Le guide des anime de l'été 2019
Cop Craft

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Cop Craft ?
Note de la communauté : 4.1



Qu'est-ce que c'est ?

Il y a 15 ans, une porte inconnue de l'hyperespace s'est ouverte au-dessus du Pacifique. Derrière cette porte se trouve Reto Semaani, un monde alternatif étrange où vivent fées et démons. À San Theresa résident plus de deux millions d'immigrants venant des deux mondes. Qualifiée comme la nouvelle « ville de rêve » de notre monde, elle est en fait le territoire d'inégalités de richesse et se retrouve gangrénée par le crime : la drogue, la prostitution et le trafic d'armes y font loi. Pour combattre ces crimes haineux, deux membres de la police, l'inspecteur Kei Matoba et le chevalier du monde alternatif Tilarna, diamétralement opposés en termes de genre, de personnalité et même de monde d'origine, vont faire équipe. C'est alors qu'un accident a lieu… Deux mondes. Deux justices. Venez suivre les aventures de ce duo de policiers pour le moins atypique ! Cop Craft est diffusé sur Wakanim le lundi à 11 h 30.

Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta

Note :

Suite à l'ouverture d'une faille dimensionnelle au-dessus du Pacifique, la cité insulaire de San Theresa est devenu en quelques années un point de chute pour plus de deux millions d'être venus de mondes fantastiques et inconnus. Cette vague d'immigration a été vue comme un moment historique, mais dans les rues de la ville, la réalité n'est pas si rose. Criminalité, trafics en tout genre dont de certains êtres magiques, prostitution, drogue… à croire que le vice est définitivement universel !

Lors d'une opération qui tourne mal, autour d'un trafic de fées, l'inspecteur Kei Matoba voit son coéquipier mourir sous ses yeux. Alors qu'il jure de résoudre l'affaire en sa mémoire, son supérieur hiérarchique lui attribue un nouveau partenaire plutôt singulier : le chevalier Tilarna Exedilika (en version courte), demoiselle venue du royaume de Falbani, à la recherche d'une fée au coeur de l'affaire en question. Tout les oppose, et pourtant…

… pourtant, malgré ce croisement des genres inédit entre polar noir et fantasy, cela ne garantit pas le succès d'un buddy movie réussi. Oui, vous savez, ce sous-registre du cinéma d'action où l'on réunit deux partenaires différents, qui au début ne peuvent pas se piffrer et qui finissent meilleurs amis du monde. C'est ce qu'essaie de reprendre Cop Craft en oubliant au passage les autres ingrédients, à savoir le sens du rythme et des répliques bien senties. Les gags se tiendront uniquement sur deux lignes, Kei sous-estimant sa coéquipière, et cette dernière découvrant le monde terrestre au prix de quelques gaffes.

Cop Craft manque d'entrain, et c'est là son principal défaut. Outre le caractère détaché des protagonistes, pour ne pas dire éteints par instants, le choix d'une animation en 3D-CGI gomme toutes les micro-expressions qui auraient pu donner un semblant de vie à l'ensemble. L'animation est certes fluide, offrant de beaux rendus sur les décors mais reste à terme profondément désincarnée. Au passage, les designs conçus initialement par le célèbre illustrateur Range Murata pour le roman d'origine perdent aussi de leur superbe. Du côté de l'univers dépeint, ce n'est guère plus convaincant : trop improbable, trop surchargé et en même temps pas assez fantasque, Tilarna étant quasiment le seul personnage à dénoter par son accoutrement. Derrière les immigrés clandestins aux oreilles pointues, on cherche vainement à se raccrocher à un parallèle historique. Hélas, Cop Craft ne fait que reprendre la forme du polar, sans en faire véritablement ressentir l'essence.

L'épisode sort de sa torpeur dans ses toutes dernières minutes, lançant brutalement une scène d'action pour la couper tout aussi sèchement. A défaut de convaincre, cette séquence accentue le constat d'incompatibilité entre les deux genres. Lorsque Tilarna élance son épée au milieu de la fusillade, c'est surtout gênant, pour son partenaire comme pour le spectateur. Au final, une idée peut-être bonne sur le papier peut s'avérer bien moins convaincante à l'écran. L'essai était louable, reste encore à le transformer...


Damien Hilaire

Note :

Déjà première chose pour tout ceux qui se poseraient la question, non Cop Craft n'est pas un isekai. Techniquement le héros ne va jamais dans l'autre monde, à la limite c'est un reverse isekai mais gardons en tête qu'il s'agit de portal fantasy, c'est important pour la suite. Ceci étant dit, retour à l'action.

La dernière fois que Millepensee a touchée de ses doigts une productions anime, elle a résulté en une boursouflure, fruit d'une triple collaboration qui fait encore frémir ceux qui s'en souvienne. En effet, la dernière adaptation de Berserk en anime a clairement fait grincer des dents. Aussi lorsqu'on apprend que c'est Millepensee qui s'occupe de l'adaptation du dernier light novel en vogue de Shoji Gatoh, auteur acclamé du célèbre Full Metal Panic!, ça a été le branle-bas de combat. Sauve qui peut, la CGI est de retour et la chienlit aussi !
Sauf que, contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, non seulement la CGI n'est pas une part dominante de cette adaptation, mais en plus la série n'est pas laide. Mieux encore, elle se regarde sans déplaisir ni rictus de dégoût ! Il faut dire que le chara-design alléchant de Range Murata aide sans doute à mieux apprécier la chose, Murata qui est bien occupé puisque dans cette saison il est également en charge du chara-design de BEM mais c'est pas le sujet.

Cop Craft est donc une production Millepensee réalisée par Shin Itagaki à qui on doit la fameuse et honni série Berserk de 2016, mais aussi Teekyuu! ou l'adaptation de Devil May Cry. Au scénario pour l'instant c'est Gatoh himself qui s'occupe de l'adaptation de son propre roman. Pour finir à la musique nous avons le plaisir de retrouver Taku Iwasaki, célèbre compositeur responsable de l'ost de Noragami, Gurren Lagann ou Bungo Stray Dogs.
C'est donc à moitié rassuré qu'on lance ce premier épisode… qui commence avec un préambule explicatif sur l'apparition, il y a de cela 15 ans, d'un point d'accès vers un autre monde peuplé de magie et de créatures fantastiques quelque part au milieu du Pacifique. La ville la plus proche, San Teresa, sert de point de chute pour ces êtres venu d'une autre dimension et voilà que la société humaine doit cohabiter avec ces civilisations et peuplades d'ailleurs.
Gatoh reprend ici sa thématique de monde parallèle développée dans Amagi Brilliant Park (qui avait un postulat différent tout de même) pour proposer une nouvelle fois des êtres magique se retrouvant mêlée au monde humain et obligé de s'accoutumer à leur mode de vie. Toutefois dans Cop Craft c'est bien plus premier degré et à rapprocher d'un Kekkai Sensen avec cette idée de ville cosmopolite.
Notre héros est Kei Matoba, un inspecteur de police réac et un brin raciste à la poursuite d'une fée enlevée par des trafiquants. Quand son acolyte se fait dessouder sous ses yeux il jure vengeance et part à la recherche des coupables. Seulement ses supérieurs ne l'entendent pas de cette oreille et lui colle une équipière appartenant à la noblesse, Tilarna Exedilika, chevalière douée, mage émérite, mais totalement inadaptée à la société humaine.
Le postulat est archi-basique pour une série qui s'annonce sympa sans plus. Mais sait-on jamais, on pourrait être surpris.


Bruno De La Cruz

Note :

Oui, je donne un joli 4 à ce premier épisode de Cop Craft ! C'est un poil généreux, mais ca vient récompenser les belles intentions qui garnissent les 24 minutes de ce lever de rideau.

Pour commencer, un petit mot concernant le studio Millepensee – qui se prononce “à la française” semble-t-il. Il faut rappeler qu'il s'agit d'une jeune structure montée en 2013, par une ancienne de SHAFT et GONZO, Naoko Shiraishi. Les débuts furent un peu laborieux, et c'est vrai que les co-prods menées avec GEMBA – et plus particulièrement la version récente de Berserk – ont soulevé une vague de critiques. La faute, le plus souvent, à une technique aux abois.
Cop Craft se présente comme un projet respectant bien la veine historique qui relie Millepensee à GONZO. Evidemment que la présence de Range Murata y est un relent puissant (et on peut penser que les contacts de la fondatrice ont pu aider), mais pas seulement. GONZO était reconnu pour mener des projets ambitieux, originaux, avec un vrai main designer pour le chara design... mais aussi des flatulences en fin de parcours, quand les retours sur investissement se faisaient attendre.

Cop Craft, bien qu'adapté d'un light novel (la productrice a retenu la leçon !), réunit cette idée d'un show worldwide, avec ses multi ethnies, ses influences graphiques modernes (qui va de la fantasy à la photographie de Blade Runner ou Drive, la qualité en moins bien sûr). Bref, il y a une notion d'ambition artistique, sur le papier. À l'écran, le résultat n'est pas toujours merveilleux, mais l'animation conserve le cachet du style de Range Murata – cela se vérifie dans la façon de faire les visages, mais aussi dans la digestion du style vestimentaire – et ce background urbain noir.

Le point fort de la série, pour l'heure et on se doit de rester vigilant face à un épisode vitrine, c'est la réalisation de Shin Itagaki. Il y a beaucoup à dire sur l'homme et l'artiste, jamais avare pour parler de la pénurie de main d'œuvre au Japon. Shin Itagaki, marié à la fondatrice du studio, est d'abord quelqu'un qui sort d'une bonne école d'animation, récoltant de nombreuses participations chez Gainax et TMS par exemple, mais il a vite obtenu la direction d'épisode, car il a vraiment les qualités pour diriger. Il a soufflé le chaud (Teekyû, Gurren Lagann, Basquash) et le froid (Ulysses : Jean d'Arc and the alchemist Knight, Berserk) mais je crois que les mauvais souvenirs sont surtout dûs à un manque de moyens plutôt qu'un déficit de talent. Regardez ce story-board de Cop Craft, c'est fringuant, classieux, et en dépit de nombreux poncifs (que ce soit l'écriture ou le body acting), un certain style se dégage de la série, entre Dimension W et L/R by Royalty. En matière d'action ca bouge bien, sans coup d'éclat, mais c'est très plaisant quoique discret. Je pense qu'on aura quelque sakuga par ci par là. Enfin, mention très bien à l'opening, tant musicalement qu'en matière de réalisation !

En résumé, si on a la bonne impression d'avoir vu 50 fois un tel anime, Cop Craft dégage un certain charme qui, on l'espère, ne sera pas usé sur la durée.


EmmaNouba

Note :

Ah quel plaisir de plonger dans l'ambiance moite et inquiétante de Cop Craft. On va y suivre les aventures de Kei Matoba, un flic totalement désabusé et rustre, qui dans le premier quart d'heure voit son partenaire se faire descendre par un monstre humanoïde. Il n'est pas homme à éprouver de l'empathie, c'est clair ! Même si son acolyte Rick travaillait avec lui depuis quatre ans, il ne prend même pas la peine de rendre visite à sa femme désormais veuve et l'avertie par un coup de bigo. Un peu raide tout de même. Ancien militaire, reconverti en flic, Kei n'est pas un tendre. C'est un mélange entre le flic de la série britannique Luther, très borderline et le chasseur de Blade Runner, un type qui a en vu d'autres et garde tout ses sentiments pour sa pomme.
Il fait dire que rien n'est facile, ni sain à San Teresa. A peine son vieux pote refroidi, le voici affublé d'une coéquipière au nom si long que l'on oubliera rapidement. Avec son minois de gamine (même si elle a 26 ans, elle en paraît 12), Tirlana Exedilca est chargée d'enquêter sur la disparition d'une puissante fée.
Leurs intérêts vont se croiser rapidement : il veut retrouver ceux qui ont dégommé son pote et elle doit sauver sa concitoyenne. C'est une mission dangereuse car les fées et plus principalement les poussières qu'elles génèrent offrent l'ingrédient essentiel à la création d'une drogue puissante, de celles qui permettent de contrôler les morts et de mettre un sacré bazar dans la ville.

On pourrait qualifier Cop Craft, d'isekai inversé. Alors que l'on a découvert un autre monde peuplé de mages, fées et autres démons, San Teresa, la ville, aux abords du portail, de la porte tridimensionnelle, est devenue la nouvelle Babylone. Le crime est à chaque coin de rue, et malgré les lois, les autres, les Aliens, mettent un souk pas possible.
Bien sûr, quand Tirlana Exedilca, noble jeune chevalière de son état, débarque de l'autre côté du miroir, non seulement, elle est complètement inadaptée à notre univers, mais elle prend les humains pour de sombres crétins, des primitifs. Evidemment entre le flic bourru et la guerrière susceptible, les choses ne vont pas du tout coller.
Avec Cop Craft, on entre dans la série de détectives, avec un couple totalement atypique et aux antipodes, le tout est saupoudré de surnaturel. Entre un humour délicieusement bien amené, un univers graphique travaillé et vraiment digne d'un Cowboy Bebop, Cop Craft est un vrai bonheur, rythmé, avec un opening totalement bluffant graphiquement.
On savoure avec délices cette adaptation par le studio Millepensee du light novel signé Soji Gatoh (Full Metal Panic !). Et cerise sur le gâteau : le scénario est signé par l'auteur. La réalisation a été confiée à Shin Itagaki (Berserk). Tout ce beau monde réussit à proposer une série de haute qualité avec des personnages haut en couleur et une intrigue extrêmement prenante. Alors comment ne pas faire mentir la sèche Tirlana et ne pas craquer pour ce flic, l'ours mal léché, qui malgré son allergie aux chats, n'a qu'un véritable ami : un matou noir, qui a failli mourir lors d'une fusillade et qu'il héberge, en attendant de lui trouver un maître… Trop charmant !


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