairement on tient un des titres les plus pop-corn brainless de la saison. Cool !


Bruno De La Cruz

Note :

Décortiquer – sans prétention – la production d'un anime (ou ce qu'il affiche) est un jeu qui doit détacher le jugement du goût. Concernant Magical Girl Spec-Ops Asuka – que je vais abréger en MGSOA –, je dois avouer ma frustration.

Sur le papier et dans son expression, le projet MGSOA m'hérisse les poils. La manga ne m'attirait pas à cause de ses idées mal inspirées, je trouve ca très mauvais et déjà vu mille fois malgré un dessin plutôt bon. Le passage TV confirme mon impression, et cette recette de mauvais goût ne prend aucune hauteur dans son format anime. Ce qui me fait mal au cœur c'est de voir la réalisation si plate de Hideyo Yamamoto. Forgé chez Production I.G et passé plusieurs fois sakkan sur l'excellente série Le Chevalier D'Eon, celui qui est devenu free-lance livre ici un portage sans inspiration. J'y croyais fort car il est habitué à travailler sur des séries plutôt adultes ou violentes (Noir, GITS), et gardons en tête qu'un réalisateur comme Kazuhiro Furuhashi lui a laissé les mains libres sur D'Eon. MGSOA ne fait que porter sur écran les cases du manga, et on connaît la musique : l'intention du premier épisode d'une série sert souvent d'orientation au ton général, puisque c'est le réalisateur principal qui s'en occupe. Surtout, cette transposition n'avance rien de très ambitieux, tout se situant dans une moyenne oubliable.

Pour supporter sa production, LIDEN FILMS fait jouer ses relations chez Madhouse (c'est un ancien de la maison qui a fondé le studio) et son lien avec SANZIGEN pour gonfler son staff ou apporter de la 3D. En toute honnêteté, si la production n'est pas affreuse il n'y a absolument rien qui m'a fait lever un sourcil. Je pourrais capturer mille cuts prouvant que le staff s'est contenté du minimum pour un épisode vitrine. Même le chara design de Yoko Suzuki (sa 2e expérience au poste) est javellisé. Tout juste peut-on noter le finish, avec Asuka découpant quelques membres avec une certaine vitalité. L'action est donc tout à fait honorable, vraiment. À ce sujet, il n'est pas vain de rappeler que les costumes des Magical représentent toujours un défi pour les animateurs (c'était d'ailleurs un des gros challenges de la production du Chevalier D'Eon).

Apportons quand même une grosse nuance. Je suis persuadé qu'il y a des identités artistiques que je ne connais pas, et peut être qu'elles ont agi ici, mais j'ai beau scruter les crédits, rien ne m'alerte. Attention tout de même, l'industrie de l'animation restant un jeu de relation, il n'est pas interdit que des invités prestigieux viennent donner un coup de main.

MAIS ! Un petit nom crédité en douceur m'a surpris : Cindy Yamauchi. On ne présente plus cette femme de grand talent, et la voilà ici dans le rôle de sub-chara designer ? Quand je vois la top qualité et les superbes idées de l'OP – dont j'ignore le ou la responsable mais qui me fait penser à Sayo Yamamoto – je me dis que ses habitudes au poste de directrice d'animation y sont pour beaucoup. J'ai demandé des infos à madame, Méko relaiera les réponses dans ses futures chroniques de la série (si réponse il y a).


mettre en favori/partager avec : short url

montrer la version originale [en] de cet article

retour à Le Guide des anime de l'hiver 2019
La saison en avant-première: page d'accueil / archives