Le guide des anime de l'été 2023
My Happy Marriage

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My Happy Marriage ?
Note de la communauté : 4.4



L'histoire

Pour sa famille, Miyo est une bonne à rien. Mais entourée de son puissant futur mari, sa véritable personnalité et ses pouvoirs enfouis se manifestent peu à peu.

 

My Happy Marriage est diffusé sur Netflix.


Comment était le premier épisode ?

Guillaume Lasvigne
Note :

Avec My Happy Marriage, Netflix nous propose de rejoindre le Japon du XIXe siècle, avec une attention particulière portée sur les mœurs et traditions de l'époque. A l'origine, on trouve une série de light novels écrite par Akumi Agitogi et illustrée par Tsukiho Tsukioka, naturellement adaptée en manga en 2018 par Rio Kohsaka. C'est Kinema Citrus (Made in Abyss, Black Bullet) qui a la charge de porter aujourd'hui cette histoire à l'écran.

On pense naturellement à Cendrillon, dans ce postulat d'une jeune domestique traitée comme telle en dépit de ses origines. Si Miyo est en effet la fille aînée de la famille Saimori, la mort de sa mère et l'arrivée d'une nouvelle matriarche naturellement détestable achèveront de faire de son destin un enfer, partagé entre solitude et dépression dans un quotidien à peine rehaussé par les visites ponctuelles du charmant garçon d'une famille voisine. Elle est en outre victime en permanence du mépris et des sarcasmes de sa demi-sœur, jusqu'à ce qu'un événement semble entériner cette morne existence : son mariage arrangé avec Kiyoka Kudô, qui a la réputation d'avoir déjà fait fuir ses anciennes prétendantes.
Et si le pitch officiel de la série voit plus loin que cela, il faudra se contenter du mystère entourant ce beau et sévère jeune homme avec ce premier épisode. Et que vaut ce dernier, justement ?

Se posait déjà la question de la représentation de l'ère Meiji dans une époque d'uniformisation visuelle de l'animation japonaise. Sans surprise, la direction artistique d'Emi Katanosaka, pourtant responsable de nombreux décors sur Made in Abyss, ne propose guère de contrepoints à ce postulat. My Happy Marriage est d'une banalité confondante sur ce point, et ni le chara-design ni la direction de l'animation ne viendront rafraîchir l'expérience du spectateur. Problématique ? Oui et non. D'abord parce qu'il est question ici du poids des traditions en pleine restauration Meiji, et qu'il pourrait tout à fait s'agir d'un intéressant parti-pris voué à évoluer au fil du temps (sans que l'on n'y croie une seule seconde, notez).
Ensuite parce que cette entrée en matière ne manque pas de charme, loin s'en faut. Du côté de l'imagerie (un cerisier abattu comme symbole de la mère décédée) comme de la mise en scène (un lent travelling compensé lors d'un moment-clé, un choix formel peu courant dans l'industrie), la série parvient ponctuellement à captiver et à instaurer une ambiance entre oppression et mélancolie. Même la longue première partie mettant en scène le quotidien neurasthénique de la protagoniste, si elle avait tout pour plonger dans le pathos, s'avère plutôt équilibrée dans les sentiments à l'œuvre.

Dans ses meilleurs instants, on pense même à Violet Evergarden dans les émotions qui s'en dégagent. Tout sauf un hasard lorsque l'on constate en fin d'épisode que la musique est signée Evan Call, déjà à l'origine des compositions magistrales dans le chef-d'œuvre de Kyoto Animation. Il s'agit là d'un excellent argument pour se convaincre de poursuivre l'anime et profiter d'une atmosphère que l'on espère toujours plus marquée que dans ce premier épisode encourageant.


EmmaNouba
Note :

La délicate et timide Miyo Saimori vit un enfer dans sa famille. Née d'un premier mariage, elle est maltraitée par sa belle-mère et totalement négligée par son père. Dans ce Japon de l'ère Meiji dystopique, le pouvoir repose sur la possession ou non de pouvoirs magiques. Malgré sa lignée, la jeune fille n'en a pas et cela participe à son abandon affectif. De plus, elle a une petite sœur, Kaya, une peste qui la traite comme une domestique. Aussi blonde que son aînée est brune, elle a des pouvoirs, ce qui lui donne de la valeur.
Quand la famille Tatsuishi souhaite que leur fils Koji épouse une des jeunes filles, c'est elle qui est proposée. Miyo est alors envoyée chez Yoshito Godo, un homme réputé pour sa froideur. Commandant de son état, il mène d'une main d'acier la brigade anti-grotesque, assisté par Kiyoka Kudou, un jeune homme aussi léger que son boss est introverti. Miyo n'est pas la première fiancée qu'on lui présente, mais toutes sont parties ne supportant pas l'attitude du jeune homme. Envoyer la demoiselle chez cet homme revient à la radier de la vie des Saimori et rend furieux Kazushi Tatsuishi, le père de Koji. Il a bien l'intention d'être là quand elle sera renvoyée par Godo. Pourtant, tout ne va pas se passer comme il l'a envisagé.

Adaptée d'une série de light novels de par Akumi Agitogi et illustrée par Tsukiho Tsukioka, My Happy Marriage commence comme Cendrillon, avec marâtre et sœur atroces. Le personnage principal n'est par contre pas révolté, il est brisé et passe son temps à s'excuser. Mais elle ne provoque pas la pitié, plutôt l'empathie. Quand elle arrive à pied, seule, avec ses pauvres affaires chez Godo, on espère qu'elle va enfin être choyée.
Sortie du studio Kinema Citrus (Cardfight!! Vanguard overDress), cette série est une petite merveille réalisée par Takehiro Kubota qui signe avec brio son premier grand projet, épaulé par Ami Satô (qui signe aussi le script du premier épisode), de Momoka Toyoda et de Takahito Ônishi (tous deux au script de Shadows House).
Saluons les chara-designs délicats signés par Shôko Yasuda (Seven Mortal Sins, Unlimited Fafnir) et la direction artistique inspirée du travail de Emi Katanosaka (Made in Abyss).

Tout est délicat et beau dans cet anime qui avance doucement tel un ruisseau dans un jardin japonais. On vibre aux côtés de la demoiselle, et l'on est en colère à sa place face à la manière dont elle est traitée par sa famille.

Diffusée sur Netflix, My Happy Marriage est proposée avec une version française de qualité, sous la direction artistique de Grégory Laisné (L'Attaque des Titans, Romantic Killer, Sk8 the Infinity). La comédienne Cindy Lemineur (Wafku) prête sa voix tout en douceur à la belle Miyo, Gilduin Tissier (Zootopie) donne le ton de Godo, Victor Niverd (Fruits Baskets, My Hero Academia) incarnant l'amoureux blessé Koji, une pointure du doublage, Anne Plumet campant la servante qui va être l'amie fidèle de la jeune fille, Yurie.
My Happy Marriage ravit les yeux et le cœur. Cette série est incontournable pour tout.e amateur.trice de shôjo. Un délice pour cet été.


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